Le temps des pommes

5- L'Aube

Bon, la matinée va être longue à présent, j'en suis sur. Touts les groupes sont rassemblés mais, bien que Mégamind n'ait pas encore donné ses directives, signe qu'il nous est encore possible de parler, un silence digne d'une cathédrale règne dans la classe. Faut dire qu'avec les binômes que nous as coller le prof, faut pas s'étonner aussi si on est supra-calme. Certains, comme Flynn et Raiponce, s'ignorent royalement, d'autres encore, comme Tatiana et Astrid, se toi sent d'un air méfiant. Il y en a aussi, comme Hiro et Bunny qui se regardent fixement, mon meilleur ami d'un air angoissé et son pire ennemi d'un air ennuyé, sinon, il y a aussi les rares couples de travailleurs qui brisent le silence comme Krystoff et Anna qui se murmurent des niaiseries ou bien Mérida et Rustik qui s'insultent copieusement. On a de prénoms bizarres dans la classe. Et puis, il y a tout ceux qui, haïssant leur partenaires, ne sont tous simplement pas venu. J'ai été tenté par cette solution, je dois vous l'avouer, mais je ne tiens pas à avoir zéro, c'est pas ça qui allait arranger ma moyenne déjà bien dans le rouge. Du coup, je me suis quand même lève ce matin, suite à tout faire tout seul. Ça fait donc 30 minutes que je joue avec mon stylo, la tête dans les bras, les yeux à moitié fermés. Mon regard se perd dans le ciel embrumé de ce débit d'automne et mes entrailles se sert. J'aurais beau me faire mes meilleurs discours d'autopersuasion, je reste mort de trouille ...Je sens que si Mégamind ne nous dit pas d'ici cinq minutes ce qu'il faut faire, j'vais m'endormiiiiir....

« Bonjour, excusez moi de mon retard!

Cette voix qui commence à m'être familière me ramène aussitôt dans le monde réel et mon regard se plaque vers la porte qui vient de s'ouvrir brusquement . Méga fronce les sourcils en raison de cette interruption et regarde méchamment le fauteur de trouble aux cheveux blanc ébouriffés, signe qu'il vient de se lever, et lui lance :

- On attendait plus que vous pour commencer, Monsieur Frost!

Ce dernier répond par une courbette et, avec un sourire narquois, réponds de manière insolente :

- Ma présence vous est si précieuse ? Je savais que j'étais essentiel, mais de là à retarder votre passionnante leçon rien que pour moi, vous me voyez plus qu'honorez! »

Le respect, y connait ce mec? Je suis sidéré et ne suis d'ailleurs pas le seul puisqu'on est plusieurs à le fixer avec des yeux ronds comme des billes. Il est passé du p'tit nouveau discret au kéké des bus en une nuit, comme quoi, il lui fallait juste un point d'ancrage pour s'exprimer, et ce n'est certainement pas ce constat qui va me rassurer sur la matinée à venir.

Abattu par tant d'abrutisme, notre prof souffle et lui fait signe de prendre place. Dès que mes yeux verts rencontrent ses iris d'un bleu aussi pures que la glace, celles-ci virent au bleu foncé et ma bouche se tort en une moue désaprobatrice. Si on n'est clairement pas du même monde, j'ai l'impression que c'est encore plus flagrant depuis sa conversation avec Bunny la veille. Y a moyen que ses nouveaux copains aient crachés sur mon dos. À l'Atelier, il ne me regardait pas avec autant de mépris et ça me met assez mal à l'aise car je ne sais pas si tout ça est une question de paraître pour s'intégrer (et donc on prend le bouc émissaire en grippe pour se faire bien voir par la bande aux cervelles en caramels mous) ou de personnalité profondément superficielle. D'un côté, j'ai envie de lui laisser le bénéfice du doute, mais d'un autre, je le juge autant qu'il le fait. Comment ça, "Ne t'abaisses pas à ça ", " Tu vaut mieux que des préjugés ", c'est quoi ces chuchotements que j'entends!? Vous êtes francs drôles, vous! C'est pas vous qui, tout les jours, vous levez la boule au ventre, n'avez qu'un seul ami car tout les autres vous ont abandonnés et qui subissez des humiliations qui s'accentuent de jour en jour. Alors si pour me protéger de tout ça je dois à mon tour tomber dans les clichés et les apparences, vous pouvez être sûrs qu'avec les gars comme Jack, je n'hésiterais pas une seule seconde. Et puis c'est lui qui a commencé !