Chapitre 25 : Novlia (partie 2)

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La route est semée d'embuches et Loan doit réprimer des hauts le cœur tant les odeurs sont pestilentielles. Il saute de roches en roches en essayant d'éviter de marcher sur des objets ou même des corps. Chaque fois qu'il discerne un membre humain dans les décombres, ses jambes ramollissent. Il a côtoyé la mort de près ces derniers jours. Pas plus tard que la nuit dernière, un élève de neuf ans s'est éteint dans ses bras. Mais c'était une mort douce, un simple endormissement, sans blessure, sans sang, juste le calme de la fin. Là, les mains carbonisées qui émergent des gravats témoignent de la douleur des derniers instants de ces malheureux. À plusieurs surprises, il aperçoit son parrain détourner les yeux de ce spectacle macabre. Comme quoi, même des années d'expérience ne suffisent jamais à supporter ces visions.

De temps en temps, lorsque les pierres sont trop lourdes pour les secouristes, Loan et Aven les aident à les déplacer, combinant leur maîtrise de l'air et de la terre.

L'architecture sur Novlia n'a rien à voir avec celle d'Orfey. Elle a beau être l'une des planètes du noyau, sa chaleur étouffante n'en fait pas une destination privilégiée par les Orfeyiens et a donc été préservée de l'influence décorative de la capitale. Les maisons construites en pierres de lave ne sont pas plus hautes qu'un étage et ne présentent que peu d'ouvertures. Une maçonnerie qui a permis d'en préserver la plupart lors de la catastrophe. Beaucoup sont submergées, mais semblent intactes sous la coulée.

Le volcan principal de Novlia est une montagne troué de galeries, pour la plupart obstruées par les récents éboulements. Le cœur de la montagne est inaccessible. Loan frotte sans cesse ses yeux qui le piquent et tousse en se demandant pendant combien de temps ses bronches seront embarrassées par les particules qu'il inhale.

— Mettez ça !

Un agent de Novlia lui tend une paire de lunettes. Loan se saisit du petit bijou de technologie qu'il positionne au niveau de ses yeux. Aussitôt, la matière caoutchouteuse du masque s'accroche à sa peau, empêchant toute substance d'atteindre sa rétine. Il entend Aven ricaner, se tourne vers lui et constate que le plastique transparent grossi leurs yeux à la planète de tâches blanches et colorées :

— On a l'air ridicule, s'amuse Aven.

— Au moins, on voit, rétorque le Capitaine qui, pour détendre l'atmosphère, fait une grimace.

Tout son visage se déforme et la troupe rigole. Loan n'esquisse qu'un sourire, mais se laisse un peu plus aller lorsqu'il voit les équipiers du Capitaine s'amuser aux mêmes enfantillages. Des centaines de cadavres gisent à quelques mètres d'eux, pourtant les voilà en train de faire un concours de grimaces. Le groupe se met en marche dans une euphorie qui surprend leur nouveau membre.

Loan sent une main se poser sur son épaule. Il tourne vivement la tête, son cœur bat plus fort et il souffle, soulagé, en découvrant son parrain. Le Capitaine le couve d'un regard bienveillant.

— Tu sais, mon grand, lui dit son parrain en le rejoignant, on a assisté à des drames lors de nos missions. Celui-ci n'en est qu'un de plus.

Le Capitaine inspire en regardant son équipe.

— Les années d'expériences te montreront qu'il faut prendre du recul, trouver la petite lumière dans la caverne sombre, le rire dans le silence oppressant, la chaleur de l'humain dans l'espace froid. Il est certain qu'un concours de grimaces dans de telles circonstances scandaliserait la plupart des gens, mais tu devras apprendre à ne pas t'apitoyer sur chacun des morts que tu croiseras et encourager tes troupes à descendre plus profondément dans la noirceur.

Loan acquiesce. Il a le sentiment que les années de cours théoriques s'envolent et que la réalité du terrain le frappe de plein fouet. Chaque pas est douloureux et l'appréhension étreint son cœur. Il n'en dit rien, mais la peur de ne jamais ressortir de cette montagne est bien présente. À plusieurs reprises, il a senti Aven se rapprocher de lui, ils se sont donnés la main comme des enfants de cinq ans qui vont pour la première fois à l'école. À la différence que la réalité du terrain est devenue leur nouveau mode d'apprentissage. Mais, il se sent un peu moins ridicule lorsqu'il entrevoit certains de leurs équipiers se tenir les uns aux autres bras dessus, bras dessous ou par la taille.

La descente jusqu'au noyau du volcan est sinueuse. Le chemin emprunté chaque jour par des centaines de personnes n'est plus qu'un ramassé de cailloux. Loan a le souffle coupé et ses yeux s'écarquillent lorsqu'il arrive au-dessus de la lave en fusion. Un véritable terrain de jeu pour Erine qui verrait là une piscine dans laquelle se jeter. Cette idée lui tire même un rictus. Loan est plus qu'heureux de porter ses lunettes ridicules qui s'obscurcissent pour le protéger de l'intense et chaude lumière produite par les torrents de feu. Toutes les passerelles qui servent habituellement pour le passage des touristes sont détruites et baignent dans cette marre corail.

— Nos pyromapnipulateurs ont réussi à rendormir le volcan il y a un peu moins d'une heure, c'est encore précaire ici bas, annonce le gouverneur de Novlia.

De temps en temps, l'attention de Loan est captée par des explosions qui projettent des jets de lave bouillonnants jusqu'au plafond. Des grosses machines remontent lentement les infrastructures calcinées qui sont immédiatement analysées par des robots à la recherche de la potentielle cause de l'explosion dans le cratère. Cependant, Loan doute qu'ils trouvent quoi que ce soit. S'il y a eu des explosifs, ils ont dû être désintégrés. 


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Est-ce que vous trouvez que ce chapitre termine un peu "comme ça" ... en relisant, je trouve ça étrange, je sais pas, j'ai le sentiment que ça ne finissait pas ainsi ... mais bon, je n'ai que ça sur mon document word... étrange étrange ... 

Dites-moi, du coup, ce que vous en pensez 😉

Le Cristal Pur ~ Tome 1 ~ TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant