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J'étais restée choquée pendant un moment, ne sachant pas quoi en penser. Je veux dire, on ne peut pas contraindre deux personnes à sortir ensemble dans la vraie vie si elles ne partagent aucun sentiment, si ?

Je secouai la tête, encore une fois mes pensées prenaient la plus grosse partie de ma concentration. Je n'arrivais pas à donner mon attention à Harry. Pourtant, il essayait de sortir toutes sortes de sujets, mais non, rien à faire. Tout mon cerveau était accaparé. Comment Antoine pourrait-il nous forcer à former un couple contre notre volonté ?

« Ella ? Fit-il en attrapant ma main par-dessus la table qui nous séparait. »

Mes yeux gris se fixèrent sur son visage, où des sourcils étaient froncés et une bouche était entrouverte. Sûrement se demandait-il où j'étais encore partie. Je haussai les épaules en prenant une profonde inspiration.

« - Comment arrives-tu à sortir dans la rue alors que n'importe qui pourrait te reconnaitre ?

- L'habitude. Répondit-il avec désinvolte, me provoquant un haussement de sourcils. Tu croyais vraiment que les acteurs porno ne vivaient plus après les tournages ? Elles sortent, ont même parfois des partenaires de vie, vont faire leurs courses, voient leur famille et amis. En soit, c'est un job comme les autres, tu sais.

- Sauf que dans les autres, on ne voit pas ton anatomie au complet et qu'on ne te voit pas te faire « défoncer la chatte », comme j'ai déjà pu entendre dans les couloirs. »

Il fut pris d'un petit rire, penchant la tête en arrière. Sa main n'avait desserré la mienne jusqu'à temps que les plats arrivent. Le serveur me sourit avant de nous souhaiter un bon appétit.

« - Ces mots ne ressemblent tellement pas. Finit-il par dire, installant la serviette sur ses genoux.

- C'est pour ça que j'ai précisé que je les avais seulement entendus. »

Je pris une bouffée du chili con carne que j'avais commandé. Mes papilles ne se réveillèrent pas comme à leur habitude, mais il fallait s'en douter. Nous étions à Boston ici, pas au Texas, dont c'est sa spécialité.

Harry, lui, entama son plat constituait de feuilles. Mes iris restèrent fixés sur son assiette, ne me donnant pas vraiment faim. Il dut le remarquer car il me sourit.

« - Je vois que tu restes dans tes traditions.

- Je vois que tu avales ce que mangent les chèvres. Attaquais-je en finissant ma bouchée, et il fut saisi d'un fou rire. »

Je ne pouvais m'empêcher de défendre mon Etat. Le Texas était toute ma vie. J'y avais vécu depuis toute petite. De ma naissance à il y a trois mois, à vrai dire.

Il arrêta finalement de rire lorsqu'il dut prendre une gorgée d'eau. Ses joues avaient pris quelques couleurs et j'en souris. C'était mignon.

« - Qu'est-ce qui te donne le sourire ? M'interrogea-t-il en reprenant une bouchée de sa salade.

- Tes joues. Répondis-je, le bord de mes lèvres toujours étiré.

- Qu'est-ce qu'elles ont ? (Ses yeux grossissent ; je commence à rigoler.) Ai-je un bouton ?

- Non, répondis-je entre deux rires, elles ont seulement rougi. (Il soupire ; je continue de sourire.) Souvent ça m'arrive à moi, du coup je suis contente que cela change. »

Il opina, continuant de manger son assiette. Je ne savais réellement pas comment il faisait pour ingurgiter de telles quantités d'herbes. Je veux dire, il n'y avait pas que des feuilles de salade, mais cela composait la plupart de son plat. Quelques tomates et noix se battaient en duel. Sans parler des deux tranches de mozzarella coupées pour on-ne-sait quelle usage.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 28, 2020 ⏰

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