Après Lyoko [Code Lyoko]

Copains, et puis c'est tout ?

Ulrich était inquiet. Il ne pouvait s'empêcher de repenser à la dernière fois où Yumi avait souhaité lui parler en tête à tête. On est copains, et puis c'est tout. Ces mots avaient longtemps résonné dans ses pensées même s'il avait eu de plus en plus de difficultés à se convaincre de la véracité de leur portée.

Ils se dirigeaient vers l'usine, par réflexe. Ils savaient cependant qu'ils ne pourraient pas pénétrer à l'intérieur, l'entrée ayant été scellée pendant l'été.

« Je n'étais pas revenue ici depuis qu'on a éteint le supercalculateur. »

Ils étaient arrivés au pont menant à l'usine et s'y arrêtèrent, ne pouvant pas aller plus loin.

« Tu voulais me dire quelque chose ? »

Il n'était visiblement plus énervé, c'était déjà ça. Elle ne savait pas comment il allait prendre ce qu'elle voulait lui dire. Des supers moments, il y en aura d'autres, même sans Lyoko. Elle l'espérait vraiment, surtout avec Ulrich, mais elle ne se sentait pas encore prête pour ça. Elle repensa aux discussions qu'elle avait eu avec Hiroki, pendant les vacances, puis avec Aelita, peu avant la rentrée. Elle savait qu'elle faisait le bon choix. Elle s'assit au bord du pont.

« J'ai beaucoup réfléchi cet été Ulrich. »

Cela sonnait familier, beaucoup trop familier. Ulrich ne voulait pas revivre la même discussion, ça lui avait assez mal la première fois. Il appréhendait cette discussion, surtout qu'elle venait d'en avoir une qui s'était visiblement bien finie avec William. Il s'assit à côté d'elle, gardant cependant un peu de distance, ce qui était une tentative vaine pour protéger son cœur, et il le savait.

« Et tu as compris que tu avais des sentiments pour William, c'est ça ? »

Yumi était bouche bée. Elle ne s'y attendait pas à celle-là. Elle ne pu empêcher d'éclater de rire, même si c'était un rire un peu nerveux. Ulrich fronça les sourcils, ce qui la fit rire davantage. Il lui avait vraiment manqué.

« Mais tu ne vas jamais t'arrêter avec ça ? Tu sais très bien qu'il ne m'intéresse pas. De toute façon, j'ai des sentiments pour quelqu'un d'autre. Lui aussi d'ailleurs. »

William qui avait des sentiments pour quelqu'un d'autre que Yumi ? C'était un bon point. Ulrich s'interrogea rapidement sur qui cela pouvait être. Mais ce qu'il retint surtout c'est que Yumi avait des sentiments pour quelqu'un d'autre, et ça, ça l'inquiétait.

« ... J'en ai récemment parlé avec Aelita et on en est arrivées à la même conclusion. »

Ulrich s'était rapidement perdu dans ses pensées, il n'avait pas entendu le début de la phrase.

« Tu as des sentiments pour Aelita ?! »

Yumi le fixa en silence, pensant qu'il le faisait exprès. Après avoir contemplé son visage quelques instants, elle se détourna et secoua la tête, découragée. Ulrich, complètement à côté de la plaque, interpréta ce mouvement comme un aveu.

« Euh... Je t'avoue que je ne m'y attendais pas à ça. Je vous savais proches, mais pas à ce point. »

Il se releva, confus.

« Remarque je préfère toujours ça que de te voir avec William. Aelita je sais que c'est quelqu'un de bien, alors que William il est vraiment irresponsable et prétentieux. Mais attend, Jérémy est au courant ? C'est pour ça qu'ils prennent leurs distances, avec Aelita ? »

Yumi releva la tête. Ulrich ne savait pas comment décrypter son regard. Elle avait l'air amusée mais aussi un peu blessée.

« T'es vraiment un imbécile quand tu t'y mets, Ulrich. »

Elle se releva et se mit face à lui. Ils faisaient vraiment la même taille à présent. Prenant délicatement les mains du jeune homme dans les siennes, elle prit une dernière inspiration avant de se lancer, la scène lui rappelant le jour de l'ultime retour vers le passé, et la promesse qu'ils s'étaient faite.

« C'est pour toi que j'ai des sentiments. »

Le jeune homme écarquilla les yeux. Ses pensées étaient embrouillées, trop de nouvelles informations parvenaient à son cerveau déjà confus, sans qu'il ne parvienne à les trier correctement. Yumi avait des sentiments pour lui ? Il se pinça pour vérifier qu'il ne rêvait pas, ce qui la fit sourire, mais son sourire était un peu triste.

« Mais je ne pense pas être prête pour une relation, Ulrich. Pas tout de suite. »