Séoul, Dongdaemun
Ils sortirent tous les trois du poste de police en silence. Dehors, la lumière solaire illuminait tout ce qu’elle caressait et l’air était doux. Madame Gong soupira. C’était une trop belle journée et elle avait perdu son temps dans ce commissariat. C’était censé être aujourd’hui. Son petit soleil à elle devait arriver aujourd’hui. L’idée de ne pas avoir son cadeau du ciel la rendait si triste que de la pluie lui montait dans les yeux.
En voyant que sa femme ne lui prêtait plus aucune attention, Monsieur Gong s’avança à pas hésitants, les jambes flageolantes et la tête baissée.- Je m’excuse, fit-il, en joignant les mains en prière.
- Qui s’excuse, s’accuse. Répondit sa femme d’un ton froid sans le regarder, sa voix tremblait.
Le couple avait perdu deux longues heures à parler et à signer des documents. Madame Gong avait harcelé leur neveu au téléphone mais celui-ci avait catégoriquement refusé de se présenter en personne. Jae Woo avait ensuite envoyé un message où il s’excusait en trois mots, et exprima ses regrets avec des stickers ridicules qui rendaient Gong Eun Seok encore plus furieuse.
Gong Ji Kwan ne répondit pas, sa femme lui tournait le dos et jamais elle n’avait eu l’air aussi contrariée. Il se contentait de jeter des coups d’œil furtif à l’autre homme qui ne les avait pas quittés d’une semelle.
- Comment as-tu pu faire ça en mon absence…Se plaignit-elle d’une petite voix. Je voulais juste faire le point en partant. Je n’ai jamais dit que j’allais t’abandonner pour quelqu’un d’autre ou je ne sais quoi. D’ailleurs, c’est toi qui m’as laissée tombée en premier !
Elle se retourna et lui lança un regard qu’elle avait voulu menaçant mais qui au fond peignait sa tristesse.
- Je suis vraiment désolé…
- Moi j’en ai assez de tes excuses qui ne changent rien.
Au fond, elle était surtout soulagée et contente qu’ils n’aient pas à se séparer. La seule idée de ne plus avoir cette personne à ses côtés pour se chamailler un peu et vieillir lentement était effrayante. Madame Gong poussa un long soupir et s’en alla auprès du bel homme en costume.
- Parce que lui il a changé ta vie, c’est ça ? Lança Gong Ji Kwan, sarcastique. Si j’avais su, j’aurais porté une cravate moi aussi.
- Mais c’est quelle connerie ça encore ? Demande sa femme, abasourdie.
- Il serait peut-être temps de lui dire Eun Seok-ssi. Dit enfin l’homme élégant.
Monsieur Gong savait qu’il ne passait rien entre eux. Il savait qu’il avait eu faux sur toute la ligne mais il ne savait plus quoi faire pour la retenir. Il aurait dû mieux s’occuper d’elle, la consoler, la comprendre. Mais maintenant, elle en avait assez et les cieux savaient que les choses ne redeviendraient plus jamais comme avant. Alors il devait dire quelque chose, n’importe quoi, même une grosse connerie.
- Ji Kwan-ah, je vais avoir un enfant. Annonce t-elle dans un calme sidérant. Et lui ? C’est celui qui m’aidera à en avoir un.
Son mari eut les yeux gros comme des billes et le souffle coupé. Mais qu’est ce que sa femme racontait ? La voilà devenue folle. Ou pas. C’était peut-être sa faute à lui s’ils n’avaient jamais eu d’enfants… Et cet homme là, serait donc le père de l’enfant de sa femme ?
- Qu’est-ce que …-
- Excusez-moi pour la présentation tardive, dit l’autre. Je suis Lee Dong Jin, je suis un assistant social que l’orphelinat « La maison du Bonheur » a envoyé pour confirmer si vous êtes aptes à adopter ou non.
Gong Ji Kwan put enfin respirer.
- J’étais fatiguée, commença sa femme. J’étais fatiguée de toujours être triste pour ça. J’en avais assez de m’apitoyer sur mon sort et de ne pas voir plus loin que le bout de mon nez. La routine n’était plus confortable, tu comprends ? Mais tu t’obstinais à dire que Jae Woo était l’enfant qui nous manquait. Et tu sais très bien que c’est faux. Là-bas, il y a des tas d’enfants qui ne demandent que de l’affection et ce serait vraiment dommage que ton comportement me gâche la procédure. Quand nous serons deux vieux inutiles affreusement ridés, je veux pouvoir me dire que nous avons laissé quelque chose de meilleur dans la vie de quelqu’un. Alors, si tu veux faire parti de cette future famille, tu peux venir. Si tu ne veux pas, je ne t’en voudrais pas.
Monsieur Gong avait plus que honte et se sentit obligé de faire une introspection rapide. L’homme élégant n’était rien de plus qu’une personnification du changement lui-même. Quelque chose qu’il redoutait au fond. Parfois il voulait que sa vie soit comme un tour de montagnes russes. Mais quand il était temps de monter à bord du wagon, il ne savait pas s’il avait assez de courage pour laisser toute l’aisance monotone derrière. Parce qu’il savait que malgré la ceinture de sécurité, la joie et l’excitation, rien ne garantissait qu’il n’ait pas des haut-le-cœur, de la peur et des regrets. Jae Woo, lui, c’était l’attraction qu’il avait choisi parce qu’il avait trop peur du grand huit. Il s’était entêté à croire que ce serait tout aussi pareil et que c’était sa manière d’être reconnaissant de ce qu’il avait. Sa femme, elle avait choisi les montagnes russes. Il était temps d’ouvrir les yeux.
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Happier | BTS | [FR]
FanfictionIl s'agit aujourd'hui chers amis, d'un boysband, d'humains totalement incroyables, d'une musique incomparable et que je respecte beaucoup : les BTS. J'étais là depuis leurs débuts. J'ai grandi avec leur musique et ils ont forgé une grande partie de...