Chapitre 17 : Conséquences

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Le temps passa comme un mirage. Teddy fut inconsolable, l'enterrement, froid et morose. Harry, dont les sentiments s'étaient faits la malle, se retrouva soudain avec un enfant entièrement à sa charge, qui ne riait plus et faisait de plus en plus de colères. Les Weasley et Narcissa, très touchés eux aussi par l'événement, lui furent d'une aide immense et il ne savait comment il aurait fait sans eux.

Tous les jours, il passait voir Draco, qui n'était jamais laissé seul. La crainte que ceux qui l'avaient attaqué finissent le travail n'avait jamais été dite à haute voix mais une entente tacite les avait poussés à avoir toujours quelqu'un dans la chambre de Draco.

Un Draco que les soigneurs avaient un mal fou à soigner et à inverser les maléfices dont il avait été victime. Ils allongèrent son coma. Harry se sentait de plus en plus désemparé à chaque fois qu'il venait le voir. Il tenait sa main, lui racontait sa journée et attendait. Mais Draco ne bougeait pas, ne fronçait pas un sourcil, ne frissonnait pas d'un cil. Il ne faisait que respirer. Inspirer. Expirer. De façon régulière et à l'infini. Au moins, il n'avait plus de branchies et respirait de nouveau comme un humain se devait de le faire. Ses plumes n'étaient plus aussi touffues, ses écailles étaient plus parsemées, ses mains avaient repris apparence humaine bien que la sensation soit toujours celle de serres d'oiseau.

Lucius entra dans la pièce. Cela voulait dire qu'il devait être dix-huit heures. Il posa une main sur l'épaule de Harry et s'assit à côté de lui.

« Bonjour Harry, le salua-t-il. Comment allez-vous aujourd'hui ?

- Ça peut aller. Comment s'est passée votre journée ? »

Leurs conversations commençaient tout le temps ainsi. Harry avait toujours une appréhension à discuter seul à seul avec le père de Draco mais il avait commencé à s'habituer à sa présence. Ils ne discutaient jamais très longtemps, ni beaucoup. Mais ce jour-là, après avoir caressé les cheveux de son fils avec une tendresse que Harry aurait cru impossible auparavant, Lucius se dévoila :

« Je savais que mon fils était amoureux de vous bien avant qu'il ne me le dise lui-même. J'aimerais pouvoir dire que c'est parce que je suis perspicace mais c'est surtout parce que ma femme et moi n'avons pas de secrets l'un pour l'autre. Ça n'a pas été facile à accepter, vous vous en doutez. Mon fils unique, amoureux d'un homme ? Cet homme n'étant qu'autre que l'ennemi de l'homme que j'admirais ? »

C'était la première fois que Harry entendait Lucius avouer son appartenance aux mangemorts. Il devait vraiment en être venu à lui faire confiance.

« Mais c'est mon fils et je ne vois pas pourquoi je le priverais de son bonheur. Je l'ai toujours soutenu, quoique vous pensiez.

- Je n'en ai jamais douté », dit Harry.

Il n'avait certes pas toujours été très agréable avec Harry et n'avait pas approuvé leur relation au début mais il n'avait jamais rien fait pour les séparer. S'il y avait une chose que Harry avait toujours sue sur Lucius, c'est que son fils représentait tout pour lui.

« Je vous suis reconnaissant pour avoir donné sa chance à Draco, Harry. »

Il ne s'était, par contre, pas attendu à ce que Lucius lui fasse des compliments.

« J'ai fini par comprendre ce que mon fils vous trouve. Que vous veniez le visiter chaque jour alors qu'il est dans cet état-là a fait disparaître mes derniers doutes. J'en suis venu à vous apprécier Harry. »

Harry ne savait que répondre. Il ne s'était certainement pas attendu à cette déclaration, toute Malfoyenne.

« Hum, merci. »

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