Pika, Pikachu !
Coline se leva et, une tartine de confiture dans la main, partit chercher son téléphone dans le salon. Elle le trouva en équilibre précaire sur le dossier du canapé, relié par le câble de son chargeur à une multiprise.
Tout en mordant dans sa tartine, elle jeta un œil au nombre inscrit à côté d'un symbole représentant une petite pile en haut à droite de son écran. 100%. Coline fourra le pain dans sa bouche et entreprit de débrancher son téléphone sans arracher la multiprise du mur ou se faire électrocuter. Au bout d'une quinzaine de secondes, elle poussa un petit cri victorieux : elle était vivante ! Si seulement sa grand-mère voulait bien réparer le système électrique, elle pourrait enfin arrêter d'avoir peur de se prendre une attaque éclairs dans les doigts chaque fois qu'elle poussait sur un interrupteur.
Pika, Pikachu !
Coline balança son chargeur sur la table basse et consulta l'écran de son Samsung.
2 messages non-lus : Lucie
Maman demande si tu veux qu'on passe te chercher avec la voiture pour aller à l'école ?
Réponds s'il te plait, on va bientôt démarrer.
Coline s'empressa de répondre qu'elle allait prendre le bus mais que c'était gentil de proposer de l'emmener. Pikachu cria quelques secondes plus tard, annonçant que Lucie venait bien de recevoir le message.
Retournant dans la cuisine, la jeune fille appuya sur la touche muet de l'appareil. Il n'était pas question que sa nouvelle sonnerie – choisie avec soins par Akako – ne résonne dans toute la classe !
Coline attrapa son gilet qui pendait à un crochet, prit son sac à dos et cria à sa grand-mère qu'elle partait. Celle-ci déboula dans la cuisine à toute vitesse et ouvrit le frigo.
— Attends, tu as pris ta boîte à tartine ?
— Oui, et mon gilet aussi au cas où j'aurai froid – ce qui n'arrivera pas puisqu'il fait au-moins vingt degrés dehors.
La vielle femme se tourna vers elle et l'inspecta de haut en bas.
— Tu es sûre que tu n'auras pas froid ? Tu n'as rien sur tes jambes, il ne fait pas un peu frais pour mettre une robe ?
— En avril, ne te découvre pas d'un fil et en mai, fais ce qu'il te plait. Ne t'inquiète pas mamie, tenta de la rassurer Coline en l'embrassant. Et de toute façon, je dois y aller si je ne veux pas rater mon bus. À tout à l'heure !
Sur ces mots, la jeune fille courut vers la porte d'entrée et la claqua derrière elle.
— La douceur c'est pour les chèvres ? soupira la femme en retenant difficilement un sourire.
Dès qu'elle arriva à l'arrêt de bus, Coline regretta d'avoir refusé l'offre de Lucie. Et pour cause, il était bondé ! Une vingtaine de personnes au bas mot occupaient le trottoir attendant l'arrivée du véhicule. Véhicule qui arriva avec sept minutes de retard et presque rempli. Ce fut un miracle que tout le monde puisse rentrer dedans !
Et ce fut également un miracle que Coline trouve une barre pour se tenir ! Devant elle, un garçon qui devait avoir son âge tenait son petit-frère pour qu'il ne tombe pas. La jeune fille regarda quelques instant la bouille ronde du petit et cela suffit à inonder son cerveau d'images de sa tante et elle.
— Tantine ? Pourquoi tu t'appelles Astrid ?
— Parce que, ma puce, c'est comme ça que mon papa et ma maman ont voulu que je m'appelle.
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Agathè Guè
FantasyIl y a 605 ans, le peuple magique décidait de quitter la Terre et de se rendre sur Agathè Guè dans l'espoir d'y couler des jours paisibles. Malheureusement, depuis quelques années, un être despotique contaminé par la magie noire a pris le pouvoir su...