Chapitre 7

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Ily Prigent

Et si c'était mon ex Daniel qui en avait encore après moi ?

Finalement en apercevant une Audi noir passée très lentement devant les grilles du terrain, l'énervement m'envahit petit à petit. Je déteste être prise pour cible et surtout sans savoir par qui et pourquoi. Je fais mine de revenir en trottinant et tente de m'avancer légèrement pour voir qui se caché dans cette voiture, malheureusement les vitres étaient teintées, impossible d'y voir quelque chose.

-Ily ! Qu'est-ce que tu fais !? C'est à ton tour ! M'interpelle Monsieur Duval.

Je reporte mon attention sur ma classe et lorsque je me retourne vers les grilles, le voyeur avait disparu.

Quelque temps plus tard il est temps de filer au vestiaire. Nous discutons tranquillement entre nous en même temps que nous prenions nos affaires de douche et la bonne ambiance qui régnait entre les filles de ma classe me fit extrêmement plaisir. D'habitude dans une classe il y a plusieurs petits groupes qui s'envoient des piquent entre eux mais là nous étions toutes unis et c'était plutôt agréable. Même les garçons étaient cool.

-Je file direct après m'être lavée, ma mère m'attend pour une virée shopping. Lance Enora toute guillerette en se dirigeant vers une cabine libre.

-Pareil, je donne des cours du soir à...un petit garçon. Désolé Ily. Ajoute Sterenn mal à l'aise avant de s'engouffrer dans une douche à son tour, le pas pressé.

Un petit garçon hein ? Il ne faut pas être devin pour savoir qu'elle ment et que notre petite élève studieuse donne des cours particuliers à un certain blond aux airs taquin. Mais comme je suis une amie parfaite je garderais son petit secret. Je me dirige à mon tour vers une cabine vide et me glisse immédiatement sous l'eau chaude après m'être débarrassée des couches de vêtements qui me collaient à la peau.

Je ferme les yeux et fredonne l'air d'une musique que j'adore tout en me savonnant. Je perds totalement la notion du temps et savoure ce moment de solitude que je m'accorde. Si bien que lorsque je sors de la douche une serviette nouée autour du corps, je découvre que je suis la dernière et que toutes les autres ont déjà désertées les lieux.
Je m'avance vers les miroirs, insouciante, lorsque mon regard percuta mon reflet et s'accrocha à un point précis.

-Oh mon...mais qu'est-ce que c'est ça !? M'écriais-je.

Je me mets de profil pour détailler un peu plus précisément cette fine ligne blanche incrustée dans la chair de mon épaule. On dirait une cicatrice mais pas exactement. Presque comme si on m'avait tatoué. Je ne mis pas longtemps à faire le lien entre cette marque étrange et le contact électrique que j'avais eu avec ce fichu loup. Comme si je n'avais pas déjà assez de choses sur lesquelles me concentrer en ce moment voilà qu'une putain de trace blanche barrée mon épaule.

Je souffle d'inquiétude et me hâte de me rhabiller en faisant bien attention que cette chose ne soit pas visible et dès lors, accours jusqu'à mon arrêt de bus. Le trajet me sembla durer une éternité et dès que j'ouvris la porte de chez moi, une boule de poile sauta sur moi me faisant tout de suite oublier tous mes problèmes.

Je décide alors d'emprunter le sentier habituel pour aller le promener et après avoir fait un rapide tour de la baie, nous rentrons et je m'attèle à faire quelques révisions de mes cours avant d'entreprendre une nouvelle peinture. Évidemment avec tout ça j'en omet le repas et décide de profiter de ma fin de soirée pour faire ce qui me plaît plus que n'importe quoi d'autre. J'esquisse du bout de mon pinceau les contours des montagnes avant d'entrer dans le vif du sujet. Finalement c'est en m'assoupissant en position assise sur mon tabouret, tête penchée en avant et pinceau au sol, que je finis ma nuit.

Forcément le lendemain matin, n'ayant pas eu le reflex de fermer mes volets, c'est le levé du jour qui me réveille avec ses rayons en pleine poire et me voilà avec un mal de nuque effroyable. Comment j'ai pu m'endormir comme ça sérieusement ? Je soupire et c'est avec une vitesse légendaire frôlant celle de la limace que je change de vêtements et me prépare correctement pour aller en cours.

Lorsque je descends je découvre ma cuisine vide, les mugs de café de mes parents vides et posés sur la table, puis à côté un post-it disant : « Ma sœurette adorée j'ai du partir dans la nuit, ne m'en veux pas de ne pas t'avoir dis Au revoir, ton sommeil m'est trop important, de gros bisous et à très bientôt, j'espère que tu me rendras visite un de ces jours ! Armelle ❤️ »

-Quoi !?

Je froisse le petit papier jaune avant de le jeter vulgairement dans la poubelle. Un soupire m'échappe tandis que je tente de me calmer. Ma sœur été retournée dans sa grande ville huppée qu'elle chérie tant sans même m'avoir prévenue, j'y crois pas...

Je sens que la journée qui se profile à l'horizon risque d'être vraiment merdique, il ne va pas falloir jouer avec mes nerfs !
J'engloutis quelques biscottes beurrées avant de filer prendre mon bus, la mine fermée.

•~•~•~•

Les écouteurs enfoncés dans les oreilles et Black Veil Brides à fond je me rends devant la salle de français sans grande conviction.
Quelques minutes plus tard et tous ceux de ma classe en ligne devant la porte, un homme qui nous est totalement inconnu nous ouvre et nous fais entrer en classe. Se pourrait-il que Madame Françoise est enfin démissionnée !? Oui parce qu'en plus d'avoir un nom à coucher dehors, cette vieille pie ne manquait jamais une occasion pour coller ses élèves.

Après nous êtres installés, l'homme non dépourvu d'un certain charisme au passage, se présenta enfin à nous.

-Bien, j'espère que vous êtes tous là, je me présente je suis Monsieur Harvey et je remplace temporairement madame Françoise, pour cause la pauvre a quelques problèmes de santé.

Un faux « Oh » de compassion perça le silence de la salle et notre nouveau prof reprit le cours là où la vieille pie l'avait laissée.

Malheureusement mon regard  se perdit sur le paysage extérieur pour toute l'heure à venir avec pour seules pensées : encore et toujours ce fichu beau gosse aux Yeux de miel.
C'est décidé il allait falloir qu'on est une discussion sérieuse lui et moi.

Ni une ni deux lorsque la sonnerie retentit signalant la fin des cours je sortis presque en courant, mon portable entre les doigts, cherchant désespérément le numéro du loup-garou sur internet.

-Mais que tu es bête Ily ! Ce n'est pas parce qu'il est adulé partout autour du globe que tu peux trouver son numéro aussi aisément pauvre idiote ! Jurais-je contre moi-même en découvrant des tonnes d'articles sur le personnage.

«Lam Gallagher est-il prêt à prendre la relève de son père ? »

« Lam Gallagher élu l'homme le plus sexy de l'année par Vogue Magazine »

«Lam Gallagher toujours célibataire, trouvera-t-il sa moitié ? »

Et j'en passe et des meilleures, voilà tout ce que j'avais réussis à trouver à son sujet mis à part une tonne de photos de lui prises à son dépourvu, flânant dans les rues de Dublin avec de jolies filles à ses bras.

Bizarrement je sentis mon coeur se serrer dans ma poitrine, comme si le fait qu'il puisse avoir eu milles et unes conquêtes m'affecté.

Qu'est-ce qu'il m'arrive bon sang !? Je pense à lui constamment, et voilà que le savoir auprès de d'autres filles me faisait quelque chose, tout ça malgré moi ! Il manquerai plus que je rêve de lui tien !

Anam CaraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant