Partie 3 - 1 : Vérité

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La troisième et dernière partie de Hiero commence ici ! Nous reprenons l'histoire là où nous l'avons interrompue, dans les ruines de Hiero...


Point de vue d'Anna

La fumée commença à se dissiper. Je rampai vers Lise, en pleurant. Soudain, je m'arrêtai, ahurie. Je me mis à trembler violemment. Je n'arrivai plus à réfléchir. Comment était-ce possible ? Lise était bien vivante, recroquevillée sous une barrière d'énergie bleue. Qu'avais-je fait ? J'aurais dû m'en douter. D'habitude, il n'y avait pas de fumée lorsque j'utilisais ce pouvoir. Elle avait dû apparaitre suite au choc entre ma magie et la sienne.

Soudain, elle releva la tête. Son regard croisa le mien. Terrorisée, je n'arrivais pas à regarder ailleurs. Lise aussi tremblait et était terrifiée. Par moi. Elle me regardait comme si j'étais un monstre. Je l'étais. Par quelle folie avais-je été persuadée qu'il s'agissait de la meilleure solution ?

Les larmes me montèrent aux yeux. Soudain, je ne me sentis plus assez digne pour regarder ma sœur dans les yeux.

– Je suis désolée !! hurlai-je.

Mes propos devinrent rapidement confus. Je me recroquevillai, m'enfonçai dans la boue qui recouvrait le sol. Je continuai de hurler, hurler ma peine et ma douleur. Je pleurai. Les larmes et les cris s'échappèrent de mon corps, me laissant une souffrance indélébile. Je me sentais à la fois si inutile et absurde, ainsi que tragiquement et douloureusement présente. Secouée de spasmes éprouvants, je hurlais ce qu'il me restait de vie et de conscience.

Lorsque je me calmai finalement, hoquetant pitoyablement, je remarquai que Lise s'était levée. Son bouclier bleuté commençait à s'estomper. Elle avait toujours le même air apeuré, auquel s'étaient ajoutés du dégoût et de la rancœur. Je la suppliai du regard, lui priai de ne pas me laisser seule, l'informai que si elle s'en allait, j'allais mourir... Elle resta sourde à mes suppliques visuelles. Elle recula d'abord doucement, puis elle se retourna vivement et se mit à courir. En un instant, elle disparut de mon champ de vision.

J'avais envie de mourir.

Je sanglotai encore longtemps, puis finit par m'endormir, par un étrange miracle.

Point de vue de Lise

– Nivôse, dis-nous, à la fin ! C'est toi qui as manigancé cette expédition, n'est-ce pas ? Tu dois savoir pourquoi Anna a brusquement décidé de nous téléporter ici ?

J'ouvris les yeux. Je repris brusquement ma respiration, comme si je l'avais retenue. Ne sachant pas ce qu'il se passait, je pris un air impassible. Il ne fallait pas attirer l'attention. J'arrêtai d'écouter la conversation alentour.

Où étais-je ? Je regardai autour de moi. Une salle entièrement blanche. À côté de moi, Ranga et Nivôse étaient en grande conversation. J'étais au palais de Nivôse ? Comment m'y étais-je retrouvée ? Continuant mon inspection de la pièce, je remarquai avec un sursaut que je n'étais pas dans mon corps. La panique s'empara de moi une fraction de seconde, puis j'essayai de relativiser et de rester pragmatique. Je respirai lentement, puis inspectai mon corps. J'étais Loreï ! Bordel, comment étais-je arrivée à sa place ?

Soudain, je perçus un prénom. Anna. Je refrénai les réactions spasmiques de mon organisme à l'entente de ce nom qui, pour moi, ne signifiait plus que malheur. J'étais tiraillée entre deux sentiments. D'un côté, j'avais envie de plaquer mes mains contre mes oreilles pour arrêter de percevoir autre chose qui me briserait. De l'autre, j'étais mue par une curiosité sans nom qui me poussait à en savoir plus sur ce qui avait motivé Anna à me faire... ça.

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