Au même moment, son téléphone sonna. À la première vibration sur la table où il était posé, Fred sauta dessus et décrocha.
- Si, on a des nouvelles reprît-il après avoir raccroché.
- Et ?
- Ils ont des informations sur le ravisseur, les flics partent en intervention dit-il en se levant. Faut que j'y aille, je vais les accompagner.
- Je viens avec toi dit-elle en prenant son manteau.
- Je sais que je ne pourrais pas t'en empêcher de toute façon.
Il mît sa veste et tous deux se dirigèrent au lieu de l'intervention.
- Pardon pour tout à l'heure dit la juge triste.
- Ne t'en fais pas la rassura t-il.
- Je ne voulais pas te faire de peine.
- Forcément que j'en ai de la peine Alice...
- Mais je... je n'avais le droit de t'en rajouter.
- Ce n'est pas de ta faute Alice, c'est normal que tu sois à bout, que tu craques. Je ne t'en veux pas lui confia t-il en passant une main réconfortante sur son doux visage.
Elle lui prit la main et l'enlaça.
- Merci murmura t-elle avec un léger sourire.
- De rien.
- On y va ?
- Oui, on y va dit-il en fermant la porte derrière lui.
- J'espère qu'ils auront des informations pertinentes à nous donner soupira t-elle.
- Je l'espère aussi, et si on a un nom... il ne termina pas sa phrase, la haine prenant le dessus.
- Si on a un nom ?
- Je vais lui faire passer l'envie de recommencer avec quiconque.
- Tu ne vas rien faire du tout oui.
- On s'en prend à ton fils que je considère comme le mien alors crois moi qu'il ne va pas s'en sortir indemne.
- Et toi si tu fais la moindre chose c'est fini.
- De quoi c'est fini ?
- Entre nous c'est fini.
- D'accord, je ne ferais rien confirma t-il le regard bas. Mais la justice fera son boulot et elle le fera bien.
- Crois moi qu'elle le fera. Mais toi si tu fais justice seul qui restera avec moi ? Et qui s'occupera de notre fils ?
- Je serais là, je te le promet.
- Oui si tu ne fais rien, elle marqua une pause. Et comme tu es têtu et borné, ça en revanche, ce n'est pas gagné.
- Vous pouvez parler madame le juge, vous êtes exactement pareille dit-il en essayant de détendre l'atmosphère.
Elle rigola faussement.
- Oui peut-être mais moi je ne ferais rien qui pourrait mettre en danger ma famille là est toute la différence répondit-elle méchamment à son mari.
- J'ai toujours été comme ça, tu le sais très bien. On touche à un cheveux de ma famille et je suis capable de tout.
- Arrêtes s'il te plaît, si tu m'aimes tu ne feras rien contre mon grès et crois moi je n'hésiterai pas à te quitter même si ça me briserait le cœur.
- Non, je ne ferais rien.
- Ça j'en doute...
- Tu doutes de moi ?
- Sur ça oui.
- T'as bien raison d'en douter car je serais capable de tout, mais je ne le ferais pas. Tu en as ma parole.
Ils prirent la voiture et se rendirent au lieu indiqué par la police quelques minutes plus tôt. Arrives à destination, Alice eut un pincement au cœur, elle avait peur. Son compagnon la rassura comme il le pût. Ils entrèrent dans le bâtiment main dans la main, la police étant déjà sur les lieux. Des voix résonnaient dans le local.
En voyant l'homme, le visage d'Alice se décomposa. C'était Mathieu. Elle accourut vers son fils et l'en éloigna de celui qui n'était que son père biologique, son géniteur. Marquand, prit d'une fureur extrême, marcha en direction de l'homme qui se trouvait en face d'eux. Il lui adressa seulement une phrase.
- C'est la dernière fois que tu les voyais.
Il n'avait qu'une envie c'était de lui mettre son poing dans la gueule mais il se souvint de la discussion qu'il avait eu avec sa femme plus tôt, puis il y avait son fils. Il se recula, les yeux rougis par la colère.
La juge était accroupie à la hauteur de son fils et le serrait dans ses bras. Fred les rejoignît et les prit dans ses bras comme pour les protéger.
- Ça va aller, c'est fini chuchota t-il pour les rassurer, pour se rassurer.
Alice se leva, déposant Paul dans les bras de son père et se rendit à la voiture ou Mathieu avait été embarqué.
- T'es un grand malade enfaite.
- Alice, laisse moi t'expliquer.
- Non, tu m'expliques rien du tout. T'avais pas le droit de faire ça Mathieu. Tu t'imagines deux secondes le sang d'encre que je me suis fait ? J'ai cru ne jamais le revoir, qu'il était... elle s'arrêta.
- Pardonnes moi, je voulais juste voir mon fils...
- Et bah t'as un téléphone, t'as des jambes s'énerva t-elle. T'aurais pu prévenir ou demander non ? Là t'as tout gagné, tu le reverra jamais t'entends, jamais cria t-elle les larmes ruisselant sur son visage.
Elle tourna les talons et retourna aux côtés de sa famille. Elle prit son fils dans les bras d'un commandant incompréhensif et quitta le local sans un mot pour son mari.
Il alla les retrouver à la voiture et c'est sans un mot qu'ils rentrèrent chez eux.
En arrivant à destination la juge prit la direction du salon où elle s'allongea sur le canapé, son fils toujours dans ses bras et toujours sans mots ni regards pour son mari. La sentant distante, il voulu lui parler mais il savait qu'elle avait besoin de retrouver son fils, d'être avec lui, seule. Alors il s'extirpa du salon pour rejoindre la chambre.
Une heure plus tard, elle le rejoignît dans la chambre, son fils endormi dans ses bras.
- Il s'est endormi, décales toi s'il te plaît.
Elle posa son fils entre eux deux et se tourna dos contre son mari.
- Bonne nuit Fred.
- Alice, je sais que t'as besoin de profiter de ton fils, d'avoir du temps seule avec lui, je te le laisse ce temps. Mais quand on est ensemble j'ai l'impression que tu m'ignores, que tu m'oublies.
- Ce n'est pas le moment d'en parler... je veux dormir, dormir pour oublier les deux jours que je viens de passer.
- D'accord.
C'est sans un mot de plus qui se tourna lui aussi dos à elle.
- Bonne nuit Alice.
- Attends... ne te fâche pas, on peut parler si tu veux mais...
- Non, tu as besoin de sommeil, ne t'en fais pas dit-il d'une voix tremblante.
- Tu m'emmerdes.
Il soupira et se calla de façon à ne pas déranger Paul dans son sommeil.
La juge préféra se lever. Elle alla du côté de son mari et lui caressa la joue.
- Excuses moi... je suis gentille je fais le premier pas.
Il se releva et s'assit sur le lit.
- Alice écoutes, il y a des choses que je veux bien accepter mais ton silence à mon égard c'est pas possible.
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Le bouleversement.
FanficUne minute d'inattention, de distraction, il suffit de peu. En une fraction de seconde, une vie peu basculer.