Cœur Royal.

XIV.

La voix d'Ezekiel transperce le silence et arrive à me faire ouvrir les yeux.

Atim, non !

Ce n'est qu'a cet instant, que j'aperçois le roi s'effondrer au sol, alors qu'il était soutenu par le soldat qui accompagnait Ezekiel et qui désormais tient une dague couverte de sang, au dessus du corps sans vie de Galdor.

Je reste interdite et n'arrive plus à bouger un seul de mes membres. Essayant de réaliser ce qu'il vient de se passer.

Après plusieurs instants, j'arrive enfin à m'approcher, lentement du corps du roi. Agenouillée à ses côtés, étrangement, je ne ressens rien, aucune peine, aucune douleur.

Je me rend, alors compte que je n'ai jamais, réellement porté cet homme dans mon cœur. Contrairement, à ma mère que j'aimais plus que tout et dont la mort à été un déchirement.

Ici, cela ne me fait ni chaud, ni froid. J'arrive même à penser qu'il ne s'agit là que de la conséquence fatale de ses actes.

Soudain, une main se pose, délicatement sur mon épaule et me sort de mes pensées. Je relève la tête et mes yeux rencontrent, immédiatement ceux d'Ezekiel qui me sourit tristement.

Sans réfléchir et avec urgence, je me jette sur ses lèvres. Laissant, ainsi des larmes de joie couler le long de mes joues.

Le baiser est brutal mais néanmoins, exceptionnel. Je pensais ne plus jamais avoir l'occasion de faire cela. J'ai l'impression de revivre, maintenant qu'elle est là auprès de moi. Elle m'a tellement manqué.

Mais prise corps et âme dans ses retrouvailles, je ne me rend pas compte du silence de mort qui règne dans la salle.

Finalement, prenant conscience de la situation, je me détache à contre cœur du corps et des lèvres d'Ezekiel et me retourne pour parcourir du regard les invités.

Les voyant confus, je m'excuse pour les précédents événements auprès d'eux et ordonne, finalement aux gardes de les faire sortir.

Tous obéissent et les convives sortent en silence de la salle. Tout ces événements ont dû les mettre en état de choc.

Une fois la salle vide, je regarde les gardes évacuer le corps du roi. Ensuite, mes yeux se posent à nouveau sur Ezekiel et je ne peux m'empêcher de me précipite, sans perdre de temps dans ses bras.

Mais à mon contact, elle laisse échapper un grognement de douleur. Je m'écarte inquiète et attrape le bas de sa chemise pour la soulever. Devant l'immense plaie ensanglantée tailladant son ventre, je reste horrifiée.

Je... Je vais bien, Layana... Tente-t-elle de me rassurer d'une voix faible, en relevant mon menton.

Mais je vois bien que ce n'est pas le cas. Son visage est pâle, ses yeux presque clos et son corps peine à tenir debout.

Tu perds énormément de sang, Ezekiel ! Dis-je, la voix tremblante d'inquiétude.

Non, je...

Sans un mot de plus, ses yeux se révulsent et elle s'écroule dans mes bras. Paniquée et en larmes, je hurle aux gardes restant de me venir en aide.

L'un d'eux attrape Ezekiel et je lui demande la gorge serrée de l'emmener dans ma chambre et de prévenir le mire pour qu'il nous y rejoigne, au plus vite.

Mais alors que je veux quitter la pièce le plus vite possible pour rejoindre Ezekiel, l'un des gardes restant m'interpelle.

Mais que fait-on de lui, votre Majesté ? M'interroge-t-il, en tenant fermement Atim par le bras.

Il est vrai, qu'avec tout ça, j'ai complètement oublié le jeune soldat qui a sauvé Ezekiel du roi.

Mais bien trop chamboulée par l'état de cette dernière, je ne réfléchis pas et répond, très rapidement.

Mettez le en cellule pour la nuit, je m'occuperai de ça, plus tard...