Fight (En correction)

8. Notre secret

ADRIAN

Je sors de la douche avec toujours les mots de Marcus qui résonnent dans ma tête. J'espérais qu'avec de l'eau froide ils allaient s'effacer, il faut croire que j'en demandais trop. Ma chambre n'est pas fermée et personne n'est dedans. J'en déduis que la gamine a finalement fait le choix de découvrir sa nouvelle maison. Je m'essuie les cheveux et jette la serviette sur le lit en poussant un profond soupire. J'attrape un jeans et un tee-shirt kaki. J'enfile mes affaires quand une voix que je ne connais que trop bien vient jusqu'à mes oreilles.

- Adrian.

Je me retourne pour faire face à Antonio, il est tout en sueur et le voir si fatigué me fait beaucoup de mal.

- Ouais.

- J'y arrive pas, il faut qu'elle parte.

Je m'approche de lui pour qu'il m'en dise plus et que je puisse comprendre.

- Qui ?

- Emmy, il faut qu'elle s'en aille. Elle ne peut pas rester là, elle va finir comme Marina, je ne veux pas m'attacher à elle.

- Attends, calme-toi ! Tu en as parlé au Boss ?

Il se pince les lèvres et évite mon regard.

- Hier je lui ai apporté à manger, on a un peu parlé et tout chez elle me rappelle Marina. Je me connais, et je t'assure que j'y survivrais pas s'il faut que je la vois tous les jours.

- Je comprends, mais personne ne t'oblige à la voir, tu peux tout simplement l'ignorer.

Cette fois il s'emporte. Sa voix se brise et me rappelle le jour où nous avons enterré Marina.

- Je ne peux pas ! Je ne suis pas comme toi, pour moi ce n'est pas facile de faire du mal aux gens !

Je viens de me prendre une gifle monumentale. Chaque putain de mot qu'il a dit vient de me blesser. Il est mon meilleur ami, il devrait savoir que je ne suis pas vraiment ce genre d'homme insensible. On a tous une faiblesse, la mienne j'ai fait le choix de la dissimuler par mon semblant d'indifférence envers les autres.

- Je n'ai jamais dit que c'était facile de faire souffrir des personnes. Tu as juste à te dire que c'est pour ton bien et pour son bien à elle.

Quand je le vois aussi dévasté, je me dis que j'ai bien fait de demander à la brune de changer de vêtement. Si il l'avait vu dans ceux de Marina, il aurait vrillé et m'aurait détesté.

- J'y arriverais pas.

- Arrête, putain ! Tu n'as même pas essayé ! Merde, on tenait tous à Marina, peut être que ta relation avec elle était plus forte que la nôtre mais moi aussi je l'aimais beaucoup, c'était comme une sœur pour moi et je ne me lamente pas, putain ! Fait un effort Antonio sinon tu n'avanceras jamais !

Ses yeux remplient de colère se posent sur moi. D'accord j'y suis allé fort mais il m'agace à passer son temps à se lamenter. Ça fait six mois maintenant, il doit l'oublier. Rien ne la ramènera. C'est malheureux mais c'est la vie.

- Tu sais ce que t'es Adrian ? Un homme sans cœur, tu vois le mal partout, tu penses qu'à toi. Et moi je me confies à toi et je te dis que je vais mal pour que tu me gueules dessus ? J'ai toujours été là pour toi, même le jour où tu as fait ta connerie et que tu ne parlais à personne alors je t'interdis de t'adresser à moi comme tu le fais ! Merde, je pensais que tu pouvais me comprendre !

Sur ces mots il fait volte face et claque la porte. Je ferme les yeux pour essayer de reprendre mon calme. Ils ont quoi tous aujourd'hui à me parler de la pire erreur de ma vie  ?