Chapitre 6.

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- On peut aller dans le salon, s'il te plaît ? Je... je n'ai pas envie de parler devant le petit, encore moins de me disputer devant lui.
- Ah parce que tu veux qu'on s'engueule ? Demanda t-il sévèrement.
- Au cas où. Et je pense que sur ce coup la dispute est inévitable non ? Je t'attends dans le salon dit-elle en l'embrassant rapidement avant de se diriger vers le salon.
Il écarquilla les yeux avant de se lever et de rejoindre à son tour le salon.
- Alors ? Interrogea la juge en se servant un thé.
- Pourquoi tu m'évites déjà ? Commença t-il.
- Je ne t'évite pas.
- Ce n'est pas l'impression que tu me donnes.
- Et quelle impression je te donne ? Exprimes toi, je suis curieuse de savoir quelle impression te donne ta femme !
- J'ai l'impression que tu m'ignores je viens de te le dire. Depuis ton altercation avec l'autre connard s'énerva t-il suite à ces mots, tu ne m'as pas adressé une parole ni même un regard.
- Ne t'énerves pas s'il te plaît...
- C'est un peu tard tu crois pas ? Je le savais que lui mettre mon poing dans la gueule m'aurais détendu.
- Sauf que tu savais ce qui t'attendait si tu le faisais ? Je crois que finalement c'est peut-être la meilleure des solutions non ?
- Oui je le savais, c'est d'ailleurs pour ça que je ne l'ai pas fait mais crois moi que ce n'est pas l'envie qui m'en manquait.
- Alors tu sais quoi ? Vas-y, fait ce que tu as envie, après tout je ne peux pas t'obliger de rester ici. Fais ce que tu veux mais je te préviens qu'au moindre écart c'est fini.
- Je n'irais pas voir cette ordure, j'ai autre chose à faire. C'est ça que tu veux vraiment ? Si tu ne veux plus de moi dis le moi maintenant.
- Je ne sais pas. Quelque part je ne sais pas comment te dire ça sans te vexer, je... je suis perdue.
- Réellement ? C'est réellement ce que tu veux ? Tu sais très bien que j'en ai souffert autant que toi de cette histoire. J'ai été là, pour toi, tout le temps. Mais après tout c'est ton fils, c'est ta vie, si je suis de trop, je m'en vais affirma t-il en lui tournant le dos.
- Non s'il te plaît arrêtes, ne dis pas ça. Comme tu l'as dit c'est mon fils, c'est ma vie mais ma vie c'est avec toi... Si tu veux t'en aller vas-y mais n'oublies pas que je t'aime...
- Moi aussi je t'aime mais là c'est trop, je te laisse le lit avec ton fils pour ce soir, je vais dormir sur le canapé affirma t-il en se dirigeant vers la chambre pour prendre son oreiller et une couverture dans l'armoire.
- Si tu le prends comme ça demain je rentre à Paris avec mon fils.
- Sérieusement ? Et je devrais le prendre comment ? Excuses moi mais là je suis un peu perdu avec tout ce que tu m'as dis. J'ai l'impression que tu ne sais pas ce que tu veux.
- Tu fais ce que tu veux... nous ne sommes pas mariés, on ne s'est rien promis alors tu fais ce que tu veux.
- Ce que je veux... tu sais ce que je veux...
- Et tu veux quoi ?
- Être à tes côtés, que tout redevienne comme avant, qu'on s'aime...
- Mais moi je t'aime...
- Moi aussi...
- Alors voilà... je suis peut-être un peu distante mais j'ai besoin de réfléchir, de me poser, d'oublier...
- De réfléchir à quoi ? Réponds juste à cette question et après j'te laisse aller dormir.
- À moi, de réfléchir à ma situation, à ce que je dois faire... Je suis perdue, complètement perdue dit-elle en prenant sa tête entre ses mains.
Des larmes commençaient à couler sur les joues de la juge.
Il passa une main réconfortante dans son dos.
- Pleures pas Alice, pleures pas.
- Il est tard je vais me coucher... bonne nuit dit-elle en l'embrassant sur la joue.
- Bonne nuit...
- Tu dors toujours sur le canapé ?
- Ça dépend, de toi...
- De moi ? Tu te moques de moi ? Je ne t'ai jamais refusé l'accès à la chambre.
- Je n'ai pas dis le contraire.
- Alors tu fais comme tu veux, libre à toi de choisir.
- Alors je vous rejoins...
Elle lui sourit et lui murmura un merci au creux de son oreille avant de le prendre dans ses bras.
Elle lui sourit et lui murmura un merci au creux de son oreille avant de le prendre dans ses bras. Il déposa un léger baiser dans son cou avant de se diriger vers la chambre.
Elle le regarda s'éloigner avec un sourire en coin. Elle se rendait compte de la chance qu'elle avait qu'un homme comme lui aime une femme comme elle.
- Fred attends...
Il se retourna avec un air interrogateur.
- Oui ?
- Tu ne veux pas me prendre dans tes bras avant qu'on aille se coucher ? S'il te plaît.
Il ne résista pas longtemps et c'est avec un petit sourire qu'il se rapprocha d'elle et la serra tout contre lui.
- Je t'aime lui chuchota t-elle tout en restant coller contre lui elle lui caressa tendrement le dos peut-être pour essayer tant bien que mal de se faire pardonner des choses qu'elle avait pu lui dire quelques temps auparavant. Et pour la suite on fait comment ? Demanda la juge à son époux en le regardant tendrement.
- Je t'aime aussi. On verra pour la suite, pour l'instant on va passer une bonne nuit, du moins récupérer le sommeil perdu.
- Non mais je veux dire pour la suite des vacances ?
- Tu veux qu'on rentre ?
- Tu te vois rester ici ? Personnellement moi non.
- Pas vraiment puis je pense à Paul, c'est peut-être mieux pour lui qu'on rentre et même pour nous.
- On est pas obligés de rentrer tu sais...
- Tu veux dire partir ailleurs ?
- Bali ? Demanda t-elle avec un sourire auquel son mari ne pouvait pas résister.
- Je ne dirais pas non mais il nous reste combien de temps et c'est à combien de kilomètres d'ici ?
- Il nous reste combien de temps ? Des milliers de kilomètres... Je sais que c'est précipité mais il nous reste toute la vie pour bosser, je ne me voit pas laisser le petit à la nounou ou même de le mettre à l'école. J'appellerai le président du tribunal demain je prends un mois de vacances.
- D'accord, je prendrais des vacances aussi. On part quand demanda t-il tout heureux.
- Le plus tôt possible. Il y a un vol après demain en partance de paris. J'avais déjà regardé tout à l'heure mais je voulais t'en parler avant de prendre les billets.
- Et bah prenons les dès ce soir alors !
- C'est vrai ? Tu veux vraiment y aller, partir en vacances avec moi alors que j'ai été odieuse avec toi ce soir ?
- Oui je veux partir en vacances avec toi, avec vous. Je veux profiter de ma famille parce que c'est ce que j'ai de plus cher à mes yeux.
- Tu es mignon.
Elle se dirigea vers son sac afin de prendre sa carte bancaire tiens je te laisse prendre les billets.
- Je vais voir le petit il me semble l'avoir entendu reprît-elle.
- Tu rigoles ou bien, c'est moi qui offre dit-il en souriant.
Elle lui sourit et l'embrassa avant de prendre la direction de la chambre parentale. Elle revint quelques minutes plus tard le petit Paul dans les bras.
- Ce petit à faim et il m'a dit qu'il avait envie d'une bonne pizza préparée par son papa affirma t-elle en tendant le petit à son mari qui finissait de prendre les billets.
Le commandant prit alors Paul dans ses bras et le regarda tendrement.
- Alors mon Paulo, tu m'aides à la préparer cette pizza ? Le questionna t-il des étoiles dans les yeux.
- Oui papa !
Il sauta alors des bras de son père et le tira par le bras.
- Au moins cette histoire ne l'aura pas perturbé. Il faudrait quand même qu'on parle tout les trois...
- Oui...
- Ou alors profite de ce moment pour parler avec lui toi ?
- Je vais essayer de lui parler oui.
- Je te laisse avec lui c'est ton tour de profiter de lui.
- Merci...
- Ça ne va pas ?
- Si mais tu peux rester si tu veux.
- Comme tu veux. Je veux te laisser aussi le retrouver, c'est peut-être mon fils mais c'est aussi le tien.
Il lui sourit, s'avança vers elle, prit sa main et y déposa un baiser en lui chuchotant un tendre "merci" à l'oreille.
Elle le regarda tendrement et s'éloigna vers la salle de bain.
Au même moment le petit appela son père.
- Papa papa tu viens ? Cria le petit.
Marquand enfila son tablier et alla de laver les mains.
- Tu viens laver tes mains Paul ?
- Je me suis déjà lavé les mains. Elle est fâchée maman ?
- C'est bien dit-il en souriant. Non, elle n'est pas fâchée, pourquoi ?
- Bah elle est partie, elle est triste ?
- Non plus, elle nous laisse entre garçons pour faire la pizza dit-il en le rassurant.
- Mais elle voulait pas rester avec moi ? Demanda t-il triste.
- Si mais elle est fatiguée. Tu sais Paulo maman elle a pas beaucoup dormi ces deux derniers jours, elle a besoin de se reposer.
- Mais moi je veux ma maman...
Il hésita un instant.
- Tu veux que j'aille la chercher ?
Il secoua la tête positivement.
- Mais je veux rester avec toi aussi, tous les trois on peut papa ?
Il lui sourît tendrement.
- Mais oui, pas de problème. Tu restes là, je vais la chercher.
- D'accord...

Le bouleversement.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant