Münchner Traum 💭

30) Bowling

POV Robert :

Je prends ma douche en paix quand j'entends un bruit de fracas et Anna qui jure.

Je me dépêche de sortir de la douche avec ma serviette autour de la teille et je la rejoins dans la chambre.

Elle vient de faire tomber sa trousse de toilette par terre et son parfum a l'air de s'être légèrement fissuré, à peine assez légèrement pour ne pas se briser.

Anna : Je suis vraiment un boulet jusqu'au bout putain !

Dans sa bouche, cette déclaration ne semble pas du tout anodine.

Moi : Dis pas n'importe quoi...

Anna : Je dis pas n'importe quoi, la preuve, regarde devant toi.

Je souffle et ramasse ses affaires avec elle.

Anna : Merci.

Elle a l'air hyper contrariée et énervée contre elle même, et s'empresse de se relever pour faire passer cet instant de faiblesse, enfin c'est comme ça qu'elle pense mais je trouve ça con.

Moi : Dis, tu trouves pas que ça fait quelques jours qu'on passe pas énormément de temps ensemble.

Anna : Un peu, mais je veux pas faire la copine chiante qui te colle en perma-

Je mets ma main sur sa bouche en lui disant qu'elle a tort.

Anna s'apprête à répliquer quelque chose mais se retient en se mordant la lèvre.
Je vois ses yeux devenir un peu rouges et de l'eau s'accumuler vers ses cils du bas, mais elle ravale ses larmes et va dans la salle de bain en abordant un faux sourire timide.

La voir comme ça me fait énormément de peine, je pourrais tout faire pour qu'elle retrouve son air joyeux et innocent qu'elle a d'habitude.

Je mets mes vêtements en songeant à ça, les larmes me montent également aux yeux.

Je me sens si impuissant : je ne sais pas ce qu'elle a et à l'évidence rien n'a l'air de marcher pour qu'elle aille mieux.

Ça fait 2 jours qu'elle est comme ça.

Elle ressort une dizaine de minute plus tard, coiffée et portant sa chaîne avec son A.

Je lui sourie et l'embrasse, mais là encore elle n'a pas vraiment l'air présente.

Moi : Trop mignon, ça va hyper bien avec le t-shirt blanc.

Encore une fois elle me remercie, à peine plus sincèrement cette fois, et va réveiller les filles.

Pendant ce temps je me prépare en musique et je la rejoins dans le salon.

Moi : Viens on va se poser sur les transats et à l'ombre pour parler.

Anna : Bonne idée.

Elle me suit avec son même air neutre, voir trop neutre, de quand elle va mal, et elle s'assoit dans le transat à côté de moi.

Moi : Anna s'il te plaît dis moi ce qui ne va pas, ça me tue de te voir comme ça !

Anna : Je... enfin pas grand chose-

Moi : Rappelle toi de ce qu'on a dit dans l'avion.

Elle souffle, et pose sa tête sur son poing en fixant le sol pour se donner une contenance.

Anna : Je suis personne pour être dans ce genre d'endroit avec ce genre de gens, je culpabilise parce que j'ai rien à foutre ici.

Le regard qu'elle me lance un instant avant de le reposer sur le sol est celui de l'incertitude, de la peine et un poil de détresse aussi.