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F  É  L  I  X

Surprise ! m'exclamé-je avec un grand sourire après qu'il m'ait ouvert la porte de chez lui.

Il écarquille les yeux, ne s'attendant probablement pas à ma venue.

— C'est pas trop tôt, rétorque-t-il en me claquant la langue.

C'est vrai que je ne l'ai pas revu depuis plus d'une semaine. Heureusement, aujourd'hui, je suis totalement guéri, et bien décidé à conclure. J'ai passé des jours entiers dans mon lit à somnoler, et cela m'a au moins permis de réfléchir à ce que je pourrais faire pour lui faire ouvrir les yeux sur ses sentiments.

— On va où ? questionne-t-il en mettant son manteau, une lueur d'impatience dans le regard.

— Tu verras bien.

Il soupire, amusé, avant de me suivre jusqu'à ma voiture. Ce coup-ci, c'est la bonne, je le sens. Je sais qu'il est sur le point de céder, et qu'il accepte de plus en plus le fait que je lui plaise. Il doute. Mais je compte bien mettre fin à toutes ses hésitations avec cette ultime sortie. Je crois bien que je n'ai jamais été aussi amoureux et déterminé de sortir avec quelqu'un.

J'ai eu le coup de foudre pour Valentin. Pourtant, je n'ai jamais cru qu'on puisse s'éprendre d'une personne au premier regard. Jusqu'à ce que ça me tombe dessus, j'ai toujours pensé que ça n'arrivait que dans les contes de fées. Au début, j'ai pris ça pour de l'attirance physique. Mais en apprenant à le connaître, je me suis vite rendu compte que ce que je ressentais à son égard n'était pas seulement sexuel. C'était plus fort que ça.

Je ne sais pas si la vie de couple avec lui sera facile. J'ignore si je réussirai à répondre à ses attentes. Mais une chose est sûre, c'est que je ferais tout pour. Ce mec est une perle rare. Plus les jours passent et plus je m'en rends compte. Jamais personne ne m'avait fait autant d'effet. Alors pas question de le lâcher. Je ferais tout pour le rendre heureux et lui faire oublier l'ennui de la routine. Coûte que coûte.

— Tu m'as emmené à la piscine ?! s'exclame-t-il en découvrant le bâtiment plongé dans l'obscurité.

— Yep.

— Mais c'est fermé, il doit être dans les alentours de vingt-deux heures, souffle-t-il, une pointe de désappointement dans la voix.

— Yep.

Il plisse les yeux.

— Arrête de faire durer le suspens bordel, et dis-moi ce qu'on vient foutre là ! râle-t-il en me donnant de légers coups de poing sur le torse.

Je pouffe. Il pourrait être tellement mignon si seulement il n'était pas aussi vulgaire. Mais c'est aussi ce franc parler que j'aime chez lui.

— On va se baigner, pourquoi irait-on à la piscine sinon ?

— Mais putain Félix c'est fermé ! Fermé bordel ! Attends...

Je souris. Je crois qu'il vient de comprendre où je veux en venir.

— Tu veux qu'on y entre par effraction ? m'interroge-t-il avec de grands yeux. Je ne te pensais pas si effronté. Et tu comptes t'y prendre comment pour rentrer à l'intérieur ?

— Y a un bassin extérieur. Suffit d'escalader le grillage pour y accéder. Ensuite, une des fenêtres ne ferme jamais, elle est comme ça depuis des années. Elle est suffisamment grande pour nous permettre de nous y glisser sans difficulté.

— Et après on dit que c'est moi le dévergondé. Comment tu sais tout ça ?

— Disons simplement que c'est en parti à cause de moi, que cette fenêtre ne ferme plus.

Je souris, avant de le guider derrière le bâtiment. Là, le grand bassin nous attend. J'écarquille les yeux en voyant Valentin franchir le grillage avec une facilité déconcertante. On dirait qu'il a fait ça toute sa vie.

— Disons simplement que je n'étais pas l'adolescent le plus sage qui soit, répond-il à ma question muette en me faisant un clin d'oeil.

Je m'en doutais un peu. Enfin, je me reconcentre et escalade la grille tant bien que mal. Puis, sans faire de bruit, le noiraud me suit jusqu'à la fameuse fenêtre entrouverte. Je pénètre l'intérieur de la piscine municipale avant d'aider Valentin à faire de même.

— J'ai pas de maillot de bain.

— Comme si on en avait besoin, ricané-je en le poussant dans l'eau.

Il cri sous la surprise, je ris de plus belle. Il sort la tête de l'eau, me foudroyant du regard.

— Va bien te faire foutre.

— Mais j'y compte bien, répliqué-je en plongeant à mon tour pour le rejoindre.

Sauf que Valentin ne l'entend pas de cette oreille puisqu'il décide de piquer un crawl, s'éloignant ainsi de moi. Prenant une mine offusquée, je nage à sa poursuite. Son manège dure une bonne dizaine de minutes avant qu'il ne s'avoue vaincu, essoufflé.

— Pouce ! Pouce ! s'exclame-t-il en rigolant.

Je le suis dans son fou rire, avant de me recevoir une vague en pleine poire.

— Ça, c'est pour m'avoir bloqué.

Je prends un air faussement choqué avant de répliquer, l'arrosant à mon tour. S'ensuit une bataille d'eau qui ne se termina que lorsque je finis par déclarer forfait, mes yeux commençant sérieusement à piquer.

— Petit joueur, se moque-t-il en s'asseyant au bord de la piscine, juste en face de moi.

Je lui montre mon doigt d'honneur en papillonnant des yeux, tentant de les essuyer avec mes doigts mouillés. Il esquisse un sourire en coin, passant sa langue sur ses lèvres. J'adore quand il fait ça.

— Tu sais que t'es très sexy comme ça, avec ton tee-shirt qui colle à ta peau ? m'aguiche-t-il.

— Je suis toujours sexy, rétorqué-je en me rapprochant lentement de lui, me positionnant entre ses genoux.

N'y tenant plus, il se jette sur mes lèvres, posant ses mains derrière ma nuque pour approfondir le baiser. Fiévreusement, j'aggripe sa taille, le rapprochant au plus près de moi. Nos langues se rejoignent bien vite, s'enlaçant encore et encore, rapidement, passionnément. Le baiser a un léger goût de chlore, mais je n'y prête pas attention, bien trop concentré sur la bouche de Valentin qui descend le long de mon cou, créant un joli suçon sur mon épaule droite. Je le sens, si ça continue comme ça, je vais finir par le prendre sur le carrelage de la piscine.

Soudainement, Valentin stoppe tout mouvement, comme s'il venait de reprendre contact avec la réalité. Je l'interroge du regard. Il dépose un baiser papillon sur mes lèvres avant de prendre la parole.

— J'accepte de sortir avec toi. Ok, je l'avoue, tu me plais énormément, plus que je ne le pensais. Mais laisses-moi juste un peu de temps pour assimiler tout ça. Ça fait longtemps que je n'ai pas été en couple.

J'acquiesce d'un hochement de tête. Je suis prêt à lui laisser tout le temps qu'il lui faudra si son coeur est à la clé. Il se mord la lèvre, me regardant désormais avec des yeux lubrique, reflétant une certaine impatience.

— Juste, faisons une exception pour ce soir... Je n'en peux plus, ramène-moi chez toi et baises-moi.

Il ne me le demandera pas deux fois.

TranseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant