Chapitre 5.

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Les camions et alarmes hurlantes étaient partis en direction de l'hôpital le plus proche. Il fallait agir au plus vite.
Dans l'appartement, Alice s'inquiétait, son mari n'était toujours pas revenu.
- Il a dû trouver un collègue et ils sont allés boire un café ensemble pensa t-elle.
À l'hôpital, l'agitation était à son comble.
- Homme gravement blessé, préparation du bloc opératoire de toute urgence dit un brancardier.
Après plusieurs heures au bloc, l'homme était enfin tiré d'affaire, mais malheureusement il venait de tomber dans le coma.
Au journal de 20h le terrible accident tournait en boucle à la télé grâce à des images filmées par un passant. Pour la juge, se fût un choc. Elle reconnu la voiture de son époux sur les images télévisées.
- Non Fred pas toi, s'il te plaît mon amour pas toi pensa t-elle.
Elle fondit en larmes.
- Tu ne peux pas me laisser, pas maintenant...
Un mort, trois blessés grave. Ces mots résonnaient en boucle dans la tête de la jeune femme.
Son téléphone sonna : Numéro inconnu.
Elle se décida à répondre.
- Oui c'est moi dit-elle les larmes aux yeux. Il... il est... dit-elle avec inquiétude. Je... je peux venir le voir ?
Elle prit la direction de l'hôpital. Arrivée là-bas, elle demanda plus de renseignements. "Chambre 231, 3ème étage". Elle prit la direction de cette fameuse chambre, les larmes aux yeux, une boule au ventre.
Elle regarda à travers la porte. Il était là. La personne morte durant ce terrible accident n'était pas son mari, simplement le chauffard qui avait percuté son commandant.
Elle entra dans la chambre, s'approcha de lui et l'embrassa tendrement sur le front.
Le 29 novembre à 19h53 la vie de la juge Nevers allait à jamais être bouleversée. Le commandant Frédéric Marquand était dans le coma, pour une durée indéterminée.
"J'ai besoin de sommeil, de sommeil profond". Ces mots venaient de revenir à l'esprit de la juge, ces mots prononcés le matin même par son propre mari.
- Fred s'il te plaît, ne me laisse pas, ne nous laisse pas... Je ne pourrais pas vivre sans toi mon amour... On avait tellement de projets. S'il te plaît mon chéri bas toi, pour moi, pour nous, pour Paul et pour nos futurs enfants. Je vous aime commandant, je t'aimerai toute ma vie dit-elle la voix enrouée de larmes.
Cela faisait déjà trois heures que la juge était au chevet de Marquand. Elle n'avait pas cessé une seule seconde de pleurer, étant tout à côté de lui, sa main dans la sienne.
Un médecin entra dans la chambre.
- Madame, je pense qu'il vous faudrait rentrer chez vous lui dit-il d'une voix compréhensive.
- Non, c'est pas possible ça, c'est pas possible pleura t-elle, je peux pas le laisser tout seul sachant que c'est peut-être la dernière fois que je le vois, c'est pas possible continua t-elle d'une voix tremblante, la gorge serrée.
- Vous avez bien de la famille, des enfants ?
- Oui, j'ai mon fils mais il est chez un ami. Je ne partirai pas, je ne le laisserai pas seul dit-elle en resserrant la pression qu'elle mettait dans la main de Fred.
- Mais regardez-vous, vous devriez vous reposer, vous ne tenez plus !
Mais la juge était décidée à ne pas bouger d'ici, elle était cramponnée au siège sur lequel elle était assise. Après quelques minutes à tenir tête, le médecin finit par lâcher l'affaire et sortir de la chambre.
Alice s'écroula sur le fauteuil, en larmes. Elle repensa aux merveilleux moment qu'ils avaient passé ensemble, peut-être devenus des souvenirs, pour toujours.

[flashback]
Alice et Fred marchaient bras dessus bras dessous dans la nuit noire, la rue éclairée par quelques lampadaires.
- Quand je suis rentré dans la police j'avais pas beaucoup d'argent, j'habitais chez ma mère. J'avais qu'une idée en tête c'était de m'acheter un costume. C'est fou le mal qu'on se donne pour essayer de cacher qui on est, c'est juste con quoi.
- Je m'en veux Marquand dit-elle d'une voix désolée.
- De quoi ? Demanda t-il ne comprenant pas.
- Bah de pas avoir essayé de vous connaître avant.
Il haussa les sourcils.
- Bah en même temps j'me laisse pas connaître facilement.
- Oui mais on aurait dû aller au restaurant, on aurait dû aller au cinéma, on aurait dû...
Il hocha la tête positivement.
- On aurait dû, on aurait dû, on aurait dû dit-il en passant sa main dans son cou et en l'embrassant tendrement. On aurait dû renchérit-il souriant.
Elle le regarda intensément.
- J'sais pas ce qui m'a pris, je...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que la juge prit la tête du commandant entre ses mains et l'embrassa à son tour plus amoureusement que jamais.
[fin flashback]

Quand rien ne va plus.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant