Après un voyage sans tourments, nous avions rejoins les alliés à l'emplacement prévu, accueillit par le chef de cette mission de sauvetage : Kim TaeHyung. Affublé d'un uniforme militaire, il portait un brassard en tissus à l'épaule indiquant sa profession médicale. Hoseok vint immédiatement à sa rencontre avec les deux autres médecins responsables du deuxième hôpital clandestin.
Le rapport fut clair, nous étions vingt-cinq.
Treize enfants ; quatre femmes dont deux mères à qui appartenaient certains enfants ; quatre blessés grave dont Jin et Jimin, trois médecins dont Hoseok, deux jeunes hommes et moi. Très rapidement les visages alliés semblèrent préoccupés. Ils discutèrent entre-deux quelque minutes, établissant un ordre de départ, priorisant les enfants et les blessés.
Ils embarquèrent hâtivement sept enfants portant les plus jeunes à l'intérieur du véhicule qui n'était ni complètement fermé, ni blindé. C'était un véhicule de transport de troupes et je comprenais rapidement pourquoi ils n'avaient pas pu pénétrer dans la ville en guerre. Ils n'avaient pas les défenses nécessaires pour entrer en terrain ennemi ni de véhicules capables de rouler sur les routes les plus endommagées.
L'un des médecins monta avec eux pour rassurer les enfants qui le connaissaient, faire état des lieux des blessures aux soldats et aider à la prise en charge pendant le trajet. Jin qui avait été transporté recroquevillé sur mon dos jusqu'ici, fut le blessé jugé le plus critique et on me demanda de l'allonger sur une civière qui serait transportée au milieu des deux rangées d'enfants.
Avec l'aide de deux soldats je déposais Jin dont le teint était plus pâle que la veille et dont les bandages étaient de nouveau teintés de pourpre.
- Ça va aller, une fois la frontière passée tu seras en sécurité, le voyage n'est qu'un mauvais moment à passer.
- Soyez prudents.
- Et toi tâche de ne pas mourir dans ce camion !
Je tachais de prendre une voix qui se voulait autoritaire mais Jin étouffa un rire mêlé d'un gémissement de douleur. Il prit ma main dans la sienne qu'il serra avec bienveillance avant de me tendre son arme dont il n'avait plus besoin. Puis les soldats me demandèrent de reculer et refermèrent la porte. J'inspirais un grand coup en observant le premier camion démarrer puis le suivit des yeux sur la route de notre liberté.
Lorsque le véhicule commençait à être trop loin pour distinguer correctement les traits de son visage, il sourit et me salua une dernière fois.
Une toute dernière fois.
Ils passèrent la frontière une seconde avant qu'une explosion ne nous projette au sol.
Cette mission de sauvetage, comme toutes les autres avant elle, et comme toutes les missions en terrain de guerre, devint une mission de survie.
Plongé dans un nuage de cendres, de fumée et de poussière je ne vois plus rien, le monde est soudainement plus sombre que la nuit et la violence de l'explosion m'a rendu à moitié sourd. La proximité des flammes me brûle la peau et je crache les résidus de cendres et de poussière qui ont envahi mes poumons, ma bouche et ma gorge. Je tousse et ma cage thoracique est si sèche que j'ai l'impression d'en arracher l'enveloppe à chaque respiration.
Je perçois des cris, des pleurs, des bruits de métal crépitant, incendié, brisé alors que je tâtonne le sol à la recherche de mon arme égarée. Lorsque je pose la main dessus, la douleur m'arracha une plainte de souffrance. L'acier est brûlant.
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Louder than bombs
FanfictionImaginez maintenant un monde sans musique, sans sourire, sans lumière. C'est mon monde. Celui de la guerre. De l'horreur. Celui dont on a peur. Celui que le Monde oublie et laisse à l'abandon. Celui où le seul silence est celui de la mort. ...