Chapitre 5

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Incroyable. Un appartement d'à peine 30 m² et plus d'une vingtaine de personnes à l'intérieur... Autant dire que pour la retrouver, ç'allait être coton... Même si ce dernier verre n' était pas si chargé, ma tête commençait à ressentir les conséquences de cet acte débile qu'est ce cul sec de vodka. "C'est pour le courage" m'étais je dit. Surtout parce qu'elle m'avait piqué mon verre, ouais. N'empêche que j'aurai dû lui en proposer un autre... Merde, je m'égare. Il faut que je la retrouve mais là, c'est foutu à tous les coups.

Tandis que je scrutais tant bien que mal la piste avant d'abandonner et de me lancer à sa recherche dans le reste de l'appart. Ça ne serait pas long, à part la salle à manger et la cuisine, il me restait la chambre de Paco, celle de ses parents, la lingerie et la salle de bain. Procédant à une inspection rapide dans cet ordre de chacunes de ces pièces, pas moyen de la retrouver. J'ai bien cru pourtant, lorsque je suis passé au niveau de la chambre de Paco, que je brûlais, mais le grincement du plancher et les gémissements provenant de celle ci m'ont rapidement ravisé.

Retour au point de départ. Alors que je me servait un autre verre, j'apercu une ombre s'engouffrer par la porte menant au balcon. J'avais oublié cette partie de l'appart. Il ne restait plus grand monde sur la piste, ce qui me permit d'atteindre facilement le balcon. Dehors, l'air frais me frappa au visage comme un second souffle. Umant cet embrun paradisiaque, je me surpris à scruter le ciel presque découvert. Seulement quelques morceaux passaient au travers des nuages obscures qui emplissent le ciel. Ce tableau me remplissait d'un sentiment étrange qui me nouait le ventre, un sentiment à la fois horrible et fantastique à la fois, comme si j'avais obtenu quelque chose qui me comblait de bonheur.

Soudain, je revins sur terre, sentant un regard fixe sur moi. Elle était là. Je ne connaissais pas son prénom, ni même comment diable elle avait pu venir à cette soirée, ou encore comment elle était arrivé là. À ce moment, je n'y pensais plus. Le tableau se mettait petit à petit en place, toutes les pièces étaient réunis et il ne tenait qu'à nous de les assembler et d'observer le résultat. Ces yeux reflétaient les lumières de la ville et du projecteur à l'intérieur. Une pensée fila dans mon esprit et quelques secondes plus tard, je cru voir un scintillement dans son regard. Je n'étais pas du genre à croire au coup de foudre ou autre charabia auquels Paco adorait me rebalancer dans la figure, mais ce coup ci, je n'étais bizarrement pas à mon aise. Je la sentais me juger, me tester, voir si je méritais son attention ou si elle allait décider que je ne serai qu'un caillou de plus sur son chemin. Bêtement, un sourire m'échappa et elle détourna le regard en direction de l'horizon noire, cachant son visage de ses cheveux. Je rougis. Mal à l'aise, je fis de même et me tourna dans la même direction. Le silence était d'or, le chant de la ville s'était tu et les lumières dansaient sous les yeux ébahis qui les fixaient. J'aurai pu rester là à contempler ce spectacle pendant toute ma vie. Seulement, j'avais désormais l'impression que la vue de ces merveilles nocturnes ne pouvait être réellement somptueuse qu'en sa compagnie. Tout me ramenait à elle désormais. Elle. Que pouvait elle bien penser à l'instant ? Le saurait je un jour ? Ou bien ne deviendra-t-elle qu'un vague souvenir ? Rien que d'y penser, cette idée me tortura follement. En un regard et un court dialogue, les brefs instants que nous avions partagés étaient déjà pour moi des souvenirs d'exception. La nuit m'engloutit dans son abîme et je perdus la notion du temps. Tout m'était désormais égal, j'étais heureux là où je me trouvais, sans même savoir où exactement.

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