Fume : L'envol

Chapitre 5 : Résultats et décisions

- Fume ? Fume ! Fume réveille toi, c'est le grand jour !

Une petite voix aigüe résonne à mon oreille sur un fond de scintillement de clochettes. Une poudre se pose sur les paupières que j'ouvre lentement. Amako est face à moi, posée sur mon nez, toute guillerette. Les trois autres fées sont assises sur le bord de mon lit. Je frotte mes yeux et étire mon corps engourdi.

- Hm... Quel grand jour ?

La fée du printemps s'envole et virevolte dans les airs.

- Mais enfin, Fume ! C'est le jour des résultats !

Je me lève en sursaut jusqu'à en tomber de mon lit.

- Qu-quoi ? Les résultats ? Aujourd'hui ?

Yuki me regarde d'un air hautain et légèrement moqueur.

- Même pas capable de se souvenir du jour des annonces des admissions du bac celle là. Aller, dépêche toi, lève toi et prépare toi. Tu vas enfin pouvoir voir si tu as tout réussi ou si tu as tout perdu.

Amako proteste ses paroles.

- Non ! Elle ne ratera rien. Elle a tout réussi !
- On en sait rien !

Natsu et Aki m'aide à me préparer pendant que les deux autres fées se disputent. C'est devenu une habitude alors je ne réagis pas. Je garde mon sourire et m'habille. Aujourd'hui, ça fait deux semaines que les créatures et moi vivons ensemble. Elles se sont officiellement installées avec moi. Je leur ai créé une petite maison en bois posée au dessus de mon lit, sur une étagère. Elle est constituée de cinq pièces. Quatre chambres et un salon commun. J'ai failli leur faire une douche à chacune mais elles m'ont dit qu'elles ne se douchaient pas. Ça m'a arrangée. En même temps on devait s'en douter. Des êtres aussi purs n'ont besoin de retirer leur crasse. Et au pire des cas, la poussière de fée retirera les choses indésirables. J'en apprends tous les jours sur elles, leurs habitudes, leurs manières de vivre, leur ancien monde. Et chaque jour j'en suis émerveillée. Si les gens étaient au courant des évènements surnaturels, comment réagiraient-il ? Jamais aussi bien que moi. Entre les superstitieux, les défaitistes et les scientifiques barges, le monde surnaturel pourra se faire totalement détruire et causer notre perte. La fin du monde peut arriver de bien des manières. Et pour imaginer notre fin, nous sommes les meilleurs. Des génies de la destruction. Mais pour nous garder en vie, pour trouver des solutions aux problèmes que l'on a au quotidien, pour aider les personnes qui en ont besoin, nous sommes incapables de telles preuves de solidarité commune. Car l'humain est de nature égoïste. Nous avons peur de mourir mais nous avançons très peu dans la recherche des moyens de survie.

Mon téléphone me sort d'un coup de ma rêverie. Je le prend en main et je décroche.

- Allo ?

- Allo ? Fume ? Comment tu vas ?

Mon coeur bondit et mon sang ne fait qu'un tour. La douce voix grave de Fumijiro résonne dans mon oreille et me fait fondre à chaque fois que je l'entends. Je tortille ma mèche de cheveux inconsciemment en souriant niaisement. Ma voix s'éclaircit et les fées s'arrêtent de chahuter en me fixant comme à chaque appel, scrutant chacune de mes réactions.

- Très bien et toi ?

- Super bien aussi. Dis moi, c'est aujourd'hui que tombent tes résultats il me semble non ?