Les vacances doivent bien s'achever un jour, et le retour en cours n'est pas trop rude. Pendant la semaine qui suivait le congé, beaucoup d'étudiants seraient absent pour assister à différents procès dont ils devront faire des croquis. Au matin, Anthony se rends en cours, puis part à temps pour arriver au tribunal à 11h.
Il n'a aucune idée de l'enjeu du procès.
Il y a quelques journalistes à l'entrée, mais rien d'extraordinaire. Il vérifie une dernière fois son matériel et entre dans la salle, s'attendant à être fouillé (c'est le cas) et jetant des regards curieux tout autour. C'est impressionnant, comme lieu.
L'affaire des cinq des South Downs. Il voit arriver les cinq accusés dans une cage en verre blindé, et il s'assied confortablement. Cette première journée de séance s'achèvera à 16h, il aura le temps d'aller travailler après, et s'il devait rester quatre jours de suite sur ces bancs de bois... autant bien s'installer.
Il sort un carnet de croquis, sa palette d'aquarelle et ses crayons. Ses voisins le regardent avec intérêt. L'un d'eux semble profondément accablé.
Quelques coups de marteaux imposent le silence dans la salle. Cela commence.
A 16 heures, Anthony sort du tribunal en titubant presque. Il se sent mis KO debout, nauséeux et affaibli. Il décide d'aller rapidement au café pour se changer les idées, et vu l'allure de son visage, sa patronne ne le presse pas trop ce soir-là.
Après son retour, il a mangé sans faim et est monté se coucher après avoir vaguement salué Ezra qui lisait au salon. Mais le sommeil ne le prenait pas, se rappelant de ce qu'il avait entendu au procès.
C'était à vomir. Ces hommes étaient accusés d'agressions particulièrement odieuses envers des jeunes homosexuels, des années 70 au milieux des années 2000. Le pire, dans tout cela, est qu'ils étaient payés par les parents des victimes dans le but de, sois-disant, faire disparaître les préférences particulières de leurs enfants.
La plupart des plaignants qu'il avait entendu aujourd'hui étaient des adultes, mais, au moments des faits, c'étaient des adolescents.
Ils avaient pu être rassemblés, selon le juge, grâce au livre de compte des malfrats. Ils avaient gardés des traces de toutes les exactions qu'ils avaient perpétrés, et si certains étaient prescrit (c'était le cas de la majorité), trois victimes avaient pu porter plaintes.
Toutes les autres victimes ne pouvaient le faire mais beaucoup tenaient à les soutenir. D'autres n'avaient pas voulu témoigner, pour ne pas raviver de tristes souvenirs.
Et vu la nature des souvenirs, Anthony comprenait.
Il s'endormit en priant de ne pas rêver, et ses prières furent entendues.
Le lendemain, il se renseigna un peu pour comprendre cette histoire de prescriptions. Il était pourtant persuadé que les cas de viols sur mineurs étaient imprescriptibles dans la loi anglaise...
Séchant le premier cours de la matinée, il resta à la librairie pour consulter l'une des éditions les plus récente du Common Law.
"Tu cherches quelque chose, Anthony?"
Il sursauta, n'ayant pas entendu le libraire se glisser derrière lui.
"Euh... Oui, je regardais ça pour mieux comprendre le procès auquel j'assiste.
-Oh! c'est bien de s'intéresser à ce genre de chose.
-Je peux te l'emprunter? Je dois y aller, et j'aimerais terminer de lire ça dans le métro.
-Vas-y, mon cher! Ne sois pas en retard!"Il espérait presque recevoir un baiser, comme une bonne épouse embrasserait son mari partant au travail. Mais c'était un rêve sans issue.
Achevant de lire les paragraphe qui l'intéressaient dans l'underground, Anthony glissa le lourd volume dans son sac, prenant soin de ne pas renverser de la peinture dessus. C'était beaucoup plus clair: Effectivement, la loi de 2003 rendait l'agression sexuelle sur les mineurs de moins de 13 ans imprescriptible, et ce même rétroactivement. La plupart des anciennes victimes étaient âgées de 13 à 16 ans, âge pour lequel ce crime était actuellement imprescriptible, mais pas rétroactivement. Ceux qui n'avaient pas portés plainte dans l'année suivant les faits avant 2003 n'avait aucune possibilité de poursuite.
C'était terriblement injuste. Qu'est-ce qui faisait que, miraculeusement, entre 12 et 13 ans, on acquérait soudainement une chose qui rendait impunissable nos agresseurs?
C'est sur ces pensées que la seconde journée de témoignage commença. Les trois victimes plaignante avaient témoignés hier, avaient suivit les victimes non plaignantes, et c'était eux qui continuaient aujourd'hui. La journée de demain serait réservé aux toutes dernières victimes et au réquisitoires des avocats des différentes parties, et la dernière journée serait pour les débats et le jugement.
Son dessin était moins bon que la veille. Il ne pouvait plus croquer les monstres en face de lui sans les affubler de faciès déformés et de hideuses mimiques. Il reporta donc son attention sur les victimes et fit un portrait de chacun d'eux.
De cette dame d'un certain âge, qui était venue avec son épouse, et qui racontait comment ils voulaient lui faire "aimer les hommes".
De cet homme encore jeune, l'une des dernières victimes des années 90, qui avait fini par fonder une famille et rejeter la partie "honteuse" de sa bisexualité.
Ils étaient tous magnifiques, ils étaient tous brisés, quelque part. Pour certain, c'était une simple fissure, pour d'autres, on entendait les morceaux de faïence tomber quand ils parlaient.
Ressortant aussi groggy que la veille de la salle, Anthony fut heureux de savoir qu'il n'avait pas à travailler ce soir-là. Du repos... Trier les croquis...
Il fut surpris en arrivant à la librairie de voir une affiche sur la porte, impeccablement calligraphiée, déclarer que ce serait fermé demain, et toutes nos excuses chers clients, vraiment.
Déjà, Ezra aurait pu lui demander. Il lui aurait imprimé une affichette avec Word. Et puis... Bon, il n'aimait pas vendre, et il fermait souvent quelques heures sans prévenir, mais une journée entière?
Il entra en faisant tinter la cloche et sortit aussitôt le Common Law de son sac, pour ne pas l'oublier - que c'était lourd! - et il le reposa à sa place.
"Tu fermes la librairie demain?
-Pardon?"La voix venait de la rotonde. Il leva les yeux et vit Aziraphale perché sur une échelle, rangeant des livres au second étage.
"Euh... Tu fermes la librairie demain?" cria-t-il plus fort.
"Oh, oui... J'ai à faire en ville.
-Une vente aux enchères de livres?
-Non, non.
-Tu vas voir quelqu'un?
-Mon garçon, je serais rentré avant vous, n'ayez crainte, vous aurez votre repas après avoir bien travaillé!
-Ce n'est pas ce que je..."Mais l'étrange libraire avait disparu entre les rayonnages de l'étage, et quand il réapparu plus d'une demi-heure plus tard, Anthony ne reprit pas la discussion ou elle était.
🐍😇
J'espère que tout le monde va bien. Les prochaines semaines vont sembler si longues... Je travailles pour l'instant donc cela ne va pas me dégager du temps pour écrire. Prenez soin de vous.
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FanfictionAnthony est un jeune étudiant en art qui se retrouve soudainement sans logement. Son chemin croise celui d'Ezra, un vieux libraire du quartier de Soho. Fanfiction Good Omens, Human AU. Trigger Warning: LGBTQ+phobie, rejet familial, agressions sexuel...