Chapitre 5 - Suspicion

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Le soleil se levait à peine lorsque le sortilège d'alarme de la montre de Ginny émit ses premières notes de musique, un morceau bien connu des Bizzar' Sisters. Ginny ouvrit les yeux. Les longs poils violets d'Arnold lui chatouillaient le nez. Elle s'étira, puis sauta à bas de son lit. Arnold en profita pour se nicher sur son oreiller.

— Nom d'un dragon, Weasley, qu'est-ce que tu fiches debout à cette heure ? marmonna Sally. Il est encore trop tôt pour le petit-déjeuner...

— L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, répondit Ginny en attrapant son uniforme.

— Celui qui a dit ça est un parfait crétin.

— C'était ça, ou alors il pensait comme moi qu'il n'est jamais trop tôt pour aller proposer sa candidature pour l'équipe de Quidditch.

Sally se redressa brusquement dans son lit.

— Le Quidditch ! Eh, Lucy ! Réveille-toi !

Sally jeta son oreiller sur la tête de sa voisine. Lucy grogna dans le sien et se tourna de l'autre côté, ne laissant voir qu'une touffe de cheveux bruns.

— Allez, espèce de Veracrasse, lève-toi ! lui ordonna Sally en s'efforçant de s'extirper de ses draps, qui s'étaient emmêlés autour de ses jambes. On n'a pas passé presque tous nos week-ends de l'année dernière à s'entraîner pour rien !

Lucy se redressa à son tour, son chignon lâche légèrement ébouriffé et les yeux encore bouffis de sommeil.

— Par Merlin, Turner, tu me rappelles à quel poste je veux jouer, déjà ?

Sally cessa de se débattre avec ses draps pour la fixer.

— Ah oui, c'est vrai, lâcha-t-elle.

— Voilà. Je ne pense pas non plus que le nouveau capitaine de l'équipe va gentiment remettre son propre poste en jeu pour mon minois, aussi joli soit-il.

Ginny pouffa de rire.

— Si tu ne peux pas être attrapeuse, tu peux toujours postuler pour être poursuiveuse, indiqua Sally.

— Pour quoi faire ? Katie Bell va reprendre son poste. Ginny va obtenir le deuxième et -

— Rien ne dit que j'aurai le poste, l'interrompit Ginny.

Lucy la considéra d'un air passablement exaspéré.

— Ouais, et rien ne dit non plus que Rogue n'utilise pas de shampoing, et pourtant, ça me paraît assez évident.

Un rire étouffé s'éleva à l'autre bout du dortoir. De toute évidence, Aileen était également réveillée et venait d'entendre toute la conversation.

— Je ne suis pas assez douée comme poursuiveuse, reprit Lucy. Il y aura sûrement tout un tas de gens meilleurs que moi aux sélections.

— Bon, eh bien moi, je ne vais pas me faire prier pour essayer quand même. Je t'accompagne, Ginny.

Sally voulut sauter à bas de son lit, mais elle était toujours empêtrée dans ses draps par une cheville et ne parvint qu'à s'écrouler, le nez sur le tapis. Lucy éclata d'un rire sonore. Sally répliqua en attrapant l'oreiller de Ginny pour le lui balancer à la tête, délogeant Arnold de son nid douillet, mais rata son coup.

— Et tu comptes devenir poursuiveuse en visant aussi mal ? s'esclaffa Lucy.

Sally se jeta sur elle pour s'adonner à une sorte de prise de catch. Lucy resta prisonnière de son entrave, plaquée sur son lit.

— Aïe ! Ahhh, espèce de brute ! On ne peut pas dire que tu manques de force, en tout cas ! Tu devrais plutôt être batteuse, tiens !

Satisfaite, Sally relâcha enfin son emprise. Ginny récupéra Arnold, qui avait l'air un peu froissé, et le laissa grimper sur son épaule.

Les Chroniques de Ginny Weasley - Tome 5 : La bataille de la tourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant