Chapitre 9 : L'enfer.

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Le mal ne vient pas toujours de là où on s'attend le trouver.  Je ne pensais pas le trouver en lui. Il m'a eue. Qui aurait cru que derrière son sourire, ses promesses, ses confidences se cachaient en réalité un jeune homme fourbe, manipulateur et dangereux ?   Qui aurait cru qu'ainsi je découvrirai que ma mère avait renoncé à moi ? Et qui aurait cru que j'aurai commis un meurtre que je ne me pardonnerai jamais ?

Nous étions en été, lorsque ça a commencé.  La bande s'était effritée.  La fille avait changé de foyer, Blondie aussi, son copain Angel aussi.  Il ne restait que moi, et le copain de la fille.

( Nous allons appeler la fille BabyCat, son copain Matrix et le nouveau enfoiré... Non ? Bon ok... Métissage alors.)

Donc Babycat, Blondie et Angel étaient partis. Matrix était malheureux comme les pierre et Métissage s'intergrait à son nouvel environnement. Métissage faisait d'ailleurs parti de ses jeunes en provenance de l'étranger, un pays francophone même si il arrivait qu'on ait d'autres langues ( Congolais, Anglais, Kosovar, Mongole, Arabe... ). Je ne vous donnerai pas les origines de Métissage, peut-être le devinerez-vous, peut-être pas.

Métissage était gentil au début.  Ils le sont tous n'est-ce pas ? Il avait entendu parler de ma mésaventure, il voulait me défendre, moi, mon honneur, ma vertue. Il m'écoutait parler pendant des heures et je faisais de même.  Il était drôle, protecteur, charmant. J'étais bien avec lui et quand à la rentré il m'a proposé d'être plus que son amie, j'ai accepté.

Il semblait être vraiment intéressé par moi, sincère et droit, mais ce n'était qu'un masque.

Il a voulu rapidement aller plus loin, être dans mon lit, parce qu'on fait ça quand on s'aime il paraît. J'avais quatorze ans, il en avait dix-sept. C'est normal à dix-sept ans, mais à quatorze ? J'ai repoussé cette idée, mais le voir avec d'autres filles alors qu'il n'était pas comme ça au début, me rendait folle de jalousie.  Alors j'ai accepté, au début, et il ne s'occupait plus des filles.  Tant mieux ? Et puis, il en voulait de plus en plus. Il voulait me posséder.  Les fellations, la masturbation et la pénétration vaginal ne lui suffisaient plus. Il voulait anale. J'ai refusé et une fois de plus il s'est tourné vers d'autres filles, alors j'ai une fois encore cédé.  Cela n'avait rien de romantique.  Chaque pénétrations vaginal ou anal étaient douloureuses, mais je lui devais au moins ça.  J'étais sa copine après tout ?

Il n'y a pas eu un seul " je t'aime ", ça aurait dû m'alerter, mais non.

Il m'a fait saigner un bon nombre de fois. Il était violent dans ces actes sexuels, mais j'étais sa copine, je devais m'y adapter.

" Tu t'es fait sodomiser " avait remarqué une fille de mon groupe parce que je n'arrivais pas à m'asseoir. J'avais nié, mais c'était pourtant vrai.

Une fois m'avoir possédé, il a fini par me présenter autrement que comme sa copine. Avant, même si il me faisait mal, j'étais sa copine on ne pouvait pas me toucher, me regarder.  J'étais à lui, rien qu'à lui. Je n'avais même pas remarqué que je n'avais plus d'amis en dehors de lui.

Métissage a fini par me présenter comme sa pute. Il voulait désormais que je prête mon corps à d'autres garçons du foyer pour que je puisse lui donner l'argent nécessaire à acheter ses cigarettes et son shit. J'ai refusé.

Je fuguais donc régulièrement du foyer pour aller chez une petite vieille en manque de compagnie.  Elle était gentille, vraiment.  Elle me donnait quelques paquets de cigarette et un peu d'argent... En échange, je lui préparais à manger ( souvent les même choses je l'avoue), je promenais son chien, rangeais un peu sa maison et parlais avec elle.  C'était une femme seule, pas de famille, ces seules visites au début c'était moi et les infirmiers à domicile.

Toujours est-il que Métissage n'était pas satisfait.  J'avais pourtant trouvé un moyen d'avoir ce qu'il voulait sans me prostituer, mais ça n'allait pas. Il allait vers d'autres filles, certaines plus jeunes que moi et j'avais peur. Je n'étais plus jalouse, je n'avais pas peur qu'il me laisse tomber, j'avais peur qu'il fasse avec elle ce qu'il faisait avec moi. Je ne pouvais pas l'accepter!

J'ai laissé un autre garçon me toucher la poitrine, en échange de quelques euros.  Je pensais qu'IL serait content. Qu'il allait arrêter d'essayer d'avoir d'autres filles.  Mais il lui fallait sans doute un harem pour monter un réseau de prostitution. C'était le chemin qu'il empruntait. Il me dégoutait. Toutes ses belles paroles, ses promesses n'étaient que du flan pour m'endormir  !

J'ai défié son autorité.  Devant témoin, je me suis rebelée. Il a fui mais je n'en avais pas fini, il fallait que ça sorte, je n'en pouvais plus. Il m'a violée pour la première fois cette fois là. Avant, je disais oui, même si je ne voulais pas vraiment, mais cette fois là j'avais réellement dit non, je l'avais griffé pour qu'il me lâche mais ça l'avait fait sourire. Pour la première fois il n'y avait pas de préservatif et pour la première fois il s'est libéré en moi.

Il était fière de lui, j'avais honte de moi.  Il m'a laissé en plan là, dans le parc, et est parti.

Quand mes règles ne sont pas arrivées quelques semaines plus tard, j'étais inquiète.  J'en ai parlé au cousin de Métissage, qu'elle conne.
Mais après prise de sang et échographie il n'y avait rien.

Je n'ai pas eu le temps d'en informé le cousin qu'il avait déjà tout dit à Métissage. Pour lui, j'avais tué un bébé, alors qu'il n'en avait jamais eu. Sa colère a été la plus grande. Cette fois là, entre cris et larmes, nous avons réellement conçu un enfant. Mais cette fois là, il en avait aussi fini avec moi.

La copine du cousin de Métissage, était celle qui avait remarqué que je marchais en canard lors d'une des fois " consentis". C'est aussi elle qui a remarqué mon mal-être quelques semaines plus tard.  J'étais malade, j'avais peur et ce fichu test avait deux barres.

Cette fille était présente quand, dans ma chambre, j'ai saisis le portable que m'avait donné ma mère en douce. Il était pas de la dernière génération, je n'avais pas le droit de l'avoir puisque je ne devais avoir aucun contact jusqu'à ce que nous allions en cours d'appel pour nos droits de visites, mais j'avais besoin d'elle.  C'est en larme que je l'ai appelée.

"  - Maman, si je devais à nouveau porter plainte, qu'est-ce que tu ferais ?

- Qu'est-ce qu'il y a encore  ?

- Tu m'aiderais si je devais porter plainte ?

- Démerde-toi avec tes histoires de gamine. "

Je n'ai jamais su si, ce jour là, ma mère était sobre, si elle était en colère que j'ai toujours des ennuis ou si il y avait  autre chose. Mais ses mots m'ont blessée et j'ai parlé à la mauvaise personne.

Ma mère ne voulant pas m'aider, je ne voulais pas en avertir les éducateurs... La fille l'a fait pour moi quelques jours plus tard...

Seulement, les éducateurs aussi en avaient assez, puisque quelques mois plus tôt, j'avais fait virer un membre de l'équipe. 

Ma véritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant