F É L I X
Je suis actuellement comblé. Valentin et moi discutons ensemble de tout et de rien depuis maintenant deux bonnes heures, la conversation est fluide et il semble même prendre du plaisir à échanger ainsi avec moi. Je l'ai d'ailleurs laissé finir mon mojito pour son plus grand bonheur.
Plus je lui parle, et plus je suis déterminé à pécho ce mec, et ce même en ayant conscience de sa réputation de fuckboy volage. Ça m'a rassuré quand il m'a dit qu'il n'avait pas pour habitude de draguer les gens en couple. Ça prouve qu'il n'est pas aussi mauvais que le prétend Ethan. Je comprends sa pensée, il est vrai qu'à première vue, Valentin a tout du mec effronté qui saute tout ce qui bouge.
Mais c'est juste une image. En apprenant à le connaître, en creusant en profondeur, on découvre que c'est surtout un garçon ennuyé de tout, qui ne cherche qu'à sortir de la routine pour redonner des couleurs à sa vie. Au fil de la conversation, j'ai appris que Valentin était passionné de lecture, de musique rock et de cinéma. Aller en boite et coucher avec le premier ou la première venue n'est pour lui qu'un échappatoire pour fuir son quotidien.
Quoiqu'il en soit, j'aime de plus en plus ce Valentin tête en l'air et rêveur, dans la lune et espiègle. J'aime son humour sarcastique, son sourire en coin et ses yeux provocateurs. Outre son physique, ce gars me plaît beaucoup. Et bien que je sache qu'il soit totalement opposé à l'idée de se mettre en couple avec qui que ce soit, je ne peux m'empêcher d'espérer que moi, je parviendrai à décrocher son coeur. Ce qui est parfaitement narcissique, je vous l'accorde.
— Une de mes pires conneries a sans doute été de tagguer la voiture de ma prof de maths au lycée, m'annonce posément Valentin.
— Pourquoi t'avais fait ça ?!
— Bof, je passais juste une journée de merde. J'avais eu trois sur vingt à son dernier contrôle et elle m'avait mis deux heures de colle parce qu'elle m'avait choppé entrain de sécher un de ses cours. J'avais une bombe de peinture sous la main, et sa voiture était garée juste en face du bahut. J'ai agi sur un coup de tête. J'ai fait gaffe qu'il n'y ait personne aux alentours, et j'ai dessiné une grosse teub sur son capot.
J'éclate de rire.
— Tu t'es fait chopper ? demandé-je finalement.
— Ouep. Un petit con de seconde m'avait pouccave. Et les deux heures de colle se sont transformés en une semaine d'exclusion. Mais j'avoue que je l'avais bien cherché.
Ce mec est réellement fascinant. Personnellement, même en colère, je ne pense pas que j'aurai osé faire une telle chose. J'aurai eu bien trop peur de me faire prendre. Soudain, une vibration nous sort de notre sorte de transe. Valentin s'excuse vaguement avant de décrocher son téléphone.
— Val', t'es où putain ?! Ça fait dix minutes que je t'attends devant la boite de nuit ! s'exclame une voix féminine à l'autre bout du fil.
— Ah oui merde, j'avais zappé, 'scuse. Je-
— T'avais zappé ? le coupe-t-elle. C'est bien Valentin à l'appareil ? Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de mon meilleur pote ?!
— Chut. J'arrive tout de suite.
— Et même pas une insulte ?! Êtes-vous un extraterrestre ayant pris possession de Valentin ?!
— Ta gueule.
— Ah non j'ai rien dit, c'est bien toi Valentin.
Sur ce, il raccroche. Je l'interroge du regard. Je n'ai pas envie que cette soirée se termine ainsi. J'ai tellement envie de le revoir encore, mais j'avais promis que je le lâcherai après ce rendez-vous. Et malgré mon désir ardent de parler à nouveau avec lui, je compte bien respecter ma promesse.
— Tu veux venir ?
J'écarquille les yeux, ne m'attendant aucunement à cette proposition.
— Avec plaisir ! m'empessé-je de répondre, trop heureux de cette demande inespérée.
Arrivés à la fameuse discothèque, je suis Valentin qui se dirige d'un pas sûr vers une petite blonde aux cheveux court. Elle est joliment habillée d'une petite robe noire ainsi que d'une paire de talon de la même couleur.
— Ça fait une demi-heure que je poiraute dans ma voiture ! se plaint-elle en lui assénant un coup sur l'épaule, le faisant grimacer de douleur.
— Cheh, dit-il en lui tirant la langue, suivit d'un doigt d'honneur, avant de se reprendre un coup.
Je n'ose pas intervenir. Alors qu'elle s'apprête à l'engueuler, elle pose ses yeux sur moi. Son regard semble se radoucir.
— C'est qui ? questionne-t-elle en me fixant avec un grand sourire, en roulant des sourcils.
— C'est...
Il semble chercher ses mots, comme s'il ne savait pas comment me définir par rapport à lui.
— C'est Félix. Félix, Lalie, ma pote qui me sert à rentrer en boite gratuitement. Lalie, Félix, un mec qui veut me pécho.
Les yeux de la blonde s'écarquillent. Je m'étouffe avec ma salive. Cette qualification a au moins le mérite d'être franche.
— Et bah enchanté Félix, et bon courage pour sortir avec lui, parce que c'est pas gagné avec ce mufle amoureux du célibat ! se moque-t-elle. Hey ! Comment ça, une pote qui te sert à rentrer en boite gratuitement ?! C'est comme ça que tu me vois espèce de goujat ?!
Elle fait mine de s'offusquer, tandis que Valentin lève les yeux au ciel.
— Bon, on rentre aujourd'hui ou demain ? souffle-t-il las, en pénétrant enfin dans la boite de nuit.
Lalie se sépare bien vite de nous. Je ne l'ai pas vu filer. Quant à moi je me contente de suivre le noiraud, ne sachant pas trop quoi faire. Il m'emmène au milieu de la piste de danse et commence à se déhancher lentement. Enivré par ses mouvements, je me mets peu à peu à l'imiter.
Je me laisse complètement aller. Je ne vois plus que Valentin, ses gestes et son regard insistant. Nous nous rapprochons l'un de l'autre machinalement, comme attirés par une force invisible. Ses yeux sont emplis de désir, et les miens le dévore tout entier. Avec une lenteur insoutenable, il pose enfin ses mains sur mes épaules, me pressant un peu plus contre lui.
Je pose à mon tour mes mains sur ses fesses. Il ne proteste pas, passant d'une manière aguicheuse sa langue sur ses lèvres. Nous nous balançons lentement de droite à gauche, nous regardant dans le blanc des yeux. Plus rien autour n'existe à par lui. Puis, il se hisse sur la pointe des pieds, approchant sensuellement sa bouche de mon oreille.
— Allons chez toi, murmure-t-il avant de m'embrasser le lobe.
Je sais que je ne devrais pas céder ainsi à la tentation. Que je devrais le faire languir, que je devrais le frustrer en refusant. Parce que ce n'est pas en le baisant que je réussirai à avoir une relation sérieuse avec lui. Ma tête en est consciente du moins. Malheureusement pour elle, tout mon corps est contre. Car je n'ai qu'une envie pour le moment, celle de faire hurler Valentin de plaisir, et de goûter une nouvelle fois au fruit défendu que sont ses délicieuse lèvres pulpeuses.

VOUS LISEZ
Transe
RomansaValentin est désinvolte, libertin et souvent dans la lune. Il est ce genre de garçon toujours ailleurs, dans sa bulle, déconnecté du monde extérieur. Il passe ses nuits en boite, à danser pour oublier la réalité ennuyeuse de son quotidien. Il semble...