Chapitre 8

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"Aie ma tête". Ce fut mes premiers mots en me réveillant de mon doux sommeil. 14h57 à ma montre, 1h34 à l'horloge, signe que cette dernière avait vécu son ultime soirée. Une odeur de café et de bière attaqua mes narines farouchement ce qui causa une légère nausée passagère, que de joie. Pablo était aux fourneaux et essayait sûrement de préparer un petit déjeuner, voir déjeuner tout court étant donné l'heure. Hélas, depuis le temps que je le connaissais, j'ai eu vent de ses talents de cuisinier accablants et, ayant déjà la boule au ventre en repensant à ses pâtes cuites à l'huile de l'autre fois, je me leva en urgence pour prendre l'air.

Je fis un tour sur le balcon pour observer ce merveilleux jour d'automne ensoleillé. La lumière du soleil se reflétait sur mon pendentif en argent et se fut quelque peu désagréable jusqu'à ce que mes yeux s'y fassent. La brise parfumée des acacias enracinés plus bas remplaça le fumet s'échappant de la cuisine, accompagnée des gazouillements d'oiseaux nichés entre leurs branches. Le décor était magnifique,de jour comme de nuit. Un bref instant, je crus entendre des bribes de sa voix juste à côté de moi. Déçu, j'observais la voisine crié sur son mari quelques mètres plus loin.

Pourtant, je la sentais près de moi, comme si une petite part d'elle était là. Était ce dû à notre conversation ? Elle avait été si brève, riche et interrompue trop vite. Je ne me souvenais pas de toute la soirée mais ça, j'aurai été capable de décrire son visage y compris ses traits les plus fins. Malheureusement, son image s'effaçait peu à peu à force d'y penser. Je m'interdis donc de penser de trop, je tenais trop à garder son visage en mémoire.

Me ramenant à la réalité, un tee shirt vola du salon où j'avais dormi jusqu'à mon crâne. Fier de son lancer, Pablo m'informa que le repas était prêt :
- Habilles toi, grand fou. Ton corps d'apollon m'éblouit ! fit il en ricanant.
Je souris et le rejoins pour aller torturer mon estomac avec ses mets fraîchement préparés.

Attrapant mon téléphone, je l'alluma et tomba sur le bloc note. Un nouveau post avait été ajouté. Pablo comprit de suite en voyant un sourire s'afficher sur mon visage, mais ne dit rien et se contenta de me lancer un regard narquois. Après manger, je lui enverrai un message.

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