Kark le fit convoquer chez le prince électeur, Oldaric, il avait emménager dans la mairie suite à l'incendie de sa demeure. Un bâtiment sobre à quelques encablure de la place centrale et donc des ruines de sa demeure. Des gardes du guet surveiller l'extérieur, ils ne laissèrent passer Ts'avali que quand Krak se porta garant pour lui. Il le guida jusqu'à l'étage dans une salle qui servait de bureau au prince électeur. Il était en train de s'entretenir avec un autre connétable.
- Je n'ai pas brûler ta maison Oldaric. Ce n'est pas parce que tu crains pour ton poste, que tu étais obligé de m'accuser. J'exige des excuses publique de ta part.
- Adhémar je ne crains pas pour ma place, je tiens à te rassurer tu ne convaincras pas les autres nobles de te faire élire. Je ne m'excuserai pas et je ne sais pas encore si ce n'est pas toi qui lui a demandé de brûler ma demeur. Non ne répond pas. Si c'est tout ce que tu avais à me dire tu peux prendre congé. Je dois m'occuper de la criminelle.
Le connétable partit enragé. Les deux mages s'avancèrent vers le prince à sa demande. Il dévisagea le t'ap'arrogh, qui fit de même. C'était un être de petite stature recouvert d'un pelage brun profond d'où ressortait des yeux jaunes encadrés par de fine lunette en or. Métal qui composait les broderies de sa tunique mais surtout de son mantel couvrant son épaule gauche.
- C'est donc lui le télépathe. Krak confirma d'un signe de tête. Bien mage errant nous avons trouvé l'auteur de ces incendies. Une Falashas, cracha le prince électeur e, vous savez de quoi je parle télépathe, Ts'avali acquiesça, bien. Krak m'a conseillé de vous laisser sonder son esprit pour être certain de sa culpabilité, je n'ai pas envie de perdre en crédibilité si d'autre maison brûle encore. Que l'on présente la coupable.
Deux gardes la trainèrent dans la pièce, une fine Goupilienne portant des vêtements d'hiver, elle avait perdu un gant. Sa patte nue étaient d'un blanc livide. Le pendentif de Ts'avali vibra.
- Tu m'as menti Partk'. Tu m'as caché sa culpabilité.
- Mes gardes l'ont capturés hier soir rôdant aux abords de la mairie avec de la poix et un silex.
- Réfléchit Ts', ils l'ont juste chopés près du bâtiment puis ils ont profités de l'occasion pour lui coller les incendies sur le dos. Ils auraient accusés n'importe qui passant par là surtout une Falashas.
- Tu n'as jamais su mentir, mais soite je te laisse le doute malgré sa patte calcinée, sa rancoeur envers le pouvoir et sa facilité d'accès au centre ville. Lisons sa mémoire pour lever le doute.
- Elle aurait cramée des maisons pour ça, ridicule. Réfléchit plutôt au prince électeur qui affermit son pouvoir grâce aux incendies et peut jeter le discrédit sur ses adversaires politiques tout en sachant pertinemment comment manoeuvrer le peuple pour s'en sortir. Ou pense à cet Adhémar qui emploie les mêmes méthodes pour devenir prince électeur.
- Le prince électeur, un autre connétable ou notre collègue, je m'en fiche, sondons l'esprit de la femelle et nous saurons si elle est innocente.
- Télépathe qu'attendez vous ?
Ts'avali reprit ses esprits et fixa le prince électeur avant de tourner son regard vers son confrère qui inclina sa tête. Ts'avali fit de même avant de répondre.
- Avant de pénétrer dans l'esprit de quelqu'un nous devons avoir l'aval d'un autre mage.
Aval qu'il a eu dès le scellement du contrat avec Krak mais passons. Ts'avali redemanda à Pratk' de sonder l'esprit de Tanya mais surtout de lui révéler ce qu'il en décelait. A la surprise Pratk' ne se fenda pas d'un énième discours politique sur l'injustice de ce monde. Il révéla tout de suite à Ts'avali les souvenirs de Tanya.
Mais pas que ceux de la nuit dernière.
Une naissance une mort, c'est ainsi que débarqua Tanya dans ce monde. Une chose courante pour les habitants du Royaume si ce n'est de tout le continent. Une enfance heureuse, de longue journée à passer près d'un petit lac à jouer avec sa grande soeur. Cette joie de ce rendre à la mer, cette déception. Celle de se voir interdit d'étudier, cette tristesse. De vivre avec la disparition de sa soeur, cette colère sourde. De voir son père mourir d'une maladie bénigne onéreuse. Cette rage d'entendre le commandant du guet, ivre, se pavaner devant ses lieutenants du viol d'une falashas et de sa disparition.
Des flammes grimpantes consumant ces êtres, ces êtres qui pilotent le pouvoir et le gardent pour eux grâce aux pires bassesses.
- C'est elle, lâcha Ts'avali.
- Ts' tu n'as pas vu ce que j'ai tes partagés ?
- Si c'est elle la pyromane.
- REGARDE SA VIE ! COMMENT JUGER UNE PERSONNE SANS PRENDRE EN COMPTE COMMENT ELLE EN EST ARRIVÉE LÀ ?!
- Je comprend et je compati à sa peine, mais on ne peut pas la laisser agir de la sorte.
- QUE VEUX TU QU'ELLE FASSE D'AUT...
Ts'avali préféra couper le contact avec Pratk'.
T's mit sa tête au dessus de celle de Tanya et lui susurra.
- Si je te laisse libre des innocents vont payer pour tes actes mais saches qu'une partie de moi les comprends, et une autre les cautionnent, son pendentif commença à s'agiter dans tous les sens, elle le remarqua.
Elle leva son museau face à Ts'avali, plaça ses yeux si vert dans ceux de T's, l'empêchant de se défausser, pour lui dire d'un ton attristé. Sa queu blanche et rousse balayait l'air doucement.
- Je ne regrette qu'une chose, c'est de ne pas avoir pu voir la mer un jour.
Il ne bougea que quand elle baissa sa tête, il se retourna et partit vers la sortie.
- C'est elle la coupable, lâcha t il en passant devant le mage et le prince électeur.
- Qu'on l'emmène sur l'échafaud, je ne saurai attendre, répondit le prince électeur.
Les gardes la césisèrent pour l'emmener quelques dizaines de mètre plus loin. Le pendentif de Ts'avali ne s'arrêta pas de vibrer.

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Falashas
FantasyLe mage errant Ts'avali pensait apprécier sa chope dans cette auberge en toute sérénité, c'était sans compter sur cette série d'incendies qui secoue sa ville de passage...