Chapitre 5: Rey

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Nous restâmes dans les bras l'un de l'autre pendant quelques instants encore. Il colle son visage dans mes cheveux, ce simple contact réveille une envie indescriptible et je l'entends murmurer: 

- Combien de temps s'est écoulé depuis ...

Je sais ce qu'il veut me demander. Depuis ta mort... C'est difficile d'y répondre mais à contre cœur je réponds.

- 2 mois...

 - Oh je vois. Le temps passe moins vite ici.

Il se retourne vers moi et me dis:

- Et toi, comment vas tu ? Que fais tu ? me dit il en me soulevant le menton.

Je me recule, je sens les larmes au bords des yeux. Je détourne le regard et contemple l'espace vide dans lequel nous sommes. Comment je vais ? ... Je ne sais pas, je survis depuis... je ne dors plus que quelques heures par nuit... Je suis épuisée ... Mais tout ceci, je ne pourrais pas lui dire alors je me contente de lui dire simplement un:

- Ça va ... 

- Rey, regarde moi et répète le moi dans les yeux me défit il en croisant les bras.

Je n'arrive pas à prononcer un seul mot.

- Parles moi, je t'en prie. me supplia t-il. Parles moi comme ...

Et là je sens monté en moi une colère. Elle est primaire. J'essaye de la contenir mais mes barrières tombent les unes après les autres. J'ai du lutter pendant des mois afin de la contenir, cette rage en moi mais je ne peux plus. En un instant, j'explose et à partir de ce moment précis, j'ai l'impression d'être spectatrice de la scène qui se joue devant moi.

- Comme quoi ?!?! Qu'est ce que tu veux entendre ?! HEIN ! 

La colère se distille au fur et à mesure dans mes veines, elle émane de moi à travers les pores de la peau. Il me dévisage sans sourciller dans la même posture, les bras croisé sur sa poitrine attendant la suite alors je continue sur ma lancée.

- Qu'est ce que tu veux que je te dise Ben ?! Que depuis ta disparition, je me sens vide, qu'une partie de moi est morte avec toi, que nos conversations, notre lien me manque... Que tu me manques terriblement et affreusement ... C'est ça que tu veux entendre ? Hein ? Tu veux entendre que je suis faible, que je n'arrive pas à t'oublier, que je n'arrive pas à passer à autre chose, que j'espère te voir chaque nuit dans mes rêves, que j'attends avec impatiente que tu reviennes vers moi même en tant que, que je suis ...

Et là, je le vois sourire. Il sourit. Je n'ai jamais dit ces mots à quiconque, je ne me suis pas exprimer depuis des mois et lui, il se marre. Non mais je rêve ...

- Ça te faire rire ? Ce que je dis là ... ça te fais r... ? 

Il écrase ses lèvres sur les miennes afin de me faire taire. Un baiser innocent laisse place un baiser charnel, bestial. La caresse de ses lèvres réveille en moi un désir, une sensation intense que j'ai du mal à contrôler. Une de ses mains se pose dans le creux de mes reins tandis que l'autre m'attrape par le cou afin de réduire la distance entre nos deux corps. C'est si enivrant. Mes pensées dérivent, mon cerveau est au abonné absent, seules mes hormones sont aux commandes. Je m'accroche à lui comme si je m'accrochais à une bouée. Sa présence, son corps, tout son être me fait envie. Je réduit encore la distance entre nous deux. Je le sens sourire sur mes lèvres mais je ne veux pas briser ce contact. Sa langue vient effleurer, caresser la mienne dans un ballet sensuel. La flamme qui s'était allumée précédemment se transforme en un brasier ardent, mon corps tout entier est à sa merci. Je suis même surprise de m'entendre soupirer. J'ai chaud, terriblement chaud. Je ne veux pas briser ce lien mais je dois reprendre mes esprits. 

- Ben ...  lui dis je essoufflée, on a pas ... finis de ...

- Finir quoi ? ... Hein, Rey, finir quoi ... ?  me répondit il de sa voix rauque avec un air malicieux.

- Je ... je ... je ... bégayais je  

- Je vois me dit il en s'approchant de mon oreille, je vois ... Tu n'es pas faible, tu ne serais jamais faible à mes yeux.

Aucun son ne sort de ma bouche. Je reste figée. La sensation de son souffle dans mon cou me délivre une décharge dans le creux de mon estomac et irradie l'ensemble de mon être à nouveau. 

Oh et puis merde... Au diable les discussions, on a encore du temps pour ça. Je n'ai qu'une envie c'est de goûter à nouveau à lui. Il effleure ma peau de ses lèvres. D'abords mon oreille, ensuite il dessine un chemin, de son souffle chaud, le long de l'arête de ma mâchoire et il se plante à quelques centimètres de ma bouche attendant un signe, un geste ou un refus de ma part. Je distingue que son regard a changé d'expression. Ses pupilles sont tellement dilatées qu'on a l'impression que son regard est noir. Je déglutie difficilement, ma gorge est sèche. Mon pouls s'accélère quand je pose mes yeux sur sa bouche. Une bouche qui m'appelle comme une sucrerie appellerais un enfant. Un rictus commence à se dessiner sur son visage. Je me sens pleine d'audace en cet instant et je l'embrasse à mon tour le clouant sur place. Ma langue vient caresser la sienne à nouveau, je ne lui demande plus la permission et pour seule réponse, il m'attrape par les hanches et me colle à lui. Je place mes bras autour de son cou et nos corps s'emboîtent parfaitement en ce moment. Je sens les mains de Ben passées sous ma tenue et là, tout explose en moi. 

Au moment où j'allais également faire de même, je sens une force mystique me tirer à travers mon nombril. Elle m'attire irrévocablement vers le néant. Je ne sais pas ce qui se passe, j'essaye de ne pas paniquer. Je regarde Ben dans les yeux cherchant une réponse à tout ceci mais il est aussi dérouté que moi. La force qui émane de nulle part m'éloigne peu à peu de lui. J'ai beau crier, j'ai beau résister de toutes mes forces mais rien n'y fait. Ma vision se trouble, l'obscurité envahit l'espace qui était baigne de lumière, il n'y a pas dix secondes. Je me retrouve dans le froid, trempée. Je viens de me rendre compte que je me suis réveillée de mon sommeil et que je suis toujours dans l'eau qui est devenue glacée. 

Avant de sortir, je fais couler de l'eau bien chaude sur ma peau afin de réchauffer mon corps. Je sors de la salle de bain emmitouflée dans une chemise de laine et m'allonge sur mon lit. Je reste dans cette position à contempler le plafond. Il est quel heure ? Cela doit être tard... Je lutte pour rester éveillée mais après ce qu'il vient de se passer, je ne cherche pas à le combattre plus longtemps. Je sombre doucement dans le sommeil. 



- Fin du chapitre 5 -

Mot de l'auteur: j'ai eu du mal à écrire ce chapitre. Ne sachant pas par où commencer, je reste un peu déçue. A toi lecteur, tes critiques sont les bienvenues !

Chapitre Intermédiaire - Un retour possibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant