La pluie rendait l'atmosphère lugubre. Il ne faisait pas froid, mais être mouillé n'était jamais agréable, surtout en plein mois de Septembre, et en fin de soirée.
C'était la troisième nuit ou Anthony ne savait pas ou dormir, et il n'osait toujours pas dégainer son téléphone pour appeler ses parents. Pas qu'ils l'auraient rejeté... Enfin, il n'en était pas sûr, mais... question de fierté. Il était partit à Londres pour faire des études, profitant d'une bonne bourse, et avait dit qu'il se débrouillerait seul.
Mais le jour de la rentrée était arrivé et il n'avait pas trouvé de logement. Les deux premières nuits, il les avait passé à l'hôtel, mais c'était trop coûteux. Alors maintenant il se trimbalait avec sa valise à roulette qu'il laissant dans son casier en journée, prenait des douches à la salle de sport, et marchait dans les rues de Londres pour attendre que la nuit passe.
En désespoir de cause, il se réfugie contre une vitrine qui le protège du vent et de la pluie. Son reflet lui semble pourtant élégant: il a soigneusement noué ses cheveux en arrière et il a porté une attention particulière à sa tenue, avec son débardeur noir aux manches déchirées et son jeans extra slim. S'il a toujours son élégance, c'est que tout va bien, non?
Mais les cernes qui creusent le dessous de ses yeux racontent une autre histoire. Qu'est-ce qu'il donnerait pour un bon lit bien moelleux, bien sec et bien chaud...
Anthony regarde à nouveau les passants qui se pressent sous leurs parapluies pour renter au plus vite chez eux. Il détaille les hommes en particulier. S'il parvenait à séduire l'un d'eux, il gagnerait peut-être un peu de plaisir et un peu de confort, n'est-ce pas?
C'est Soho. Il nie les hétéros qui passent et évite du regard quelques jeunes étudiants - trop risqué... s'il les croisait ensuite dans une soirée?
Pas lui, il est moche. Pas lui, il a une tête de pervers, et s'il apprécie plaire, il n'aime pas sa manière de le regarder comme un bout de viande.
Une silhouette petite et discrète se glisse près de lui - Oh, il bloquait presque l'entrée du magasin. Qu'est-ce que c'était? Une librairie?
L'homme semble... respectable. La dégaine hors d'âge d'un vénérable libraire, qui a probablement passé la cinquantaine sans pour autant être ravagé par les affres de la vieillesse. Ses légères rides sont douces, son sourire aimable, ses cheveux presque blancs forment des boucles charmantes et ses yeux...
Ce sont les plus beaux yeux qu'Anthony avait jamais vu. S'il avait son matériel avec lui, il l'aurait dessiné pour pouvoir s'en souvenir, mais à la place, son cœur parla plus vite que son cerveau.
"Monsieur... Si vous êtes seul ce soir, je pourrais vous tenir compagnie."
Le petit homme sursaute, surpris que l'ombre qui se blottissait contre sa vitrine lui adresse la parole.
"Euh...? Eh bien, ma fois, j'ai acheté quelques petits gâteaux et je comptais me faire bouillir un bol de thé, si vous voulez vous joindre à moi..."
Anthony su aussitôt que l'inconnu n'avait pas compris ses intentions, mais il accepta l'invitation avec joie. Même pour quelques heures, être au sec avec une tasse de thé, cela ne se refusait pas.
Se débarrassant de sa veste trempée, il chercha un endroit ou la poser. A chaque endroit ou il posait les yeux des livres anciens ou des papiers étaient entreposés.
"Ah, je vais prendre ça, je vous en prie..." Délesté de sa veste, Anthony regarda le libraire la placer sur un porte-manteau d'allure antique, à côté de son propre manteau beige, puis disparaître dans la cuisine. Très vite, le bruit d'une bouilloire qui chauffait se fit entendre, et il revint avec deux tasses et leurs petites cuillères.
"Je vous en prie, installez-vous..." dit-il en désignant les fauteuils anciens et confortables qui entourait une petite table basse.
"Je risque de mouiller vos fauteuils, monsieur.
-Ils ont connus pire, ne vous inquiétez pas!"Il repartit dans la cuisine pour préparer des assiettes pour les pâtisseries. Anthony regarda la boite du boulanger: c'était l'un des plus réputé du quartier. Il en salivait d'avance.
Quand il revint, le jeune homme osa demander: "Au fait... Vous accueillez toujours aussi facilement les gens qui vous propose un peu de compagnie?"
Le sourire doux du plus vieux se mua en un petit rire sarcastique.
"Oh, non, pas du tout. Mais vous étiez là, blottit misérablement contre ma vitrine et désespéré au point de faire une proposition indécente à un vieil homme dans mon genre... Je ne compte pas en profiter, mais un thé ne vous feras pas de mal, je me trompe?
-... Oui."Autant pour l'innocence supposée du librairie. Il l'avait pris pour un naïf, mais il était étonnement conscient de ce qui lui avait traversé l'esprit.
Il acheva la préparation en apportant la théière et en servant les pâtisseries - des choux à la crème.
"Il faut attendre quelques minutes que cela infuse. A mon tour de vous poser une question... Qu'est-ce qui pousse un jeune homme comme vous à être dehors par se temps et de s'offrir ainsi à des vieux messieurs?"
Aïe. Il appuyait ou ça faisait mal, direct, et Anthony rougit violemment.
"Je ne m'offre pas... Oh, vous ne comprendriez pas.
-Expliquez donc, je peux toujours essayer de comprendre."Alors Anthony raconta son arrivée à Londres, l'attitude du propriétaire du petit studio qu'il avait prévu de louer, proche de la fac d'Art qu'il venait d'intégrer.
"Il voulait garder les clés pour pouvoir entrer à tout moment?
-Et il m'a même suggéré de payer... en nature. Il était parfaitement dégoûtant.
-Je suis d'accord avec vous, c'est répugnant.
-J'ai refusé de signer et je suis partit... Mais allez donc trouver un studio d'étudiant après la rentrée!"Il continua, expliquant chacune de ses nuits à marcher dans Londres, et la fatigue... La fatigue qui lui faisait faire n'importe quoi.
"Même tenter de séduire le premier mec qui à l'air agréable et à mon gout qui passe, on dirait... Juste pour pouvoir dormir dans un vrais lit."
Un long silence s'installa entre les deux hommes. Pour éviter de montrer sa gène, le libraire but une gorgée de thé et repris un choux à la crème. Anthony en profita pour le détailler. Il ne pouvait pas être plus différent de lui: petit, avec le poids des ans qui semblait le rendre encore plus petit, face à l'allure élancée du jeune homme. Ces rondeurs - alors qu'Anthony pouvait manger tout ce qu'il voulait sans prendre un gramme - et cet air apaisé indéfinissable. Cet apaisement qu'il manquait tant à la vie d'Anthony.
"Bon. Il y a une petite pièce là-haut, sous le toit, avec un vieux lit. Il y aura peut-être besoin de changer les draps et de pousser quelques livres, je m'en sers comme débarras depuis tant d'années... Mais cela pourrait être bien pour une bonne nuit de repos, non? Allons voir."
Arrivés au premier, Anthony s'attendait à être attiré vers la chambre du libraire, mais il n'y fit qu'un crochet pour récupérer des draps frais, et ils continuèrent jusqu'au deuxième.
Effectivement, c'était une sorte de débarras. Ils poussèrent quelques livres et époussetèrent le matelas avant de le garnir. Après avoir fait ça, Anthony ressentit une grande fatigue l'accabler, comme s'il avait dépassé ses limites et s'autorisait enfin à tout laisser tomber.
"Dormez bien, jeune homme. Demain, c'est samedi, vous n'avez pas cours, n'hésitez pas à dormir un peu plus, et si vous me cherchez, je serais sans doute déjà en bas à votre réveil."
A peine avait-il refermé la porte de la petite chambre de bonne qu'Anthony s'effondra sur le lit et partit aussitôt au pays des rêves.
😇🐍
OK me voilà embarquée dans ce nouveau Human AU! Pour une fois je poste sans avoir fini l'histoire mais j'ai déjà une bonne avance. Votre avis est important, n'hésitez pas à commenter !

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FanfictionAnthony est un jeune étudiant en art qui se retrouve soudainement sans logement. Son chemin croise celui d'Ezra, un vieux libraire du quartier de Soho. Fanfiction Good Omens, Human AU. Trigger Warning: LGBTQ+phobie, rejet familial, agressions sexuel...