Louder than bombs

Tu t'y habitueras

Hello ^^ 

Deuxième chapitre de cette mini-fic ! 

C'est la première fois que j'écris avec le "vous" pour certains passages, c'est particulier, j'aime bien ça fait accusateur haha x) 

Attention violence/sang. 

Bonne lecture 

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- C'était plutôt violent, avait-il dit au milieu de la nuit.

Après avoir tué, vous vous sentez invincible.

Avant de réaliser, avant de ressentir le dégout, la répulsion envers vous-même. Bien avant d'en être malade et de revoir la scène dans vos cauchemars. Bien avant tout ça, les quelques minutes qui suivent le crime, vous êtes persuadez que vous vivrez, que vous écraserez tous ceux qui se dresseront sur votre chemin. Et lorsqu'une nouvelle menace se présente devant vous, vous n'avez pas peur, vous vous sentez pousser des ailes de force et de courage, vous oubliez que vos mains tremblent, que vos jambes ne se lèvent plus, que votre corps est mort de fatigue. Vous levez vers ce nouvel ennemi, un regard noir et enflammé, des yeux qui se croient et se veulent menaçants, hostiles et redoutables. Vous tenez encore la brique ensanglantée dans votre main, prêt à frapper sans avoir eu encore la présence d'esprit de regarder le corps sans vie qui gît à vos pieds. Le corps que vous avez tué.

Vous vous redressez, vous vous relevez, vous laissez vos pupilles détailler son accoutrement, son équipement, ses bottes de cuir noir, son pantalon strié de traces sombres, ses mains...

Ses mains fermes et veineuses.

Ses mains qui tiennent une arme automatique.

Un long fusil d'assaut, luisant, chargé, pointé sur vous.

Votre respiration se coupe lorsque sur son torse vous voyez briller une série de munitions puis votre cœur se cristallise lorsque vous rencontrez ses yeux. Vous ne croisez ni la surprise, ni la panique qui se reflétaient sur le visage de celui que vous avez tué mais l'audace et l'aplomb d'un soldat. Une assurance impitoyable, intimidante farouche que vous n'avez jamais eu.

Une aura qui vous écrase.

Et vous comprenez subitement que vous ne gagnerez pas ce combat.

La brique échappe à vos doigts qui se sont mis à trembler. Imperceptiblement, juste assez pour ne plus pouvoir les contrôler. Juste assez pour les vider de la force arrogante qui brûlait en vous quelques secondes avant. Vous cherchez bêtement autour de vous une échappatoire, conscient que la balle fendra les airs plus vite que le temps qu'il faudra à vos jambes pour se lever, se mettre en marche et courir.

J'ai jeté les vivres à ses pieds. Suppliant silencieusement son canon de se baisser, son arme de rester muette.

- Ce n'est pas la première fois que je te vois gamin. T'es résistant.

Sa voix sans échos continuait, son arme restait pointée sur moi.

- J'en connais peu capable de tuer ainsi de sang-froid.

Tuer ?

De sang froid ?

Vous réalisez...

- C'est ta première fois ? Tu t'y habitueras.

Vous réalisez la quantité de sang sur vos mains, vos vêtements, le sol, la pierre. Le sang qui ne s'effacera jamais de votre mémoire et celui qui, vicieusement, vient vous hanter dès les premiers instants où vous comprenez votre crime.