Cœur Royal.

XV.

PDV Ezekiel.

Mon corps entier me fait mal et j'ai l'impression de bouillir de l'intérieur. Tout mes membres sont lourds et je peine à ouvrir les yeux.

D'une main lasse, j'arrive à tâter la surface sur laquelle je repose et je devine que je suis dans un lit.

Fatiguée et à bout de force, je n'arrive pas à ouvrir les yeux et sombre une nouvelle fois dans un profond sommeil.

Ce n'est qu'après ce qui m'a semblé être une éternité que je sens quelque chose d'humide caresser ma peau. Mais il me faut quelques instants pour réussir à ouvrir totalement les yeux.

Et c'est là que je la vois, assise sur le lit à mes côtés, occupée à passer délicatement un tissu humide sur mon corps, probablement pour faire baisser ma fièvre.

Bien trop concentrée sur sa tâche, la princesse n'a même pas remarqué que j'étais éveillée. J'en profite, alors pour l'admirer quelques instants.

Ses traits sont légèrement, tirés de fatigue et d'inquiétude mais elle n'en reste pas moins magnifique. Mon dieu, ce qu'elle m'a manqué !

La mort n'est peut-être pas si mal, tout compte fait, si le paradis ressemble à ça... Dis-je dans un sourire amusé.

Sans un mot, nos regards se croisent. Mais sans que je comprenne pourquoi, Layana fond en larmes devant moi. Confuse, j'essaye de me redresser mais c'est sans compte sur l'éclair de douleur qui traverse mon corps et qui m'arrache un cri de souffrance.

Affolée, la princesse m'oblige à m'allonger à nouveau. Son visage penché au dessus du mien, je caresse tendrement sa joue, pour effacer ses larmes.

Qu'y a-t-il ? Demandé-je inquiète.

Rien, ne t'en fais pas... Me sourit-elle, timidement. Ce sont des larmes de soulagement... J'ai eu tellement peur... J'ai cru que... Continue-t-elle, difficilement la gorge serrée.

Hey... La coupé-je. Tout va bien, maintenant... Je suis là... Embrassé-je son front.

Plus calme et apaisée, elle me sourit et vient doucement se blottir contre moi, en laissant sa tête reposer sur mon épaule.

Tu te souviens de ce qu'il s'est passé ? Me demande-t-elle, hésitante.

C'est vrai que je n'ai pas beaucoup de souvenirs de mon retour, il est assez flou et même en essayant de fouiller dans ma mémoire, j'ai beaucoup de mal.

Mise à part, peut-être... Oh non, Atim ! Galdor !

Mon dieu, Layana ! M'affolé-je. Je... Je suis... Désolée !

Doucement, Ezekiel ! Essaye-t-elle de me calmer, pour ne pas que j'aggrave mes plaies. Tout va bien...

Elle caresse ma joue, tendrement et me sourit.
Je ne comprend pas. Son père est mort et elle ne semble même pas peinée, ni même m'en vouloir, alors que c'est ma faute.

Mais... Mais je ne comprend pas ! Froncé-je les sourcils.

Pourquoi je n'ai pas de chagrin ?

Je me contente d'acquiescer, en baissant le regard de honte mais c'est sans compter sur Layana qui relève mon menton.

Tu ne dois pas te sentir coupable, mon amour, l'homme qui est mort ce soir là, je ne le considérais plus comme mon père et ce depuis le jour où il t'a arrachée à moi, sans remord, ni regret... J'ai découvert sa vrai nature ce jour là et de quoi, il était capable pour servir ses intérêts. Alors, il est hors de question que je ressente une quelconque peine pour une personne telle que lui... Et dans un sens, je pense qu'il a eu ce qu'il méritait !

Je comprend... Soupiré-je. Néanmoins tu te retrouves, désormais orpheline de père et de mère... Et cela par ma faute... Dis-je tristement.

Si cela est un père, alors je n'en veux pas... Répond-t-elle, sans émotion.

Mais...

Il n'y a pas de « mais »... M'interrompe-t-elle. Je préfère une vie d'orpheline à tes côtés, là où je me sens aimée et heureuse, plutôt qu'une vie malheureuse, vécue sous la coupe d'un père sans cœur...

Tant que tu es heureuse, alors c'est tout ce qui m'importe... Lui répondis-je, avec sincérité.

Je le suis... Me sourit-elle, amoureusement. Je t'aime, mon amour et maintenant, que tu es ici, auprès de moi, j'ai tout ce dont j'ai besoin pour être heureuse ! Me dit-elle, doucement, avant de venir poser ses lèvres sur les miennes.