Chapitre 8.

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- Et si on allait manger une glace mon chéri ? Proposa la juge à son fils.
- Oui, une glace s'écria t-il tout content.
- Alors on y va ! Tu viens ? Dit-elle en tendant la main à son mari.
Il prit sa main et lui sourît. Le petit courait devant eux sous la surveillance de ses deux parents.
- Regardes, il n'a pas l'air traumatisé...
- Non il n'a pas l'air mais sa manière de réagir quand on a voulu en parler me laisse penser qu'il refoule ce qu'il s'est passé.
- Oui mais après tout Mathieu n'a pas pût lui faire de mal... tu ne crois pas ?
- Honnêtement je n'en sais rien, je ne pense pas mais il a pu lui dire des choses...
- Quelles genre de choses ?
- Je ne sais pas Alice mais il a l'air pas mal dérangé ce Brémont pour avoir fait ça...
- Oui mais... elle n'osa pas continuer.
- Quoi ?
- Ça reste son fils, il n'a pas pu lui faire de mal. Certes il lui a peut-être dit des choses mais après tout on ne le saura jamais...
- Je le sais ça, je le sais dit-il en détournant le regard.
- Non s'il te plaît ne te fâche pas...
Il ne répondît pas.
- Alors Paulo, tu la veux à quoi ta glace ?
- Chocolat ! Tu sais papa...
- Je sais quoi ?
- L'autre monsieur aussi il m'a acheté des glaces au chocolat j'ai pu en manger plein ! C'était trop chouette.
- Quel autre monsieur Paul ? Celui avec qui tu étais ces deux jours ? S'inquiéta le commandant.
- Oui et il était bizarre aussi dit-il en prenant la glace que le glacier lui tendait. Merci s'exclama t-il doucement.
Marquand jeta un regard inquiet à sa compagne.
- Bizarre ? Demanda Alice elle aussi inquiète.
- Il m'a dit que c'était lui mon vrai papa mais je lui ai dit que non, que mon vrai papa c'était toi dit-il en regardant Fred.
La juge regarda son mari les yeux remplis de larmes avec un air désolé.
- Et qu'est-ce qu'il t'a dit ?
- Il m'a répété que c'était mon vrai papa mais je l'ai pas cru, je l'ai pas cru confirma le petit les larmes aux yeux.
Marquand se rapprocha discrètement d'Alice.
- Je crois qu'une discussion s'impose tu ne crois pas ? Chuchota t-il.
- Non s'il te plaît, je ne veux pas qu'il me rejette...
- Mais Alice, il ne le fera pas, tu es sa maman et il t'aime trop pour ça. Crois moi.
- Comment tu aurais réagi toi ? Si tu apprenais du jour au lendemain que ton père n'était pas ton père ?
- Je ne sais pas...
- Et... et si plus tard nous avons des enfants, tu ne crois pas qu'il pourrait se sentir exclu ?
- Mais pas du tout enfin !
- Alors dans ce cas vas-y parles lui toi puisque c'est ton idée...
- Ce n'est pas à moi de lui dire ça Alice, tu le sais...
-Et pourquoi ? Pourquoi ça serait plus à moi qu'à toi ? Au cas où tu l'aurais oublié à ses yeux tu es son père, toi aussi tu lui as menti.
- Et bah très bien alors, je vais lui dire moi s'emporta t-il.
Elle lui lança un regard noir rempli de haine.
- Donnes moi la main Paul, on va s'asseoir sur le muret, papa doit te parler mon chéri.
Il s'approcha du petit et posa sa main sur son genou.
- Écoutes Paulo, je t'aime et ça, rien n'y changera.
Le petit le regarda sans comprendre.
Sa femme secoua la tête en signe d'énervement, elle savait que sa vie pourrait basculer avec cette annonce.
- Ce que t'as dis ce monsieur, il y a une part de vérité dedans.
- Je ne comprends pas papa, c'est pas toi mon papa ?
- Non enfin si. Moi je suis ton papa, celui qui t'as élevé, qui t'as vu grandir mais ce n'est pas moi ton papa biologique.
- Pourquoi tu n'es pas mon papa biologique ?
- Parce que ce n'est pas moi qui a mis la petite graine dans le ventre de maman mais tu restes mon fils à mes yeux dit-il en lui caressant la joue du revers de sa main.
- Et toi tu le savais papa ? Comment il sait l'autre monsieur que c'est lui mon papa ?
Marquand regarda Alice.
- Là c'est à ton tour de lui expliquer.
- C'est toi qui a voulu lui dire non ? Tu lui as dit contre mon grès alors non tu finis tes explications.
- Oui je le savais...
Elle lança un regard noir à son mari. Elle prit son fils dans ses bras et le serra fort.
- C'est un peu compliqué mon chéri. L'autre monsieur comme tu l'appelles, il s'appelle Mathieu, c'était l'amoureux de maman au lycée. On s'est retrouvé il y a quelques années et toi tu es arrivé. Je pensais être amoureuse de lui mais au final c'était de papa que j'étais amoureuse. Mathieu est parti après qu'il ai appris que j'étais enceinte de toi. Mais aujourd'hui ton papa c'est Fred et crois moi il t'aime certainement plus que Mathieu, tu comprends ?
- Oui je comprends dit-il attristé par la tension qui pesait entre Alice et Fred.
- Tu m'en veux mon chéri ?
- Non je t'en veux pas maman, je vous en veux pas.
- Allez tu viens on rentre tu veux marcher ou tu restes dans les bras de maman ?
- Non je veux marcher dit-il en tendant une main à chaque parent.
- Ok et en rentrant dodo mon ange. Tu veux dormir avec maman ?
- Mais il est pas grand votre lit pour trois personnes si ? Demanda t-il incertain.
- Non mais tu peux dormir entre nous ? Tu veux ?
- Si ça vous dérange pas oui !
- Demandes à papa...
- Mais bien sur mon chéri tu peux.
- On parlera tout les deux s'il te plaît !
- Oui je crois qu'il le faut.
- Oui dit-elle froidement.
La petite famille venait de rentrer dans leur maison de location. Après avoir couché le petit dans leur chambre, c'est dans le salon que le couple se retrouva.
- Tu n'avais pas le droit... tu n'avais pas le droit répéta t-elle face à Fred qui était désorienté.

Le bouleversement.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant