Fatigué. C'était mon état d'esprit depuis le début de tout ça. Entre le trajet jusque chez Pablo, les courses, la mise en place de tout et la réception des gens qui, pour la plupart sont de sombres inconnus, je ne me sentais pas à mon aise dans cette fête. Assis dans un fauteuil dans un angle de la pièce, mon verre de manzana - schwepps presque vide pour la troisième fois à la main, j'écoutais Pablo me hurler à l'oreille, littéralement :
- WOAH C'EST FOU LE MONDE QU'IL Y A CE SOIR ! suffoqua-t-il entre deux taffes de ce qui ne ressemblait même plus à une cigarette. JE CROIS QUE J'AI VU LAETITIA TOUT A L'HEURE, FAUT QUE JE LA RETROUVE.
Une fois de plus, Pablo dans toute sa splendeur. Je devinais rien qu'en reniflant un peu son haleine où était passée la bouteille de rhum que je cherchais plus tôt. Au moment où il s'apprêtait à repartir, Pablo s'immobilisa et me fit signe de m'approcher.
- AU FAIT, LAETITIA EST PAS VENU SEULE, ELLE EST AVEC UNE POTE SI TU VOIS CE QUE JE VEUX DIRE.
Je vois très bien ce que tu veux dire derrière ton sourire narquois et ton regard malicieux mais je ne marche pas aussi facilement vieux frère.
- AH OUAIS ? C'EST COOL CA, TU VAS POUVOIR TE LÂCHER CE SOIR ! lui rétorquais-je.
Sur cette touche d'humour, on éclata de rire et puis il reparti. Je me retrouvais seul dans ce fauteuil avec un verre vide que je décidais alors de remplir. Je me mis en direction du bar en évitant de me faire bousculer ou de renverser quelqu'un sur le chemin, ce qui faillit bien arriver à maintes reprises. Quelle idée d'inviter 40 personnes dans un 40m² aussi... Après avoir enjambé les cadavres de bouteilles traînant à droite à gauche, j'aperçu une silhouette en train d'hésiter devant le choix d'alcool-diluant qui était mis à disposition. Je me stoppa brièvement et regarda autour de moi : pas de Pablo à l'horizon, il devait surement avoir retrouvé sa dulcinée. Personne pour me déranger, je repris ma route. Une fois arrivé à sa hauteur, je compris son dilemme et m'immisçais dans sa conversation intérieure :
- Si tu veux un peu de soft, prends manzana-schwepps.
Elle ne sursauta pas en découvrant ma présence, elle parut même à peine surprise de me voir. Ce ne fut pas mon cas. Je n'avais pas encore vu son visage et ces yeux. Verts mais avec comme des petits éclats dorés parsemés dans sa pupille. Une mèche tombait sur son visage, ce qui lui donnait un petit quelque chose en plus de son charme. Je renchéri :
- En plus avec ça, tu es sûre d'avoir une haleine au top, c'est génial non ?
"Une haleine au top" ? Sérieusement ? T'as rien trouvé de mieux ? Malgré ce passage gênant, elle demanda mon nom que je donnais sans hésiter. J'avais éviter la catastrophe de peu. Elle eu l'air de me reconnaître malgré le fait que je ne l'avais jamais vu auparavant.
- Très bien Micka, je te remercie pour ton merveilleux conseil, on partage le même verre ? me répondit elle en souriant.
- Mais avec plaisir !
Elle commença à boire et, j'oserai même dire, englouti le verre tout fraîchement servi. J'étais bouche bée.
- Tu es sérieuse ? fit-je ironiquement.
- Désolé, mais c'est trop bon !
Elle reprit un verre et me promit de partager cette fois ci, ce qui ne l'empêcha pas d'en boire la moitié d'une traite à elle seule. Je fis donc de même et le fini. C'est là que je remarqua qu'elle me fixait. Moi aussi d'ailleurs. Elle reparti en direction de la piste et disparu dans la foule, tandis que je restais là à regarder bêtement mon verre, jusqu'à ce que je réalise ce qui venait de se passer. Affolé, je partis à sa trace. Il fallait que je la retrouve !
VOUS LISEZ
Jeux de mains (jeux de vilains)
RomanceMaya, 17 ans, jeune femme sûre d'elle va rencontre Micka du même âge. Un simple regard, une simple soirée va tout chambouler dans la vie de ces deux jeunes. Mais quelle est le secret qui plane autour de cette relation ? La chute sera fatale...