Zoro

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 « Je crois que t'as pas bien compris ce que le capitaine entend par alliance.

— Nez-ya et Sanji-ya m'ont déjà prévenu, c'est en effet une sorte de promesse d'amitié pour lui, je saisis le concept ».

Zoro lui lance un long regard qu'il a bien du mal à décrypter. Puis le sabreur se lève, agrippe son épaule d'une poigne ferme et le dépasse.

« Ouais, mais ce que t'ignores, c'est que ça va devenir ta définition aussi. »

. .

Law occupe le lit de l'infirmerie chaque soir. Il fait ça pour rassurer le petit équipage, qui s'inquiète du fantôme qui investit le pont une fois la nuit tombée ; même si le matelas ferme et les draps frais le détendent considérablement, ils sont inefficaces contre les flammes qui dansent sous ses paupières lorsqu'il ferme les yeux. De fait, les cernes ne désemplissent pas.

Lorsque Jinbe retrouve son capitaine, il est méconnaissable. Il investit de droit l'infirmerie le temps de sa convalescence. Alors Law se retrouve invité, de force, dans le dortoir des garçons.

Il y a six lits pour huit personnes, mais le renne sert de peluche et joue très facilement le rôle de traversin – Law le sait parce qu'il a essayé, mais estime qu'il n'arrive pas à la cheville de son ours polaire apprivoisé. Régulièrement, l'un des garçons assure la garde pour une partie de la nuit ; il y a donc toujours de la place pour dormir sur le petit navire.

De plus, un autre lit reste régulièrement vacant.

C'est lors de sa première nuit dans le dortoir que le chirurgien le remarque :

Il fixe le plafond blanc depuis des heures, l'insomnie le plongeant dans cet univers hors du temps où tout ne se peint que dans des nuances de gris. Les bras ankylosés par l'immobilité, du sable sous les paupières, Law cherche désespérément un moyen de faire taire les voix dans sa tête et les souvenirs, tels des plans-séquences, qui se rejouent inlassablement sous ses yeux.

Le bruit d'une porte qui s'ouvre l'arrache de sa torpeur, laissant apparaître le sabreur, qui vient certainement d'achever ses entraînements. Ce dernier gagne rapidement le chevet du cuisinier, qu'il secoue doucement. L'autre marmonne quelque chose, le vert pousse un léger soupir. Et le rejoint dans ses couches.

« Tu vas te rendormir. »

C'est à peine plus fort qu'un murmure.

« Deux secondes, » répond la voix pâteuse du cuisinier.

Les draps se froissent doucement et Law se frotte fermement les yeux avec l'intention de quitter le dortoir.

« Putain, dis-moi que c'est de l'eau et pas de la sueur dans tes cheveux. »

La voix de Sanji, plus réveillée, claque dans la nuit. Un ronflement plus fort du côté d'Usopp lui répond.

« Ta gueule, je sors de la douche. »

Un rictus amusé se dessine sur les lèvres du corsaire. Il ne sait pas ce qu'il peut réellement y avoir entre ces deux-là, ne cherche pas même le savoir, mais il veut bien reconnaître que c'est très divertissant.

Le bruit d'un drap que l'on soulève le tire à nouveau de ses pensées et il sent plus que ne voit Sanji quitter la pièce pour commencer sa journée.

Ainsi, sa présence dans le dortoir ne semble être un problème pour personne. Chacun a son lit attitré, et c'est quelque chose dont le pirate est très reconnaissant. Il n'y a aucune raison particulière pour que son espace personnel soit envahit pour quelle que raison que ce soit.

Valsons, valsons sans finOù les histoires vivent. Découvrez maintenant