Chapitre 2: Pourquoi moi ?

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La nuit était courte, mais je n'avais pas le temps de prendre ma douche ou mon petit-déjeuner que Mary me traînait déjà dehors pour manger à la boulangerie.

Tout le long du trajet j'avais encore la désagréable impression qu'on me suivait. J'avais vraiment peu dormi, je devais imaginer des choses.

Marc et Juliette sont les propriétaires de la boulangerie de la ville. Nous achetons quelques viennoiseries et commandons du café puis nous installons sur la terrasse de la boulangerie. Le soleil tapait dur et nous étions seulement en Juin.

Mary n'avait jamais mangé de pâtisseries françaises, elle n'arrêtait pas de s'extasier, ce qui me faisais rire de bon cœur.

Nous allions ensuite vers le petit restaurant où Mary travaillait, qui s'appelait « La française ». La décoration y était simple, mais le trio bleu-blanc-rouge était partout sur les serviettes en papier et dans l'uniforme des serveuses.

Georges était le propriétaire de l'endroit et dès que je l'avais vu, j'avais deviné que le courant ne passerait pas. Quelque chose chez lui me mettait très mal à l'aise. Nous nous serrions la main et un rictus malsain se peignait sur son visage après que ses yeux se soient posés sur ma poitrine. Je le toisais dégoûtée.

– Donc vous cherchez un travail ? Me demandait-il son rictus toujours planté sur son visage.

– Oui, Mary m'a dit qu'une place était libre, disais-je en regardant Mary qui semblait gênée.

– Serveuse, ça te va ? Continuait-il.

– Oui.

– Très bien, je te prends. Comme tu es française, jeune et assez jolie, tu pourrais attirer des clients, surtout que tout le monde sait que tu viens d'arriver.

Super, je vais devoir faire office de phénomène de foire. Cachant la grimace que j'étais sur le point de faire, je me contentais de lui sourire, un faux sourire. Mary se retenait de rire.

Il s'en alla quelques instants et Mary me demandait :

– Pardon, il est bizarre, hein ?

– C'est un pervers ouais ! Pourquoi la place est libre ? Tu ne me l'as jamais dit mais je suis sûre que ça ne doit pas être difficile à comprendre, vu son comportement. C'est un profiteur. En plus, il me prend pour un phénomène de foire !

– Excuse-moi, j'aurais dû te le dire, mais j'étais tellement heureuse que tu veuilles travailler avec moi, et je ne voulais pas t'effrayer... Mais fais comme moi, quand il tente une approche, tu lui fais un beau regard glacial en prétendant que tu as mieux à faire.

– Euh et si je mettais des lentilles rouges ? Je me ferais passer pour une méchante fille...

– Les yeux rouges ? Demandait-elle sans comprendre.

– Oh oui je ne t'ai pas dit, mais le gars assis à côté de moi durant le vol en portait, alors avec son comportement...

– Tu penses encore à lui ? Il t'obsède ou quoi ?

– Mais non, et arrêtes de te moquer !

Je la rejoignais dans son rire jusqu'à ce que Georges revienne avec un uniforme.

– Va mettre le tiens Mary. Aide notre nouvelle à s'habituer à cet endroit, disait-il sèchement en balançant l'uniforme à mon amie qui lui jetait un regard sans expression.

– Viens, Sandra.

– Je te suis.

Dans l'arrière-boutique il y avait une pièce où l'on se changeait. Mes vêtements de travail constituent d'un t-shirt bleu marine moulant, d'un mini short blanc et de chaussettes hautes rouges. Bref, pas du tout mon style.

Les Yeux RougesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant