JOUR 2 EN ENFER

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J'en ai marre de respecter les foutus consignes du docteur Martin, alors je vais rédiger ce journal comme j'en ai envie. Je vais raconter le début de mon trajet sur l'autoroute de l'enfer.
Le jour où j'ai commencé à tomber dans la drogue, c'est quand j'étais en soirée avec des amis pas fréquentables. Je gérais leur bande depuis peu et je m'étais promis de ne pas tomber dans leurs trafiques et tout ce qui accompagnait cela. Mais un soir, ils étaient arrivés au local avec un sac de cabas remplis de whisky, de vodka et d'autres alcools forts, j'ai accepté un verre et sans m'en rendre compte, je suis rentré chez moi complètement bourré et drogué. Car ces garçons, qui se disaient être mes amis, m'avaient drogué à mon insu. Mais j'ai quand même continué de les fréquenter, car plus je me droguais avec eux, plus j'arrivais à oublier mes problèmes, le fait que mon père me voyait seulement comme un simple héritier, et bien d'autres encore. J'ai très vite compris que le seul moyen de revenu de mes « amis » était le deal, je me suis donc demandé si moi aussi je pouvais dealer. Après tout, mes parents n'en avaient rien à foutre de moi, alors ça n'allait sûrement rien changer à leur vie, si je commençais à dealer.
C'est donc comme ça, que je suis allé chez mon soi-disant pote, Thomas, pour lui demander où est-ce qu'il allait acheter ses produits, en lui faisant croire que c'était pour ma propre consommation. Il m'avait donc décrit un lieu très précis, derrière un gymnase, dans la grande ville d'à côté. Il m'avait aussi donné un créneau horaire précis pour les différents soirs de la semaine.
Le mercredi soir suivant, jour où mon père travaillait tard ainsi que ma mère, j'étais sorti de chez moi plus déterminé que jamais, j'étais allé chercher mon scooter dans le garage, l'avais enfourché et j'étais parti de chez moi. J'ai dû rouler une bonne trentaine de minutes avant d'apercevoir le fameux gymnase. Je m'étais garé à proximité et j'avais marché vers l'arrière du bâtiment, pour trouver le fameux dealer dont Thomas m'avait parlé. Je n'ai pas mis longtemps avant de le reconnaitre, il avait un manteau vert fluo, des chaussures blanches et surtout il n'arrêtait pas de répéter des choses du genre « nouveau producteur », « qualité bretonne » et beaucoup d'autres choses dans ce style là, ça m'avait vraiment étonné au début. Je m'étais dirigé avec lui et je lui avais parler de mon projet de devenir dealer. Notre discussion avait duré une bonne demi-heure, et il m'avait par la suite fixé un autre rendezvous le lendemain soir, après mes cours, pour discuter d'où et quand je devais aller vendre ma marchandise, mais surtout de qui est-ce qui serait mon fournisseur.
À la suite de ça, j'étais rentré chez moi, et j'avais eu la surprise de voir ma mère m'attendre devant la porte, bras croisés. J'avais rangé mon scooter dans l'allée à côté de la voiture avant de la rejoindre sur le pas de la porte. Elle m'avait hurlé dessus parce que j'étais rentré trop tard, elle m'avait aussi pausé toute sortes de questions, pour savoir où est-ce que j'étais et depuis quand est-ce que j'étais parti. J'avais échappé à ses questions indiscrètes en trouvant la pire excuse du monde : j'étais chez ma copine. J'étais parti dans ma chambre et le soir même j'avais de nouveau fait le mur, cette fois ci, pour aller me droguer.
Manque de chance, quand je suis rentré chez moi vers trois heures du matin, au même moment que mon père, il me regarda droit dans les yeux avant de remarquer mes yeux rouges et mes pupilles dilatées. Ce soir-là je m'étais pris une sacrée raclée, après cela il m'avait prévenu, il m'avait dit « fils, plus jamais, je dis bien, plus jamais tu ne rentreras à la maison, drogué comme aujourd'hui ! Est-ce clair ? » j'avais mis un peu trop de temps à lui répondre à son goût, il m'avait giflé violemment avant que je lui réponde un « oui » d'une voix timide. Peu lui importait le fait que j'avais accepté ce qu'il m'avait dit, il m'avait encore battu jusqu'à ce que ma vue soit aveuglée par le sang. Mon père avait toujours été violent avec moi, ce n'était pas nouveau, mais ce jour là a été le jour où il était aller trop loin. Ma mère avait fini par venir voir ce qu'il se passait intriguée par mes sanglots et mes gémissements, elle avait supplié mon père d'arrêter avant de m'emmener aux urgences, où j'y ai fait mon premier séjour, le premier d'une très longue liste.
Je ressentais au fond de moi, une douleur indescriptible. Mon père m'avait battu au point que les infirmières me disent que j'avais de la chance d'être encore en vie. Ça m'a brisé, de savoir que mon père aurait pu me tuer ce soir-là, de savoir qu'il aurait tué son propre fils, ça m'en donne des frissons encore aujourd'hui. A partir de ce soir-là, mon père n'était plus mon père, il était simplement devenu mon géniteur et rien de plus, mais c'est surtout à partir de ce soir-là que j'ai décidé de ne plus jamais me retrouver soumis. Quand j'étais sorti de l'hôpital, la première chose que j'ai faite, fût d'aller me droguer, seul dans ma chambre. Je partais vers ce qui est devenu mon enfer sans m'en rendre compte.
Quelques mois avaient passés et la routine s'était installée dans ma vie : soirée, drogue, alcool, filles.
J'avais changé de bande de pote, j'avais retrouvé mes amis d'enfance. A cause des soirées, j'avais entrainé certains, dans ce cercle vicieux qu'est la drogue. Je leur avais appris à rouler des joints, la manière dont il fallait effriter la drogue avant de la mélanger au tabac, puis déposer le tout sur une feuille à rouler avec un filtre. Plus les soirées passaient, plus la drogue tournaient, ont eu finit par ne même plus mettre de tabac dans nos joints, nous ne mettions que de la drogue. En y repensant, nous avons eu beaucoup de chances durant ces soirées, car la plupart du temps nous prenions scooter et motos pour aller faire des tours, sans casque, sous drogue et alcool. Il ne nous est jamais rien arrivé, ni accidents, ni contrôle de police, même si je pense que ça aurait pu nous empêcher de faire certaines conneries.
En plus de ces soirées-là, je continuais de dealer et de me faire beaucoup d'argent, j'avais fini par m'en lasser et j'avais trouvé un jeune garçon de mon collège pour lui refiler mon trafique et mes clients. A ce moment-là j'avais très envie de faire quelque chose de ma vie, alors en parlant de ça avec ma mère, elle m'avait proposé d'aller travail avec mon père. Je n'étais absolument pas pour, puisque je ne voulais plus de relation avec mon père. Mais pour leur faire plaisir à tout les deux, car mon père s'en voulait apparemment de m'avoir fait ça, j'allais tous les lundis, mercredi et vendredi soir travailler avec mon père, jusqu'à ce qu'il ferme la boutique vers vingt-deux heures.
Un jour, un de mes anciens clients est venus pour chercher de l'argent que je lui devais, forcément il était tombé sur mon père, qui, une fois rentré à la maison n'avais pas su se contenir et m'avais frappé de nouveau. J'avais fait mon deuxième séjour aux urgences mais
cette fois, quand j'y étais arrivé j'étais sous drogue. Alors forcément quand les résultats de mes prises de sang sont tombés, car cette fois-ci il en avait faites, les infirmiers et ma mère on pris la décision de m'interner en cure de désintoxication dès la fin de mon deuxième séjour à l'hôpital.


Highway to HellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant