PL4N

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-Pour votre bien-être à tous, qui peut me passer du déodorant ?

-Charmant Alex, charmant, mon cousin a balancé ma demande en plein dans ma face (dans un thung résonnant).

J'allai l'insulter, mais un reniflement me fit dire que ce n'était pas la priorité.

Les deux garçons étaient sortis de l'eau et avaient renfilé leur bas, laissant le soleil s'occuper de sécher le reste. Elana était en pleine réflexion depuis sa révélation, et n'avait pas arrêté de chercher et noter des trucs dans son carnet. Je m'étais dit que je chercherai à tout comprendre quand elle aurait fini et fait le point.

Mais pour l'instant, j'avais une discussion à avoir avec ma tête de mule de cousin préféré.

Donc j'ai tenté mon meilleur sourire après m'être un peu rafraichi les aisselles :

-Au fait, Gabriel... J'peux t'parler cinq minutes ?

Il a levé un sourcil devant le nom entier, puis s'est tourné vers les deux autres. Lana avait sorti son cahier de dessin et semblait copier un truc présent sur son journal pas-intime. Alwin était accroupi juste à côté d'elle, penché sur son travail, les cheveux ramenés en arrière pour ne pas faire de tomber de gouttes d'eau dessus.

Gab a aussitôt reposé son regard vers moi dans une expression entendue tout en se rapprochant.

J'ai mis trois secondes avant de comprendre qu'il pensait que je voulais laisser les deux être un peu tout seuls pour leur arranger un coup.

La vérité, c'est que lorsque la rouge était concentrée sur un dessin comme là, même crier l'hymne national suédois tout en faisant le poirier à côté d'elle ne suffisait pas à lui faire détourner le regard.

Je le sais, j'ai essayé.

Donc qu'elle s'intéresse d'un coup au libraire, même si lui avait l'air captivé, il n'y avait pas moyen.

Mais j'ai décidé de jouer le jeu pour qu'il me suive.

J'ai passé mon bras au-dessus de ses épaules pour le forcer à venir à l'ombre d'arbres, plus éloigné.

-Y'faudrait limite ramener des jumelles pour les stalker en toute discrétion, il a fait en tournant la tête dans une rotation impossible pour essayer de toujours les garder en vue.

-Certes, certes, mais là ça fait un peu voyeuriste, j'ai continué à tracer pour nous éloigner un peu. Moi avoir besoin parler à toi.

-A quel sujet ?

-La suite des évènements, j'ai enfin arrêté de marcher, mes neurones commençant à s'activer dans l'espoir de créer un plan.

Je devais à la fois convaincre Gabi de poursuivre notre enquête paranormale, et pousser les deux autres ensembles. Sachant qu'aucun des partis n'était consentant, ça allait être chaud.

J'ai repris :

-On a découvert une moitié du secret de Monsieur Bizarre, cool. On sait qu'y a un délire paranormal autour de lui, des pratiques perchées, tout ça tout ça.

-C'est bidon, il a grogné. El-

-Oui, j'ai coupé, si tu veux, réel ou pas on s'en fout, l'important, comme tu l'avais dit si bien hier, c'est que eux le pensent.

-« Eux » ? il a levé un sourcil.

-Lana, M'sieur Bizarre et Alwin.

-Ah ? Il avait pas l'air- ouais, non, il assumait juste pas d'y croire, il s'est auto-corrigé en se rappelant le comportement du châtain. Donc ?

Putain de CampagneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant