Rantbook d'une fille étrange, certainement magique, communément appelée « moi ».

La messe de Noël

D'habitude, la messe de Noël, c'est chiant. Nan mais franchement, qui rêverait de passer quelques heures dans un lieu froid, humide, sentant l'encens, coincé en sardine entre sa famille et trois vieux qui embaument l'atmosphère de leur haleine pestilentielle dès qu'un chant est entamé ? En plus, faut chanter ! Mais selon moi, le pire, c'est quand même quand on doit écouter le serment du prêtre. Cette année, c'était trop cool, parce que je connaissais déjà le diacre, qu'il nous a parlé de la lumière noire en boîte de nuit, et qu'il a dit Messe de Pâques, au lieu de Messe de Noël.
Oh, non, le pire, c'est quand même quand on doit distribuer « la paix du Christ » avec nos voisins pas sympas. Déjà, ils te serrent la main (mais mon dieu, si ça trouve ils sont allés au toilettes, et ils se sont pas lavés les mains !), en plus, des fois, tu te prends des vents de ouf...

Bref, je m'égare. Comme d'habitude, on avait un petit livret avec le déroulement de la messe (bon, moi je m'en sers plutôt pour dire : on est à la moitié ! Yes, après c'est l'Eucharistie ! Et après ça, c'est presque terminé !). Dans ce livret, il y avait les paroles d'un chant en latin. Ayant appris la deuxième déclinaison l'an dernier, et m'ennuyant terriblement, je corrigeais donc les fautes qui traînaient... J'ai même fait l'analyse de la phrase ! C'est vous dire !
J'en ai déduit que, puisque « nomine » était à l'accusatif, il ne pouvait pas se décliner « nomine ». Et le mot suivant ne pouvait certainement pas se décliner en -i. Donc je leur ai corrigé leur chant, avec un stylo trouvé dans le sac de ma mère. Et pendant ce temps, là, ma mère chantait mollement, mon père semblait sur le point de s'endormir, et les trois vieux à ma droite se pressait à mon épaule pour voir ce que j'écrivais. Suivi d'un regard noir de leur parts.

Cette année, la messe, c'était cool.