5. Attaque baby

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- Papa...m'abandonne pas...

Je me retourne pour essayer de me rendormir mais c'est peine perdu. La brune ne cesse d'appeler son père et j'avoue que ça commence à me faire chier de me faire réveiller par des filles qui hurlent. J'ai fait l'erreur de me tourner de son côté. Elle est là, par terre avec sa couverture sur elle. Ses cheveux sont plaqués sur son visage humidifié par les larmes et j'arrive à entendre ses hoquets de sanglots.

- Reviens...viens m'aider...

Putain, mais quelle idée j'ai eu de la faire dormir avec moi ! Si elle continue à gueuler je pense que je vais commettre un meurtre.

Je prends mon coussin et le colle sur mes oreilles pour étouffer le bruit, mais ça ne sert à rien. Alors je ferme les yeux en m'imaginant ailleurs qu'ici, mais c'est un échec lamentable. Elle ne s'arrête pas et j'ai aucune idée de comment la faire taire. La réconforter ? Hors de question. Lui dire de venir dormir avec moi ? Plutôt mourir.

Alors je prends la décision la plus lâche, me casser d'ici. J'attrape mon oreiller, et je prends la clé de la chambre. En rejoignant celle d'Antonio, je prends conscience que j'aurais juste pu la réveiller et lui demander de la fermer. Mais c'est trop tard, de toute façon.

- Je viens chez toi, la gamine ronfle.

Je le vois se tourner sur le dos en lâchant un soupire de fatigue puis il me laisse l'autre côté du lit. Ça me tue de me dire qu'à ma place autrefois il y avait Marina.

Merde, les vêtements de la brune appartiennent à Marina. Si Antonio la voit les porter, il va faire une scène et se mettre à me détester. Il ne faudra pas que j'oublie d'en emprunter à Anna.

__

On m'envoie une veste dans la gueule qui me réveille en sursaut. Ils ne connaissent pas les réveils en douceur ici !

- Il est dix heures, ta prisonnière passe son temps à crier pour que tu viennes lui ouvrir, elle fait chiez tout le monde !

Antonio est debout et me domine de toute sa hauteur.

- Tu ne peux pas le faire toi ? Les clés sont sur ton étagère de bouquins.

- Non, j'ai d'autre chats à fouetter. Le baby-sitting c'est ton boulot.

Je repense à cette nuit et je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'envie d'en parler à mon ami.

- Elle rêvait de son père, elle l'appelait à l'aide. C'est ironique quand on sait que c'est lui qui est à l'origine de son enlèvement.

Antonio semble surprit que je sois au courant du lien de parenté qui unit le patron et la fille. Je remarque sa mâchoire qui se contracte et son front qui se plisse, signe de mécontentement.

- Anna t'en à parler.

- Oui, encore heureux. Je croyais qu'on devait rien se cacher !

- J'ai peur pour elle Adrian, s'il lui arrive quelque chose je n'y survirais pas.

Je me redresse et sors du lit en enfilant la veste zippé grise qu'il m'a gentiment jeté à la figure.

- Tant qu'on est là, il lui arrivera rien.

Je pose ma main sur son épaule pour le rassurer. Mon ami n'était pas comme ça avant, il n'était pas aussi renfermé et aussi inquiet. Mais on ne peut pas lui en vouloir, quand il a perdu Marina, il a perdu une partie de lui, celle qu'elle seule avait réussi à redémarrer : son cœur.

Il ne lui reste que sa sœur et cette fois il est bien décidé à la protéger, coûte que coûte. Et je serais là, parce que je les aime tous les deux et que si je les perds, c'est moi qui n'y survivrais pas.

Fight (En correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant