J'avais tout prévu, tel le professeur dans La Casa de Papel. Je devais retourner en cours, ne plus faire de soirée et travailler avec mon père, pour renouer le lien père-fils.
Et, tel le professeur dans La Casa de Papel, rien ne s'est passé comme je l'avais voulu. Au début, tout fonctionnait, ça fonctionnait même parfaitement bien.
Je ne faisais plus de soirée, je passais mes week-ends à regarder des dessins animés avec ma petite sœur. C'était fou, en un seul week-end j'avais appris énormément de choses sur ma sœur, que je ne pensais pas que c'était possible qu'une fillette de huit ans vivent autant de choses à l'école. Alors c'était devenus notre rituel, nous passions nos fins de semaines ensemble à regarder des dessins animés. J'avais aussi réussi à créer un lien avec ma grande sœur, grâce aux cours, que j'avais décidé de reprendre, mais dans un autre établissement. Elle m'aidait tous les soirs à réviser mes cours et à m'aider quand je ne comprenais pas. On avait réussi à créer un lien, certes faible pour le moment, j'avais l'intention de faire en sortes que cela se passe mieux, et que notre relation évolue.
De même qu'avec mes sœurs, j'avais plus ou moins retrouvé un semblant de lien familial avec mon père, grâce à la boutique. Sur nos temps de pauses, on se parlait un peu, des cours, de la vie de famille. J'étai prêt à lui pardonner.
Ma mère quant à elle, m'avait laissé retrouver une place dans son cœur. Après ma première cure, elle m'avait en partie renié, et que je vienne la voire pour lui confier mes soucis et que je lui demande de l'aide avant ma deuxième cure, ça l'avait énormément touché.
Tout se passait pour le mieux, j'étais en chemin vers la sortie de cette autoroute infernale, mais un soir en rentrant des cours, j'avais croisé Louna dans le bus. C'est à ce moment précis que tout ce que j'avais réussi à reconstruire dans ma vie s'est écroulé. Elle avait minci du visage, elle avait minci tout court, comme si elle était devenue anorexique, en plus de cela elle paraissait perdue, anxieuse, elle tremblait énormément. J'étais allé la voir, même si elle ne voulait plus me voir. Pour moi elle était toujours ma meilleure amie et la voir dans cet état m'avait fendu le cœur. En me voyant elle s'était mise à trembler encore plus, elle m'avait balancé des insultes au visage, je l'avais laisser faire, elle en avait besoin.
À la suite de cela, elle m'avait regardé droit dans les yeux avant de déclarer « je fais exprès de me droguer à l'héroïne, j'y suis presque Sam, j'y suis presque, je vais rejoindre mon frère. Je vais aller le rejoindre là où tu l'as envoyé ». Je m'étais retenu de pleurer, je ne voulais pas qu'elle me voit pleurer. J'étais descendu à l'arrêt d'après, bouleversé par les paroles de Louna.
J'avais hésité ce soir-là à appeler ses parents, je voulais leur dire d'emmener d'urgence leur fille en cure de désintoxication. Puis finalement, je me suis dis que c'était inutile et que j'irais le lendemain matin chez elle, pour lui dire d'y aller moi-même.
J'aurais dû appeler ce soir-là. Louna ne m'avait pas menti quand elle m'avait annoncé fièrement qu'elle y était presque. Car le lendemain sa mère m'avait appelé, en pleurs, pour me prévenir d'une triste nouvelle. Ces paroles, comme celles de Louna la veille, m'ont marqué à vie : « Sam, c'est fini. Satan m'a pris mes enfants, mes deux enfants. Louna est morte cette nuit, elle est morte d'une overdose, comme son frère avant elle ».
Ma meilleure amie avait fait une overdose, dans une soirée où il n'y avait que des toxicomane, aucuns d'eux n'avaient bougé leurs culs pour appeler une ambulance. Ma
meilleure amie aurait pu être sauvée, si j'avais appelé ses parents et elle aurait pu être sauvée s'il n'y avait pas eu que des drogués à cette soirée. Pour la deuxième fois, j'avais tué involontairement, une personne qui m'était proche.
Soudainement après avoir été informé des tragiques événements, une idée folle m'étais apparu : moi aussi je pouvais les rejoindre, de la même manière qu'eux deux. J'avais été acheté un stock suffisant de poudre pour mettre fin à mes jours, ce que je ne savais pas, c'est que quand j'étais entrain de préparer mon Brown sugar, ma petite sœur m'avait espionné par la serrure de ma porte. Je ne la remercierais jamais assez d'être allée voir ma mère en rigolant et disant « il y a Sam qui joue avec du sucre en poudre ». À la suite de cela ma mère avait déboulé dans ma chambre en me suppliant d'arrêter ce que j'étais entrain de faire. Je l'avais écouté, et je l'avais regardé ramasser l'héroïne sur mon bureau, qu'elle avait jeter dans les toilettes par la suite. Elle était revenue ensuite dans ma chambre, s'était assise sur mon lit, m'avait regardé droit dans les yeux et m'avait demandé ce qui n'allait pas. J'avais fait une réponse simple, mais qui disait tout « maman, j'ai perdu le sourire ».
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Highway to Hell
Short StorySam Brahim est un jeune adolescent de seize ans, dont la vie à basculée du jour au lendemain. Entre ses mauvaises rencontres, ses relations familiales tumultueuses et les mauvais choix qu'il a fait, Sam se retrouve vite sur ce qu'il appelle, l'autor...