Après la mort du petit frère de Louna, je me suis rendu compte que s'il avait commencé à se droguer c'était entièrement ma faute. C'était moi qui lui avais vendu sa drogue quand il a commencé, et s'il à commencer c'est parce que j'avais ramené mes produits en soirée. Si je n'avais rien fait de tel, il serait encore en vie.
Comme j'en ai l'habitude, j'ai tout détruit autour de moi. J'ai mis fin, involontairement, à la vie de mon pote, j'avais plongé sa famille dans le néant et plus particulièrement Louna. Son frère était tout pour elle, la seule chose qui comptait à ses yeux, c'était lui. Je lui avais enlevé sa seule raison de vivre.
J'étais allé voir Louna et je lui avais parlé de ce que je ressentais, que j'avais l'impression d'être coupable de la mort de son frère. A ça elle m'avait répondu : « sors de ma vie Sam, t'es pourri. Tu sais à quoi tu me fais penser, à un fruit pourri, tu pourris tout ce que tu touches. T'as pourri mon frère avec ta merde, c'est à cause de toi si on se drogue tous aujourd'hui, alors dégage ! ». Elle avait raison, Louna avait raison. Alors ce jour-là, j'avais tout perdu, ma dignité et ma meilleure amie. J'étais donc rentré chez moi, en pleurs, j'étais allé voir ma mère et je lui avais tout avoué. Je lui avais avoué que je n'avais jamais cessé de me droguer à la suite de ma cure, et que c'était à cause de moi que le frère de Louna était mort.
Je l'avais supplié de m'interner à nouveau en cure de désintoxication. Et elle l'avait fait, sans rien dire à mon père. J'avais fait mon sac et j'étais parti.
Car la culpabilité est la pire chose du monde. La culpabilité, ça te bouffe de l'intérieur, ça te ronge, comme de l'acide. Ça détruit tout sur son passage. La mort de mon ami me rongeait, ça me bouffait et je ressentais le putain de besoin de me droguer pour oublier, pour atténuer la douleur. Mais avant de pouvoir passer à l'acte, j'avais prévenu ma mère et elle m'avait sauvé.
Mais au fond, une mère n'est-elle pas faite pour ça ? sauver son enfant quand il est en danger ?
Sur le chemin, je savais que j'allais à nouveau voir le panneau qui indiquerait la sortie de cette autoroute de l'enfer. Cette fois ci je comptais bien la prendre.
Pourtant, j'avais beau avoir toute la motivation du monde, ce que je ne savais pas encore, c'est que tout ce que j'avais prévu allais tomber à l'eau, d'une certaine manière.
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Highway to Hell
Short StorySam Brahim est un jeune adolescent de seize ans, dont la vie à basculée du jour au lendemain. Entre ses mauvaises rencontres, ses relations familiales tumultueuses et les mauvais choix qu'il a fait, Sam se retrouve vite sur ce qu'il appelle, l'autor...