Fuck to Love -HS

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« Donc, comme le Boss a déjà dû te l'expliquer, nous sommes beaucoup à bosser ici. Chacun avec des motivations différentes. »

Nous arpentâmes les couloirs au fur et à mesure qu'il me parlait. Je savais maintenant où se trouvaient le club house, la cafétéria, les douches et les cabines de change. Il m'a donné quelques anecdotes pour chacune des pièces. Par exemple, le club house était souvent accaparé par les anciennes qui souhaitaient pouvoir bavarder entre elles sans être gênées par les nouvelle (comme moi) ou même les hommes, disant qu'elles les voyaient déjà assez ; enfin, si on peut dire 'voir'. La cafétéria, l'un des salles les plus grandes, pouvait se voir comme une prison, avec ses quartiers de part et d'autre des murs. Les différents groupes de filles se séparaient une fois la pause déjeuner pour rejoindre chacun leur endroit réservé, tout comme les hommes. Ensuite, les douches étaient, elles, privatisées. Il y avait un roulement pour que seulement cinq personnes puissent se doucher en même temps, séparées par un mur, bien évidemment (et heureusement). Des horaires étaient donnés en début de semaine, en même temps que les plannings de tournage, ce qui, d'après lui, facilitait la cohabitation entre les équipes et les acteurs. Et pour finir, les cabines de change. Celles-ci ont été créées dans l'objectif d'intervertir les tenues rapidement et en usant le moins de temps possible. Elles sont disposées près des salles de tournage. Chaque personne (un homme et une femme généralement) allait derrière un mur destiné au changement de partenaires et filait rapidement dans la cabine de change. Cette pièce n'est limitée qu'à deux personnes, donc généralement, les partenaires ayant tourné ensemble y vont de pair. De ce que j'avais cru comprendre, il y a de nombreuses salles de tournage ; enfin, si on peut appeler ça comme ça. Ce qui permettrait que peu de croisement se fasse entre les acteurs – ils resteraient, de ce fait, concentrés le temps de tourner.

« Et quelles sont les tiennes ? Lui demandais-je doucement, entre deux gémissements de personnes environnantes. »

Je tournai la porte vers une porte, là où j'entendis un pleur suivi d'un lourd gémissement. Un frisson me parcourut et j'eus l'impression de me trouver dans un zoo. Venait-il d'elle le gémissement ou était-ce une sorte de BDSM ? Un nouveau frisson paralysa mon échine. Ce n'était pas du tout dans mon délire de me faire taper à certains endroits et d'en éprouver du plaisir. Et par-dessus tout, en redemander !

Une question revenait fréquemment dans ma tête : qu'est-ce que je faisais là, déjà ?

Je secouai légèrement la tête et le regardai, le trouvant déjà en train de me scruter.

« Et toi, Ella, pourquoi es-tu venue te fourrer dans un monde qui ne te représente absolument pas ? M'interrogea-t-il en s'adossant au mur derrière lui, les bras sur la poitrine. »

Je me sentis tout de suite mise à nu et l'imitai. Ma tête pivota plusieurs fois sur les côtés. Plus aucun bruit ne se fit entendre et j'eus soudainement un shot d'adrénaline. Je me sentis oppressée et absolument prête à rejoindre une entité comme la pornographie. Mon corps contracta de grandes bouffées de chaleur et je détendis mes épaules en leur donnant une rotation.

« Tu sais (Il se défait du mur et s'approche d'un pas de moi ; mes yeux s'écarquillent.), tu n'es pas la première ni la dernière vierge qui va venir ici. (Ses iris s'illuminent légèrement en me regardant ; je fronce des sourcils.) Chacune a sa raison. Certaines sont si repoussantes qu'elles n'ont sûrement trouvé personne pour les baiser, car elles ne sont au goût de personnes. Certaines sont si pressées de se retrouver avec un pénis au fond de leur gorge, qu'elles signes tout de suite. D'autres sont très précoces pour leur âge et viennent ici avec moins de la majorité. D'autres encore, sont juste attirées par le sexe et veulent tenter ça avec des hommes qui ont une bite de cheval et une endurance du tonnerre. (Il fait deux pas dans ma direction ; j'observe son corps bouger, peureuse.) Si tu savais les divers profils de filles, ou même de femmes, qui passent ici... tu en mouillerais pour moi. (Mes yeux s'écarquillent et j'ai un hoquet de surprise ; il sourit.) Seulement, Ella, nous voilà avec un problème, tu vois. (Il se met à tourner autour de moi et sa respiration heurte ma peau ; mon myocarde s'emballe.) Tu ne sembles pas correspondre à ces quelques profils ni être du genre nymphomane. »