Bientôt, Dean et Seamus se rendirent compte que leurs plages de temps libre devaient leur servir à faire leurs innombrables devoirs qui commençaient sérieusement à s'accumuler. Pour couronner le tout, les sortilèges informulés leur étaient exigés à la fois en défense contre les forces du mal, en sortilèges et en métamorphose. Ils étaient souvent surpris en train de se concentrer à l'heure des repas ou dans la salle commune pour lancer un sort sans prononcer la formule, le teint violacé. Ginny se montra magnanime et évita de se moquer d'eux trop souvent.
Elle-même était bien assez occupée. À la fin de la deuxième semaine, elle accueillit le dernier cours du vendredi après-midi avec un soulagement manifeste. Elle échapperait à l'atmosphère confinée des salles de cours, et même si elle appréhendait son programme, elle verrait Hagrid.
Elle n'avait pas anticipé qu'Hagrid serait d'une humeur massacrante. Après avoir présenté rapidement les Billiwig à la classe d'un air grognon, il leur demanda de s'occuper d'eux pendant une heure sans se faire piquer. Les Billiwig, des insectes australiens d'une couleur bleu saphir qui ne dépassaient pas le centimètre, devenaient presque invisibles en plein vol et semblaient très bien savoir s'occuper d'eux-mêmes. Colin Crivey fut le seul à insister pour vraiment s'occuper d'eux et reçut pour sa peine une piqûre qui lui donna le tournis et le fit léviter un bon quart d'heure. Neil tâchait de le faire redescendre lorsque Ginny, timidement, s'approcha de Hagrid.
— Est-ce que Graup va bien ? demanda-t-elle pour briser la glace.
Elle avait entendu parler du demi-frère géant d'Hagrid par Harry, Ron et Hermione, même si elle ne l'avait encore jamais vu.
— Oui, oui, répondit Hagrid d'un ton maussade. Bien sûr, il aimerait qu'on lui rende visite un peu plus souvent. Ou qu'on continue à suivre ses cours.
Ginny eut la nette impression qu'il ne parlait plus de Graup. Elle commença à se faire une idée de ce qui n'allait pas.
Ce soir-là, elle rapporta sa brève discussion avec Hagrid à Hermione, qui avait arrêté les cours de soins aux créatures magiques, tout comme Harry et Ron.
— Je crois qu'il faut que vous alliez lui parler, conclut-elle.
— Oui, je sais, répondit Hermione d'un ton anxieux. Il ne vient plus manger dans la Grande Salle, il nous ignore quand on le croise... Je sais qu'il nous en veut et qu'il faut qu'on s'explique, mais on est tellement débordés, avec les cours...
Le lendemain matin, Ginny n'eut pas le loisir de traîner au lit, car avaient lieu les sélections de Quidditch de l'équipe de Gryffondor. Ginny n'avait jamais vu autant de candidats se presser sur le terrain. Lorsque furent écartés les première année qui ne savaient pas voler, les filles qui ne faisaient que glousser devant Harry, les candidats sans balais et les élèves des autres maisons, le terrain commença à se clairsemer et les gradins à se remplir. Harry commença les essais des Poursuiveurs. Deux heures durant, les candidats volèrent autour du terrain, se passant le Souafle, évitant les Cognards, visant les anneaux de buts pour l'instant dénués de gardien. Un Comète 260 et plusieurs dents se brisèrent, des crises de rages se succédèrent. Ginny, quant à elle, s'estima heureuse de sa performance : elle avait très bien volé, et avait marqué dix-sept buts. À l'issue de ces deux heures, Harry annonça les noms des trois poursuiveuses : Katie Bell, qui reprenait son poste, Demelza Robins, et Ginny. Dean et Seamus, déçus, félicitèrent Ginny avant de retourner aux vestiaires. Sally, bonne joueuse, se contenta de hausser les épaules et de s'assoir dans les gradins en compagnie de Lucy, Neil et Colin pour regarder la suite des essais. Lorsque les nouveaux batteurs, Jimmy Peakes et Ritchie Coote, furent sélectionnés, ce fut au tour des gardiens. La foule, plus dense que jamais dans les gradins, acclamait ou conspuait les candidats. Cormac McLaggen arrêta quatre pénalties, mais Ron en arrêta cinq.
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Les Chroniques de Ginny Weasley - Tome 5 : La bataille de la tour
Fanfiction« Ginny Weasley n'aurait jamais imaginé passer plus mauvais moment que celui où le plus grand mage noir de tous les temps avait pris possession d'elle et avait tenté de la tuer, mais de toute évidence, elle s'était trompée à ce sujet. »