Lgdc°.•☆ 4 saisons forment 1 puissance. Tome 1: La Bête { TERMINÉ }

Chapitre 16 (partie 1)

Média: Nuage de Carpe

" Faites un peu attention à où vous mettez vos pattes!"

Nuage du Zéphyr s'époumona mais la remontrance ne parvint jamais à ses destinataires et ceux-ci continuèrent leurs jeux, inépuisables. La femelle soupira puis se laissa aller à les regarder, prise d'une affection soudaine. Petite Joncquille, femelle d'une fourrure d'or pâle, tout comme sa mère se faisait un plaisir de martyriser son frère, Petit Acajou. Le mâle brun strié de marron foncé se protégea le visage avec ses pattes et supplia sa soeur d'arrêter.

Pour prêter patte forte à Petit Acajou, deux chatons plus jeunes déboulèrent et encerclèrent Petite Joncquille. Le premier, un mâle, sauta sur le dos de la femelle. La seconde, une femelle, faucha les pattes de la plus âgée. Ils réussirent leur coup et bientôt la chatte jaunâtre plia sous les attaques incessantes de Petite Mûre et Petite Mante. Petit Acajou se releva et, à trois, ils faisaient face à la femelle. Comprenant qu'elle ne pourrai ressortir vainquante de ce combat, elle leur tira la langue et s'enfuit à toutes pattes. Ses assaillants à ses trousses, ils sillonnèrent ainsi tout le camp, slalomant entre les pattes des guerriers, criant près de la tanière des anciens, escaladant le promontoire, jusqu'à ce que Fleur d'Oranger ne les sermonnent et leur intime de rejoindre la pouponnière en vitesse.

Nuage du Zéphyr secoua la tête et frétilla d'amusement. Les chatons étaient survoltés et tous attendaient avec impatience le jour où on les confieraient enfin à un mentor. Petite Nymphéa était encore trop jeune mais elle ne tarderait pas non plus à rejoindre ce joli remue-ménage et la pouponnière deviendrait alors plus un champ de bataille plutôt qu'autre chose.

L'apprentie se leva, reprit entre ses crocs les deux maigres musaraignes et s'en alla en direction de la tanière des anciens. La lune de service auprès du Clan du Printemps était bientôt terminée et Étoile Dorée enrageait un peu plus de jour en jour. Tout s'était passé à merveille et il n'y avait aucune raison pour le meneur d'accuser le clan ennemie, ce qui le mettait en rogne. Il restait donc principalement seul, dans sa tanière, à maugréer.

Nuage du Zéphyr entra sous le rideau de lierre. Elle ne pû s'éviter la remarque que l'antre semblait bien vide sans les gérémiades constantes de Croc Noir. Elle tenta d'oublier cette pensée et avança vers le fond. La femelle avait déjà apporté le déjeuner de Truffe de Mousse et de Queue de Pie plutôt. Le mâle gris sablé était roulé en boule sur sa litière et ronflait paisiblement. La femelle noir et blanche, elle, engagea la discussion avec l'apprentie. Elle ne lâcha pas l'affaire et, Nuage du Zéphyr la savait trop bavarde pour pouvoir s'en sortir avant longtemps. Tout en écoutant distraitement son aînée, elle donna son repas à Graine de Muscade qui ne manqua pas de lui faire remarquer qu'elle était en retard et à Patte de Fruit. Le guerrier ne daigna pas tourner la tête vers elle mais un rapide mouvement de l'oreille lui indiqua une sorte de remerciement de sa part.

Par chance, elle réussi à se faufiler hors de la tanière des anciens lorsque Queue de Pie détourna son attention d'elle et pour éviter de se faire prendre une seconde fois dans les filets de baratinages et d'histoires délirantes de la vieille chatte, elle s'élança droit vers la sortie du camp. Bois de Cerf lui avait demandé de le rejoindre à l'Ouverture au Ciel pour une nouvelle leçon de combat.

Elle était excitée à cette idée. Cette lune-ci, elle s'était beaucoup entraînée avec Flamme Incandescente et elle avait fait de nets progrès en la matière. D'autre part, sa blessure au flanc s'était bien refermée et avait laissé une belle cicatrice qui partait de derrière son épaule et qui traversait à l'horizontal jusque devant sa hanche.

Elle examina la forêt enneigée autour d'elle. Les somptueux bois avaient revêtit un manteau blanc. Tel une marche dans les nuages, les pattes de Nuage du Zéphyr s'enfonçaient dans la neige et cette fois, elle ne disparaissait pas instantanément après qu'elle eu marchée dessus. La femelle trouva agréable ce temps. Bien que le froid n'est pas encore céder son règne impérial sur la sylve, le temps était radieux et ravissait les chatons comme les anciens.