Chapitre III

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Un grand sourire se dessina sur mon visage, je ne pouvais le cacher .Je rayonnait de l'intérieur. Je laissais tomber l'enveloppe mentale que je m'étais construite au fil des années et je laissais couler quelques larmes de joie. Je pensais qu'il était trop tard, que plus personne ne voudrait de moi. Et bien j'avais tort, et je n'avais jamais été aussi heureuse de me tromper. Quand je lançais un coup d'œil a Adrian, je vis qu'il était dans le même état que moi. Ses yeux en étaient presque mouiller. Presque. Il n'allait tout de même pas pleurer devant son futur père, ni devant moi.

Normalement, à notre âge, plus personne ne souhaitait nous adopter. C'est vrai, qu'est-ce qu'une personne ferait d'un adolescent en pleine crise, qui a déjà été élevé, à qui quelqu'un a déjà tout appris ? Elle ne pourrait pas le considérer comme SON enfant, mais plutôt comme un gamin qui s'incruste chez elle et qui fait sa loi. En effet, il est vrai que l'on a toujours plein de chose à apprendre de chacune des personnes qui nous entoure, mais il faut avouer que la partie la plus intéressante de l'éducation d'un enfant est le tout début, quand on lui apprend à lire, à écrire, à compter, quand on le félicite pour ses bonnes notes, quand il vient nous faire des câlins à tout bout de champs, quand on lui inculque des valeurs qui resteront à jamais gravées dans son cœur... Pas quand il s'enferme dans sa chambre et reste toute la journée sur son téléphone.

Quoi qu'il en soit, ce M. Parker avait apparemment décidé que c'était de cette vie qu'il voulait, et je ne comptais pas le décevoir. Je serais cette jeune fille qu'il devait espérer que je sois.

-Alors ?

Une voie aiguë me tira de mes pensées. La directrice nous regardait de ses yeux perçants.

-Alors quoi ? Demandais-je

-Vous acceptez ?

Etait-elle sérieuse ? Elle nous annonçait que nous allions être adoptés, et elle nous demandait si on était d'accord ?

-Euh non on n'accepte pas, on préfère que tout le monde nous regarde prendre notre douche jusqu'à la fin de nos jours, merci quand même, on repassera ! rétorqua Adrian, ce qui fit esquisser un sourire à M. Parker.

-On accepte, dis-je avec le plus grand des sérieux, et Adrian hocha la tête pour approuver mes paroles.

M. Parker nous sourit à pleines dents et, signa le contrat d'adoption, suivi de la directrice. Ils nous demandèrent à nous aussi une signature. Et oui, nous avions plus de treize ans, il fallait notre consentement !

Nous n'osions pas nous regarder, Adrian et moi. Un malaise s'était installé entre nous. Nous allions vivre ensemble, et je commençais à réaliser que je devrais habiter sept jours sur sept avec la personne avec qui je venais de me disputer, que je ne connaissais absolument pas, et sur qui je n'arrivais pas à poser les yeux sans presque m'évanouir face à sa beauté... Mais qu'est-ce que disais ? Ça commençait bien !

Mme Kim nous demanda d'aller réunir nos affaires et dire au revoir à nos amis.

Je pensais que le plus dur était passé, mais je me trompais : Marie.

Comment allais-je le lui annoncé ? Comment allait-elle le prendre ? Et surtout, comment ferais-je pour partir sans elle ? Nous étions comme des sœurs, inséparables. Je ne pouvais pas partir sans elle. Sans moi, que fera-t-elle, avec qui restera-elle ?

Non, je ne pouvais pas partir sans elle.

-Et Marie ? Demandais-je avant de franchir le seuil de la porte.

-Quoi, Marie ? me dit sévèrement la directrice.

-Je ne m'en vais pas sans elle.

-Tu t'y feras, ne t'inquiète pas. Tu ne vas tout de même pas gâcher ta chance de sortir de l'orphelinat pour une simple amie que tu oublieras dans moins d'un an, crois-moi !

La Fille des DieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant