Happier | BTS | [FR]

00. Prologue

Ils l’avaient cherchée partout où elle aurait pu être mais elle demeurait introuvable. La place où elle chantait pour s’évader devint morose, les coins de marché où elle dessinait devinrent banals, son fauteuil préféré dans le café ne montrait plus qu’un moule de ses fesses et sa chambre avait l’air d’un monde qui venait de s’éteindre. Elle était partie. Elle avait totalement disparu. Sans leur laisser une trace, un espoir de la retrouver.

Assise dans le train, son album dans les mains, elle avait mal aux poignets comme à chaque fois que ses émotions la torturaient. Tout faisait tellement mal, tellement mal qu’elle n’aurait jamais cru qu’un humain pouvait supporter une douleur aussi intense. Elle avait du mal à respirer, du mal à pleurer et du mal à croire que tout ça arrivait vraiment. Le compartiment du train était vide. Si vide qu’elle avait l’impression de voir à  l’intérieur d’elle-même. Elle pouvait encore s’entendre rire à leurs côtés. Mais maintenant elle était seule, livrée à elle-même.  Elle étudia leurs traits et leurs expressions si longtemps qu’elle aurait pu les dessiner de mémoire. Elle savait qu’un jour ça devait arriver. Elle l’avait presque souhaité et voilà qu’elle partait loin d’elles, loin d’eux. Page après page elle redécouvrait chaque personnage de l’histoire. C’était comme un film interminable qui rejouait sans cesse dans son esprit. Chaque petit souvenir, chaque petit détail piquait son cœur, l’obligeant à ne plus pouvoir différencier les bons des mauvais moments.

Mi So ne pouvait se résoudre à les oublier un tout petit peu : leurs histoires d’amour, d’amitié, leurs promesses et leurs projets, les non-dits et les regrets…. Tout ça lui restait obstinément dans la tête.

Et puis aussi le pire, c’était de penser à lui. Les larmes lui revenaient immédiatement dans la gorge. Elle pouvait encore entendre l’intonation nonchalante de sa voix mais ne pouvait pas se rappeler ce qu’ils s’étaient dit en dernier. Elle pouvait se souvenir de la profondeur de ses yeux mais ne pouvait pas se rappeler de ce que voulait dire son regard. Elle pouvait encore sentir sa peau laiteuse sur la sienne et ses doigts glacés parcourant son corps. Et elle aurait voulu ressentir de nouveau ce que ça faisait d’éclater en mille morceaux dans ses bras.

Elle ferma son scrapbook quand elle arriva à la page « tout le monde ». Parce que ca faisait encore trop mal. Parce que sinon elle aurait eu envie de revenir. Et si elle revenait trop tôt, elle se perdrait encore.

***

La petite étoile si tu as aimé s'il te plaît? :)