Étrange à deux ~Shindeku~

~9~ Yuga

J'ai vue que j'ai des nouveaux lecteurs et ça me motive *^*

« L'acceptation de soi nous libère de l'opinion des autres »
-Louise Hay

Assis seule sur le divan, je fixe le téléphone depuis une bonne dizaine de minutes. Je me sens si mal d'avoir ainsi parlé à Izuku... c'était la colère du moment, je ne pensais pas vraiment à mes mots.

J'ai trouvé son numéro dans l'annuaire, mais je n'arrive pas à me décider à décrocher le combiné et composer. Et s'il me raccrochait au nez? Je mordille ma lèvre alors que ma main se pose dessus. Aller, je suis capable! Le pauvre a dû se sentir vraiment mal quand je lui ai dit que je n'avais pas besoin de lui. Pourtant c'est faux. J'en ai besoin, probablement plus que de quiconque.

Je viens pour appuyer sur la première touche, mais le bruit de la sonnette m'en empêche. Ma mère étant partie travailler, c'est à moi d'aller répondre. Peut-être est-ce Izuku? J'ai le cœur qui s'accélère alors que je tourne la poignée, découvrant Yuga sur mon perron. Avec un cappuccino glacé dans chaque main, il déclare simplement:

-On peut parler?

Je me pousse pour le laisser entrer et il me tend un délice glacé que j'agrippe dans un merci curieux. Yuga retire ses chaussures en regardant autour de lui, comme si sa présence chez moi était entièrement normale. 

-C'est charmant chez toi. J'adore la mode rétro avec les murs ternes. Oui, très jolie même si j'avais personnellement mis plus de couleurs. J'aime ce qui brille, tu vois?

-Euh, merci.

Qu'est-ce que Yuga vient faire ici? Plus étrange encore, comment sait-il où j'habite?

Le garçon s'assoit sur le canapé, sans que je ne l'ai invité. Il dépose sur la petite table près de lui son breuvage, croise les jambes et me fixe durement.

-J'ai vu la petite scène entre toi et Izuku à l'école, finit-il par déclarer, pour être honnête, cela m'a déçu de toi.

J'ouvre grand les yeux à ces mots. Son expression n'a rien de réprobateur, mais je sens l'intensité dans son regard violet qui me fait baisser les yeux, timide.

-J'imagine que tu avais de bonnes raisons de réagir de la sorte, continue-t-il, Neito n'a pas été très gentil avec toi, mais tu sais, il ne l'a jamais été avec moi ou Izuku non plus. En tant que son meilleur ami, je me suis dit que c'était mon devoir de venir te parler. Je sais que Izuku ne le ferait pas lui-même.

-J'étais pour l'appeler, soufflai-je, afin de m'excuser, mais tu es arrivé.

Je me sens un peu mal alors que je tourne d'un geste répétitif et timide la paille de mon cappuccino. Je n'aime pas qu'on me dise quoi faire habituellement. Même que lorsque l'on me demande quelque chose, la plupart du temps je n'ai plus envie de le faire. Mais pour ça c'est différent.

-Alors j'en suis content, sourit-il, je n'aime pas beaucoup faire la morale aux gens! Tu crois que j'ai bien joué mon rôle de meilleur ami?

Je me contente de lui sourire, toujours embarrassé. Yuga est chez moi pour me faire la morale à propos de Izuku... étrange.

-Donc c'est tout ce que tu voulais? M'enquis-je.

-Non. Aussi je cherchais un partenaire de shopping pour mon costume pour la fête du ciné-club. J'ai pensé à toi pour m'accompagner, car tu es sympathique et je t'aime bien. Je veux dire, tu n'es pas le genre de personne qui va me crier de me la fermer si je parle trop, tu vois?

Il me sourit avec son petit sourire de tortue sous son nez pointu et ses canines trop longues. Je ne sais pas comment réagir. C'est très gentil de sa part, mais je n'aime pas beaucoup faire les boutiques. Les rares fois où j'y vais, c'est avec ma mère afin de me trouver du linge en rabais. Si j'accepte, c'est uniquement, car on ne m'invite pas souvent à sortir.