I.

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Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer comment ils sont entrés ?! Hurlé-je aux trente soldats alignés en rangs devant moi dans la salle des armes.

Tous restent muets ne bougeant pas d'un cil, ce qu'y a le don de m'énerver encore plus. Je souffle agacée.

Eöl ?

Mon second s'avance d'un pas, droit comme un i, le regard au loin. Je m'approche d'un pas sûr et m'arrête à seulement un mètre de l'homme en uniforme noir.

Tu sais ce que j'ai en horreur, Eöl ? Le questionné-je d'un regard noir.

Non, Capitaine !

Et bien, je vais te le dire ! Je déteste passer pour une imbécile ! M'exclamé-je durement.
Alors, je vais te poser une autre question... Quand le porte parole du roi est venu me trouver ce matin pour m'avertir qu'une dizaines d'habitations avaient été pilées et leurs habitants égorgés, pendant la nuit par des Nazul et ça, sans qu'aucun de mes hommes ne s'en rendent compte... À ton avis, pour quoi suis-je passée auprès de Galdor ? Lui demandé-je froidement, les poings serrés.

Il baisse honteusement la tête.

Répond ! Hurlé-je face à son silence.

Il relève, subitement la tête et son regard croise, finalement le mien et je peux ressentir sa peur mais il finit, néanmoins par me répondre d'une voix forte.

Pour une imbécile, Capitaine.

Exactement ! Et tout ça parce que mes hommes n'ont pas été capable de faire leur travail. M'exclamé-je, avant de reprend ma place derrière la table qui trône dans la salle.

Alors maintenant, vous allez me fouiller tout le royaume et me trouver par où ces Nazul sont entrés ! Et vous avez plutôt intérêt à m'apporter des réponses ! Et je veux deux hommes à chaque entrées et sorties de l'enceinte. Ordonné-je sèchement.

Aucun ne répond, tous restant figés à leur place.

Exécution ! Hurlé-je en frappant sur la table.

Tous sursautent et finissent par se précipiter vers la sortie, me laissant seule dans cette immense salle. Je souffle bruyamment, fermant les yeux, tête basse en prenant appuis de mes deux mains sur la table en bois.

Tu sais qu'on t'entend hurler dans tout le château ? Me fait sursauter une voix provenant de la porte derrière moi.

Layana ? Dis-je en me retournant, surprise par sa présence.

Elle s'approche lentement, faisant bouger au ralentis sa longue robe fluide blanche aux détails dorés et ses longs cheveux couleurs or. Son visage est éclairé par un magnifique sourire amusé et ses yeux bleu sont animés par une douce lueur.

Qu'est ce passe t-il ? Tu as l'air contrariée. Me demande-t-elle curieuse.

Je pense avoir dépassée le stade de la contrariété, il y a bien longtemps... Soufflé-je, en repensant aux évènements de cette nuit. Mais là n'est pas la question. Rajouté-je. Qu'est ce que tu fais là, Layana ?

Et bien... Commence-t-elle, en s'approchant encore un peu. J'avais envie de te voir. Poursuit-elle en venant poser ses mains sur mon torse. Tu me manque, Ezekiel.

Sa main droite vient délicatement se glisser sur ma joue, me faisant soupirer de frustration. J'attrape son poignet et retire, doucement sa main, mon regard plongé dans le sien.

Layana, s'il te plaît... Quelqu'un pourrait nous voir... Pire, ton père pourrait nous voir ! Dis-je inquiète que quelqu'un puisse nous surprendre.

N'ai crainte, mon père est en déplacement dans le royaume et je pense que vu la manière dont tu as hurlé sur tes hommes, toute à l'heure, ils doivent tous être à leur poste sans oser en bouger. Me sourit-elle amusée.

Layana... Soufflé-je, exaspérée.

S'il te plaît mon amour, ne me repousses pas. Me supplie-t-elle d'un regard triste, faisant disparaître, ainsi son sourire. Cela fait des semaines que tu m'évites...

Car je ne peux pas me permettre de prendre de risque mais la voir ainsi, me peine énormément et j'ai beaucoup de mal à résister à ce visage d'ange. Je glisse lentement ma main contre sa joue, faisant revenir son regard vers moi.

Je ne te repousse pas, Layana mais comprend moi, je ne peux pas me permettre de prendre le risque qu'on nous voit ensemble. Tenté-je de lui expliquer. Tu sais mieux que personne ce que j'encours, si le roi venait à apprendre que j'entretiens une relation avec la princesse.

Tu serais relevée de tes fonctions et emprisonnée à perpétuité, je sais... Développe-t-elle, la gorge serrée. Mais c'est mon père, Ezekiel ! Je pourrais le convaincre ! Affirme-t-elle, sûre de pouvoir persuader son père.

J'aimerais mais tu sais très bien que c'est faux, Layana. Lui souris-je, tristement, en essuyant une larme qui roule sur sa joue.

Pourquoi faut-il que ce soit si compliqué... Finit-elle par sangloter, en venant poser sa tête contre mon torse.

Touchée de la voir dans cet état, j'encercle son corps fin de mes bras et tente de calmer ses larmes qui me brise le cœur, en embrassant son front.

Je ne supporterai pas de te perdre, Ezekiel mais je ne veux pas m'éloigner de toi, non plus. Recommence-t-elle à sangloter.

Je m'écarte lentement et relève son menton pour qu'elle me regarde. Ses beaux yeux bleus sont bercer de larmes et me transpercent.

Hey... Je sais que c'est difficile... Mais je t'aime, Layana... Même si nous sommes éloignées, je serais toujours là... Pointé-je son cœur de mon doigts. Ne l'oublies jamais...

Je lui souris, tendrement et je pense que mes paroles ont eu le don de la calmer un peu et de lui arracher un timide sourire.

Embrasses-moi...

Laya...

Juste cette fois, s'il te plaît ! Me coupe-t-elle, presque en me suppliant.

Je ne proteste pas plus et me rapproche pour venir poser délicatement mes lèvres sur les siennes. Ses bras encerclés rapidement mon cou, tandis que les miens s'enroulent autour de sa taille, pour un baiser passionné.

Une fois, le contact rompu, le visage de la princesse s'éclaire d'un magnifique sourire qui illumine toute la salle. Elle est, tout simplement magnifique.

Son visage aux traits doux, sans aucun défaut est parfait. C'est un véritable privilège de pouvoir l'admirer d'aussi près.

Contrairement au mien, qui est dur et lacéré d'une grande cicatrice, qui débute au dessus de l'arcade droite, en passant par l'œil et finissant au milieu de la joue et qui m'est due à une blessure lorsque je n'étais encore qu'un simple soldat de la garde.

Rejoins moi dans ma chambre ce soir, s'il te plaît... Me demande-t-elle, en me faisant les yeux doux. J'aimerais dormir dans tes bras, cette nuit...

Ne voulant pas la blesser, même si c'est une mauvaise idée, j'acquiesce simplement d'un signe de tête, avant de la regarder s'éloigner vers la sortie, après un chaste baiser.

Cœur Royal.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant