Chapitre 2 : Une rencontre formidable

40 6 6
                                    

Nous sommes déjà à quelques jours de la fin d'année, ou de la nouvelle année selon les points de vue. Je suis à mon bureau. Je révise silencieusement mes examens de dernière année. A la dernière minute oui, vu qu'il ne me reste que un mois avant les tests décisifs pour cette entreprise qu'est la FIK. Formation Informatisée de Kamira. C'est le nom de notre grand état indépendant. Même si à la base, c'est le Japon, on s'est renommé. Enfin pour les autres. Pour moi mon Japon restera celui qu'il est et qu'il sera toujours. Je n'abandonnerai pas mon combat. Je tourne les pages lentement et écris de plus en plus vite mes fiches de révision. Je bosse mes écrits et apprends tout avant de les expliquer à mon miroir. Je passe des heures à suer et à retenir comme je peux. La pression monte et j'accélère en optimisant toutes les zones de mon cerveau. Mais je décide finalement de faire une petite pause. Prendre des photos me détends quand ma tension monte donc je prend mon appareil après trois bonnes heures de travail. Le lever de soleil est pas mal quand on révise au milieu de la nuit. Je capture cet instant. Je fige le moment. Et les lueurs de cette étoile traverse toutes les fenêtres, toutes les portes et réveillent les yeux. Nous voilà pour un nouveau jour. Bonjour soleil, bonne nuit lune. C'est encore avec cette boule de feu qu'on voit et c'est encore avec elle qu'on appelle le moment où on doit se bouger. Le jour. Alors que c'est juste très méchant envers la Lune. Pourquoi éviter aux gens d'admirer cette petite sphère de lumière, ce satellite qui est sublime et empli de rêves. Mais les gens se sont habitués. On est né comme ça pourquoi tout changer ?
Je baisse mon appareil photo après avoir prit une longue série de clichés.
Mercredi 28 décembre. 7h34. Encore aucune neige.

---------- - ----------

Je m'assois sur mon lit, l'appareil dans les mains. J'allume mon ordinateur et stocke tous mes clichés dans le dossier « Levés de soleil ». J'allume mon enceinte et continue d'écouter des musiques de Noël. Je regarde mes photos en diaporama et souris de plus en plus en admirant toutes ces saisons défiler. Soudain, l'une d'elle m'interpelle. Je m'arrête dessus. C'est une photo de plus médiocre qualité que celles que j'ai faites. Je zoom un peu dessus et me rends compte que c'est une photo de moi, dans la neige, avec l'une de mes mères. Je souriais joyeusement en ramassant de la neige, habillée de rose telle une boule fluorescente. Ma mère, Chiaki, cachée derrière un tas de neige me regarde tendrement. Mon autre mère, Ochiara, prend plusieurs clichés de nous. La majorité sont flous mais malgré tout, j'arrive à laisser échapper une légère pluie de larmes sur mes joues que j'essuie rapidement. Pas le temps de pleurer. Je cherche dans mes dossiers celui nommé « Unique flocon ». La photo de cette particule posée sur ma main est superbe malgré la rapidité qu'il m'a fallu pour la prendre. Je sais que c'est peu mais ça veut tant dire pour moi. Un jour, la neige reviendra sur notre monde. Et les saisons reprendront leurs droits. Je m'arrête et me relance dans mes révisions jusqu'à midi. Comme le bruit de mon ventre résonne dans la pièce, je me lève et vais dans la cuisine. J'ouvre les placards un à un. Aucune trace d'une quelconque nourriture. Je fouille dans les tiroirs mais à part des couverts et des paquets de gâteaux, rien. Je soupire. Aujourd'hui, c'est jour des courses.

Je vais dans le salon et allume la radio. J'écoute la météo attentivement, assise sur le fauteuil.

« Aujourd'hui, une averse viendra perturber le sud de Kamira. La ville d'Osoka sera touchée ainsi que tous les villages alentours. Le soleil d'aujourd'hui restera pesant sur les autres zones de l'état. Il fera au max... »

Je coupe la radio. J'en ai assez entendu. Je me lève et vais m'habiller. Donc si j'ai bien compris, une pluie viendra déranger le beau ciel bleu. Je pioche plusieurs vêtements et les poses sur mon lit. J'opte pour un jean bleu foncé et un chemisier blanc surmonté d'une longue veste marron. Un sac avec un parapluie, une paire de bottines aux pieds et me voilà transformée. Je maquille légèrement mes yeux et ma bouche, le teint nettement plus « vivant » que d'habitude. Je laisse mes cheveux bouclés faire comme bon leur semble le long de mon corps et me regarde dans le miroir de la porte d'entrée. Je ne suis jamais la même au lycée et en dehors. Au lycée j'attends qu'on me tende la main. Autrement, je vis simplement ma vie. Je m'appelle Fume Akikazu. Une jeune femme de 17 ans qui se laisse marcher sur les pieds. Mais maintenant, quand l'envie me vient de sortir je suis Fume, une femme de 17 ans qui est forte, jolie et naturelle. Je soupire devant la glace et ouvre la porte de mon appartement.

Fume : L'envolOù les histoires vivent. Découvrez maintenant