Chapitre 10 - Défaite cuisante

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La nouvelle de l'empoisonnement de Ron se répandit comme une traînée de poudre le lendemain matin. Ginny était restée vague quant aux circonstances de l'empoisonnement et elle ne démentit personne lorsqu'elle entendit certains en parler comme s'il s'agissait d'un simple accident. Jimmy Peakes soupçonnait toujours les Serpentard de vouloir faire perdre aux Gryffondor leur place dans le championnat. Bientôt, les Gryffondor s'intéressèrent plutôt au prochain match à venir contre l'équipe de Poufsouffle.

Cormac McLaggen avait été choisi pour remplacer Ron, ce qui agaçait Ginny au plus haut point. Certes, il avait le meilleur après Ron pendant les essais, mais Ginny se souvenait de son comportement exécrable, qu'il n'avait visiblement pas l'intention de nier. Sa légère tendance à se prendre pour le nouveau capitaine de l'équipe donna très vite à Ginny des démangeaisons de baguette. Lors de leur premier entraînement, au lendemain de l'empoisonnement de Ron, il avait passé un bon quart d'heure à lui expliquer comment manier correctement son balai. Ginny lui avait marqué le plus de buts possible dans l'espoir de le faire taire, en vain.

Le jour du match, lors du petit-déjeuner, Dean se pencha vers elle pour lui souffler à l'oreille :

— Peut-être qu'on pourrait profiter de demain pour se trouver un moment en tête à tête, non ? Puisque nous n'avons pas pu le faire la dernière fois...

— Ah, répondit Ginny. J'ai été un peu distraite, avec ce qui est arrivé à Ron, j'ai pris un peu de retard sur mes devoirs...

— On peut bien se prendre une journée, non ?

À ce moment-là, Ginny entendit Hermione, un peu plus loin, dire à Harry qu'elle descendait sur le terrain. Ginny en profita pour répondre à Dean d'un ton précipité :

— Hum, oui, on verra demain... Hermione, attends-moi, je descends avec toi, ajouta-t-elle en se levant.

Elle lâcha son toast à moitié mangé dans son assiette et la rejoignit.

— Pourquoi est-ce que Harry ne descend pas avec toi ? demanda Ginny lorsqu'elles eurent franchit les portes de la Grande Salle.

— Il veut aller voir Ron à l'infirmerie avant le match.

— Ça va mieux, entre Ron et toi ?

— Heu... oui, oui, ça va mieux. Et toi ? Pourquoi tu évites Dean ?

— Je ne l'évite pas, se défendit Ginny.

Hermione lui jeta un regard éloquent.

— Bon, d'accord, je l'évite un peu, avoua Ginny. Je ne sais plus trop où j'en suis avec lui...

Elles sortirent dans le parc et furent un moment aveuglées par l'éclat du soleil avant que ce dernier ne disparaisse derrière un nuage.

— Tu veux rompre avec lui ? demanda Hermione.

— Non, pas vraiment... Je l'aime bien, on s'amuse bien ensemble, mais je ne suis pas prête à lui dire ce qu'il voudrait que je lui dise. Je... je crois que je ne ressens pas la même chose que lui. Je ne sais pas si ça viendra un jour...

— Peut-être que tu devrais le lui dire...

— En voilà une conversation qui s'annonce joyeuse, railla Ginny.

— Il va bien falloir faire quelque chose pour débloquer la situation, répondit Hermione. Tu ne peux pas l'éviter jusque la fin de tes jours.

— Tu as certainement raison, soupira Ginny. Bon, je te laisse, je vais me changer. À tout à l'heure !

Et elle se dirigea vers les vestiaires tandis qu'Hermione prenait la direction des gradins.

Elle prit tout son temps dans les vestiaires des filles pour être sûre d'éviter McLaggen – et Dean. Demelza ne tarda pas à la rejoindre et lorsqu'elles sortirent balais sous le bras, seul Harry manquait à l'appel. Le match allait bientôt commencer lorsqu'il arriva enfin en courant.

Les Chroniques de Ginny Weasley - Tome 5 : La bataille de la tourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant