Chapitre 10 : Détraquée - ou quand le doute t'assaille, va à une soirée

1 0 0
                                    

Hey, voici un petit chapitre assez court qui aurait normalement dû être bien plus long. Pourtant, en relisant les deux premières pages que j'avais écrites (et les seules jusqu'à présent), je me suis rendue compte qu'il n'avait pas besoin de tout ce que je voulais y ajouter. Le voilà donc qui est prêt pour être posté ^^

Bonne lecture !

— Anaïg, est ce que je suis cassée ? demande à Coline depuis son lit

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

— Anaïg, est ce que je suis cassée ? demande à Coline depuis son lit.

La korrigan lança un bref regard dans sa direction. Une semaine avait passé depuis son premier entraînement avec Chomil. Si sa première défaite face au morceau de bois l'avait d'abord interloquée – surtout lorsqu'on savait avec quelle force elle avait réussi à projeter Noah dans les air, il y avait encore quelques jours de cela – elle n'avait en rien atténué sa volonté naissante. Mais les défaites des jours qui suivirent n'avaient pas eu les mêmes effets. Lorsque le deuxième jour, elle n'avait pas été capable d'émettre la moindre once de hud, elle s'était agacée. Pourquoi est-ce que ça ne fonctionnait pas ? Après tout ce qu'on lui avait dit, après tout ce temps passé à lui dire qu'elle n'était pas humaine, pourquoi ne réussissait-elle pas à faire ce que tous les autres faisaient ? Anaïg savait que maîtriser sa hud ne se limitait pas, comme s'était le cas pour beaucoup d'autres, à une question d'égo. Pour Coline, il s'agissait avant tout de se comprendre pleinement. Savoir de quoi elle était capable signifiait remettre de l'ordre dans ce qu'elle savait sur elle et enfin répondre à cette question qui ne cessait de la tarauder : qui était-elle ?

Malheureusement, aux yeux de la jeune fille, cette question était intrinsèquement liée à ce qu'on attendait d'elle. Tous ceux qu'elle avait rencontré lui avaient rabâché les oreilles avec sa hud et maintenant qu'elle se révélait incapable de l'utiliser, le doute l'assaillait, mettant en péril les quelques fragments identitaires qu'elle s'était nouvellement construit.

— Tu n'es pas cassée, lui assura Anaïg d'un voix qu'elle espérait être douce. Certaines personnes ont des difficultés à manipuler leur hud, c'est normal, ça va s'arranger avec le temps.

— Ça fait quand-même une semaine, réplica la jeune fille d'une voix acerbe.

Elle s'en voulu instantanément. La korrigan essayait juste de l'aider, elle n'avait pas à lui répondre aussi sèchement. Mais elle n'arrivait pas toujours à contrôler le ton de sa voix. Après l'agacement, était venu l'acharnement puis la honte. Honte de décevoir tous ces gens, honte d'accorder de l'importance à leur avis, honte de ne pas volontairement savoir refaire quelque chose déjà effectué par accident et honte de faire de grands gestes tel une folle au milieu des bois. Et comme toute cette honte devenait insupportable, elle avait choisi la solution de facilité : la repousser au plus profond d'elle à coup de colère. Car la colère avait cette capacité formidable de détruire toute chose qui l'approchait. Malheureusement, elle ne faisait pas la distinction entre sentiments à éliminer et amis bienveillants à conserver. Aussi, quand elle attaquait ce qu'il fallait protéger, il ne restait qu'une chose à faire.

— Désolé, je ne voulais pas le dire comme ça.

Elle se passa les mains sur le visage. Elle ne dormait plus très bien ces derniers temps et rien qu'avec ce geste, elle eut l'impression de sentir ses traits tirés.

— Coline, commença Anaïg. Tu ne devrais pas rester ainsi.

De son petit doigt griffu, la korrigan désigna son corp étendu en travers du lit et sa tête renversée qui pendait à quelques centimètres du sol, tandis que ses cheveux balayaient le plancher à chacun de ses mouvements.

— Pour commencer, ce n'est pas une bonne posture pour ton dos, ensuite, tu dois te préparer pour ce soir et, enfin, tu vas pouvoir voir du monde, alors essaie d'être enthousiaste. Je te promets que ça te fera du bien. Rester seule toute la journée à ruminer de mauvaises pensées ne fera que t'enfoncer.

La jeune fille poussa un grognement plus pour la forme qu'autre chose puis força sur ses abdos pour se redresser et s'assit en tailleur. La soirée qui s'annonçait ne l'emballait pas plus que ça. Si Anaïg la voyait comme l'événement qui allait réunir tous les dirigeant du pays, Coline, elle, la percevait plutôt comme un diner barbant où on allait l'exhiber comme un trophée. Trophée pas si extraordinaire que ça, d'ailleurs, car il était détraqué.


Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


Pas mon chapitre le plus joyeux, n'est-ce pas ? Malheureusement, il reflète bien comment se voit Coline. Elle est en plein questionnement identitaire et, outre Chomil, Anaïg et Tancrède, ne voit personne, ce qui n'est pas pour l'aider à aller mieux. Mais qui sait, peut-être qu'Anaïg a raison et que cette soirée lui fera du bien.

Du coup, quelques petites questions se posent :

Cette soirée va-t-elle lui faire du bien ?

Pourquoi n'arrive-t-elle pas à se servir de sa hud ?

Et si toute cette histoire n'était finalement qu'une erreur, comme Coline semblait au départ le penser, que va-t-il se passer ? Après tout, si en fin de compte elle n'est pas la personne que tous recherchaient, que vont-ils faire d'elle ?

J'ai hâte de lire toutes vos théories ^^

Agathè GuèOù les histoires vivent. Découvrez maintenant