Lgdc°.•☆ 4 saisons forment 1 puissance. Tome 1: La Bête { TERMINÉ }

Chapitre 13 (partie 2)

Média: Nuage du Zéphyr

Pour mieux se repérer en ce territoire inconnu, les trois chats décidèrent de suivre le Sentier des Bipèdes. C'était un long chemin de terre battue où les bipèdes aimaient se déplacer lors des saisons chaudes. Le froid s'étant installé, il était désormais désert. Seul restait des traces de pas superficielles. Ainsi, ils traversèrent sans encombres la Prairie du Soleil où l'herbe jaune aussi sèche que du foin leurs piquaient les coussinets, le Pré Tordu où les racines entremêlées sur le sol les faisaient trébuchés et ils arrivèrent finalement à la Forêt des Loups, le paysage dans lequel évoluait en parfaite harmonie le Clan de l'Hiver, parmi les hauts sapins sombres. La neige était plus présente à cet endroit de la forêt et n'avait pas encore totalement fondue malgré que le soleil soit à présent haut dans le ciel couvert.

Nuage du Zéphyr était la tête dans les nuages, inspectant cet environnement étrange sous toutes ses coutures. Elle reprit pattes sur terre quand Nuage d'Ondes s'arrêta subitement devant elle et qu'elle manqua de le percuter.

" Qu'est ce qu'il se pass-"

L'apprenti blanc strié de gris clair lui adressa un regard sévère et lui intima le silence en lui plaquant sa queue sur la bouche. Il pointa les oreilles en avant et Nuage du Zéphyr en fit bientôt de même. Flamme Bleue aussi, ayant remarqué l'air étrange des novices et leur immobilité, s'arrêta pour tendre l'oreille. Les bruits de la Forêt des Loups étaient effacés et semblaient tous lointain. Aucun oiseau ne chantait sa joie de vivre librement et sans frontières. Aucun rongeur ne s'activait à faire des provisions pour la saison des neiges. Aucun arbre ne se balançait au gré du vent frais venant des landes. Pourtant, un bruissement de pas feutrés se faisait entendre tout près. Trop discret pour être celui d'un animal sauvage, Nuage du Zéphyr compris trop tard que ces mouvements tapis dans l'ombre provenaient des guerriers ennemis. Un groupe de quatres chats massifs aux pelages sauta sur eux et les plaquèrent au sol. Deux chats s'unissaient pour maintenir Flamme Bleue qui se débattait fortement tandis que deux apprentis s'étaient occupés respectivement de Nuage du Zéphyr et de Nuage d'Ondes.

" Attendez! Nous sommes simplement venus pour parler avec votre chef. Gémit Nuage d'Ondes.

- Et pourquoi on devrait vous croire? S'introduire ainsi sur notre territoire est un acte déjà bien suffisant pour me donner une raison de mettre fin à tes jours, avorton. Cracha l'apprenti plus âgé qui l'immobilisait.

- Calme toi Nuage Venteux. Il serait irrespectueux pour nos chers invités de ne pas pouvoir s'expliquer sur leur présence ici. Susurra une gracieuse femelle noire aux yeux bleu cobalt.

- Nous ne parlerons qu'en présence d'Étoile Frileuse. Feula Flamme Bleue.

- Dans ce cas là, tu peux parler."

Une femelle grise aux yeux ambrés sortit de derrière les fourrés et se releva de toute sa hauteur. C'était une femelle fière et pleine de charisme. Elle était hautaine et ce trait de caractère se ressentait fortement parmi ses guerriers.

" Dit d'abord à tes petits camarades de nous lâcher.

- Je n'ai aucun ordre à recevoir de toi et au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, tu n'es pas vraiment en position de me répondre ou de m'ordonner quoi que ce soit. Mais tu as raison, ce serait plus qu'impoli de ma part que de vous laisser vous traîner ainsi dans la boue plus longtemps. Lâchez les!"

Sur ces paroles, les félins du Clan de l'Hiver se reculèrent d'un seul et même geste pour se positionner derrière leur meneuse, le dos courbé et la tête basse, soumis et effacés devant le rayonnement quoique légèrement abusif dans lequel apparaissant Étoile Frileuse. Tel une armée, ils étaient parfaitement alignés et assumaient, même en public, leur assouvissement à leur chef. La femelle fixa les étrangers. À côté de sa prestance et de son long poil parfaitement lissé, Nuage du Zéphyr se sentit ridicule avec sa petite taille, les épis dépassant de toute sa fourrure et la boue collée à ses flancs. Flamme Bleue s'ébroua dans une non chalence qui lui était décidément propre et il éclaboussa de gouttelettes marrons les poils si finement lustrés de la chef ennemie. Celle-ci regarda les tâches sur son pelage avec un certain dégoût et reposa son regard sur Flamme Bleue. La tension était palpable mais le guérisseur ne fut pas le moins du monde impressionné par la chatte. Il soutenu son regard. Aucun des deux chats n'abaissa les yeux et Flamme Bleue commença son expliquation d'une voix posée.

" Je pense que vous êtes au courant que des meurtres ont lieux partout dans la forêt. Le criminel n'a pas encore été démasqué. C'est pourquoi Étoile Dorée a voulu vérifier en premier lieu si tous les clans étaient bien atteint par ce désastre.

- Et bien tu diras à Étoile Dorée que je ne lui donnerai jamais d'informations personnelles sur comment se porte mon clan. Je le connais assez bien pour savoir qu'il nous attaquera si il nous pense en faiblesse.

- Je ne pense pas Étoile Frileuse. La saison des neiges s'est installée et nous avons subit des pertes récemment. Étoile Dorée ne prendrai pas le risque d'enclencher une nouvelle guerre.

- Une nouvelle?

- Ce n'est pas à moi de te renseigner là dessus. Tu demanderas toi même à Étoile Dorée ce qu'il s'est passé à la prochaine Assemblée. Tout ce que je peux te dire est qu'il est presque inconcevable qu'il déclenche une guerre entre nos deux clans."

La femelle plissa les yeux, hésitant sur la vérité que contenait ces propos mais elle se reprit vite. Flamme Bleue n'aurait aucune raison de lui mentir et d'admettre que son clan n'était pas au meilleur de sa forme si ce n'étais pas une situation grave. Nuage du Zéphyr sentait l'indécision qui émanait de la meneuse. Il était clair qu'elle ne voulait pas faire part de l'état de son clan mais elle n'avait pas le choix si elle voulait arrêter le tueur.

" Et bien, nous avons aussi eu des... accidents parmi nos rangs. Des cas isolés. Les chats qui ont perdus la vie étaient partis seuls et il n'y a eu aucun témoin."

Elle baissa la voix, jetta des coups d'oeil partout autour d'elle et se pencha vers Flamme Bleue, comme si ce qu'elle avait à dire ne devait pas dépassé une frontière trop importante.

" Un guerrier est mort. Il était accompagné de son apprenti. Celui-ci a rejoint son mentor décédé et a pû apercevoir une forme immense, preque trois fois la taille d'un chat. Elle était grise, sombre, effrayante et rapide. Il n'a pas pû en voir plus que ce monstre avait déjà disparu dans la nuit."

Elle se redressa et attendit de voir la réaction de Flamme Bleue. Le guérisseur respira profondément, les yeux baissés et il dit non sans peine:

" Je suis désolé Étoile Frileuse. Nous tâcherons de l'arrêter au plus vite. Nous avons maintenant la confirmation que les quatres clans sont bien touchés. Nous allons faire de cette affaire une priorité absolue mais ce n'est pas l'endroit ni le moment pour en parler. Nous nous sommes mit d'accord pour attendre jusqu'à la prochaine Assemblée pour prendre des décisions.

- J'accepte."

Elle baissa la tête et fit demi-tour. Avant de partir elle fit un signe de la queue aux guerriers derrière elle pour leur ordonner de les escorter jusqu'à la frontière. Les chats s'avancèrent à contre-coeur mais Flamme Bleue n'était apparemment pas de cet avis.

" Nous pouvons rejoindre la frontière seuls Étoile Frileuse. Nous avons fait le chemin à l'aller, nous le ferons au retour."

La femelle grise se retourna avec agilité et s'avança d'un pas déterminé vers le guérisseur aux yeux bleus. Une fois de plus elle lui chuchota des mots destinés à lui seul.

" Le soleil commence à se coucher. C'est le moment favori de notre meurtrier pour frapper. Je ne voudrai pas que cela vous arrive."

Elle se tourna une seconde fois et fit quelques pas pour finalement s'arrêter. De dos, on voyait son pelage magnifiquement entretenu, mais autre chose également. Une échine courbée. Un abattement dû à une fatigue très prononcée. Elle tourna la tête, dévoilant pour la première fois des yeux creusés par la fatigue. Des yeux rongés par l'inquiétude. Des yeux dépourvus de cette étincelle que l'on appelait "espoir".

" Nous l'avons baptisés La Bête."